Organisation de l’AAD

Comment trouver une sage-femme, quand la contacter ?

Les demandes d’AAD étant de plus en plus nombreuses et les sages-femmes, de plus en plus rares à pouvoir y répondre, nous vous invitons à vous renseigner et trouver une sage-femme AAD aussi tôt que possible. Celle-ci assurera un suivi global durant toute la grossesse.

Attention, toutes les régions ne sont pas aussi bien pourvues ! Pour trouver une professionnelle, vous pouvez vous rendre sur le site de l’APAAD qui dispose d’un annuaire. Le listing est mis à jour plusieurs fois par an mais toutes les professionnelles n’y figurent pas forcément. Vous pouvez aussi faire marcher le bouche-à-oreille et contacter une association de soutien à la parentalité proche de chez vous.

Suivi de grossesse

Le suivi de grossesse AAD n’a rien de spécifique, médicalement parlant. La HAS recommande une consultation mensuelle de suivi de la mère et de l’enfant. Ils ne sont pas obligatoires mais ce sont des rendez-vous précieux pour que vous et votre sage-femme développiez une confiance réciproque en vue de l’accouchement.

La sage-femme réalise également l’entretien prénatal précoce (EPP).

Un contrat d’engagement pourra être établi, précisant vos devoirs et besoins mutuels.

Au cours de la grossesse, un rendez-vous au moins devrait avoir lieu à votre domicile afin que la sage-femme puisse faire le trajet, repérer les lieux et vous faire ses recommandations pour la préparation.

Les examens

Aucun examen n’est juridiquement obligatoire pendant la grossesse.

Toutefois, la HAS (Haute Autorité de Santé) recommande une consultation mensuelle afin d’évaluer l’évolution de la grossesse. Celle-ci permet de collecter des renseignements précieux sur l’état de santé de la mère et de l’enfant, de vérifier leur éligibilité à l’AAD pour garantir leur sécurité.

Les prises de sang mensuelles vous seront prescrites, de même que les échographies des 3e, 5e et 7e mois. La dernière est particulièrement importante pour déterminer la position du fœtus dans l’utérus.

Le maintien du projet d’AAD peut être révisé à tout moment de la grossesse en l’apparition de facteurs de risques. Certains facteurs de risques peuvent être discutés avec votre sage-femme. L’avis d’un autre professionnel de santé (gynécologue-obstétricien, médecin généraliste) peut être demandé pour éclairer la décision à prendre.

L’inscription en maternité

L’inscription en maternité est complémentaire au projet d’AAD, en cas de transfert perpartum ou d’arrêt du suivi si l’état de santé de la mère ou de l’enfant se dégrade. Elle peut vous être demandée par votre sage-femme AAD. En effet, avoir constitué un dossier au préalable permet de gagner du temps dans une situation d’urgence, facilite le transfert et améliore les relations entre le couple et l’équipe médicale.

Une maternité ne peut pas refuser d’accueillir une patiente en urgence. Elle a en revanche le droit de refuser l’inscription en amont si elle est au courant du projet d’AAD et s’y oppose.

Lors de l’inscription, vous n’êtes pas tenu.e.s de mentionner votre projet d’AAD si vous craignez de subir des critiques ou des pressions qui peuvent parfois résulter de visions antagonistes. Si tel est le cas, vous pouvez en parler à votre sage-femme.

Les cours de préparation à l’accouchement

La préparation à l’accouchement est un élément important dans le processus de la naissance car elle doit permettre aux futurs parents de se projeter physiquement et psychologiquement dans l’accueil de leur enfant. Elle est d’autant plus déterminante dans le projet d’AAD que le couple est pleinement acteur de la naissance.

La préparation à l’accouchement sera généralement proposée par la sage-femme AAD qui connaît parfaitement les enjeux de l’accouchement physiologique et saura trouver les moyens qui conviennent le mieux à ses patients. Elle peut être complétée par des lectures et des ressources en ligne.

Comme pour un accouchement hospitalier, la sécurité sociale rembourse huit séances de préparation.

La place du conjoint

Comme à chaque étape de la relation, chaque couple doit trouver son mode de fonctionnement, suivant les besoins et les limites de chacun. Il est important de prendre le temps de la réflexion et de la discussion afin d’entendre les motivations et les freins à l’AAD.

Il est préférable que les deux parents soient unis dans cette démarche. En cas de difficulté, la sage-femme pourra être une interlocutrice capable d’accompagner les futurs parents dans le discernement.

La confiance se bâtit durant la grossesse et la préparation à l’accouchement sera un outil pour le second parent comme pour la future mère.

Le jour de l’accouchement, il n’est pas obligatoire que celui-ci prenne une part active mais il est important qu’il soit un soutien, pour sa conjointe mais aussi pour la sage-femme, par exemple dans une situation d’urgence.

Le rôle et place du conjoint sont essentiels dans l’AAD, et bien différents par rapport à une naissance en structure hospitalière

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À qui parler de son projet d’AAD ?

Les postures sont variables sur cette question. Vous ne devez rien à personne. Si vous craignez l’incompréhension de votre entourage, ne lui en parlez pas.

Si au contraire, vous avez envie de partager le choix de votre lieu de naissance avec votre entourage, faites-le aussi librement. C’est une posture militante et peut-être aurez vous à expliquer, rassurer ou argumenter.

Rien ne vous oblige à l’évoquer avec d’autres professionnels de santé que la sage-femme qui va vous accompagner. Les équipes hospitalières peuvent parfois avoir un discours désapprobateur. Si vous souhaitez les en informer, nous vous invitons à observer une forme d’ouverture et de détachement. Toutefois, si la maternité refuse de vous inscrire, elle doit en principe vous orienter vers une autre structure. Si ce n’est pas le cas, vous pouvez saisir la commission des usagers de l’hôpital pour faire valoir vos droits.

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Autres intervenants possibles

En théorie, une sage-femme suffit pour assurer un AAD. Selon vos souhaits, vous pourrez faire appel à d’autres personnes pour vous entourer :

Une seconde sage-femme : Il arrive que les sages-femmes AAD travaillent à plusieurs, en cabinet pour se soutenir et assurer une présence aux mères en cas d’accouchement simultané. Vous-même pouvez demander à être accompagnée par deux professionnel.le.s. Généralement, vous les aurez rencontré.e.s au cours de la grossesse. En cas d’intervention de deux sages-femmes, il faudra prévoir des honoraires pour les deux.

Une doula ou accompagnante en périnatalité : Certaines femmes choisissent d’être accompagnées par une doula lors de la grossesse et de l’accouchement. Celle-ci n’est pas une professionnelle de santé mais apporte une ‘information fiable et sourcée si les parents en font la demande. Une doula apporte un  espace de confiance, d’écoute, de soutien, d’échange et de transmission sans jugement et dans le respect des choix des parents. Cette profession est surtout développée dans les pays anglo-saxons et tend à se développer également en France.

Le site de l’association Doulas de France peut vous permettre de trouver une professionnelle pour vous accompagner près de chez vous.

Votre famille (mère, belle-mère, marraine, amie proche) : Comme cela se vit encore dans certaines cultures ou certaines traditions, on peut vouloir vivre son enfantement avec d’autres femmes proches. Elles pourront prodiguer une présence rassurante ou accomplir des tâches d’intendance (accueillir la sage-femme à son arrivée, cuisiner un repas, s’occuper des enfants plus grands, etc…).

L’important est de se sentir à l’aise avec ces présences et d’avoir discuté avant l’accouchement du rôle qui est attendu d’elles.

Peut-on changer d’avis ?

Il est possible de changer d’avis à tout moment, que ce soit au cours de la grossesse comme durant l’accouchement. L’essentiel est d’en discuter avec sa sage-femme pour faire le tour des options possibles (nouveau lieu d’accouchement, contact avec un autre professionnel de santé…).

Si un contrat d’AAD a été établi, il peut prévoir des conditions spécifiques quant au changement du suivi, en particulier en fin de grossesse (entre 37 et 41SA+6j) si une astreinte est prévue.

Le projet de naissance en AAD

Dans le cadre du suivi global proposé par les sages-femmes AAD, le projet de naissance fait partie intégrante de la relation. Les préférences et les réticences auront pu être évoqués tout au long de la grossesse. Les demandes classiques contenues dans un projet de naissance sont généralement satisfaites dans le cadre de l’AAD.

Il est intéressant de réfléchir à un projet de naissance et de le formaliser dans la perspective d’un transfert pré- ou per partum, afin que l’équipe médicale soit mise au courant de votre vision de votre enfantement, de vos souhaits, de vos limites, etc. Il peut être préparé avec votre sage-femme, votre doula ou à partir d’un des nombreux modèles disponibles sur internet.

Organisation logistique du jour J

Au début du 3e trimestre, en prévision du jour J, votre sage-femme vous aura remis une liste de matériel à lui fournir et de recommandations relatives à la préparation du logement. Les éléments peuvent varier selon la professionnelle, votre projet de naissance et la configuration de votre logement.

Certains éléments peuvent être mis en place dès 37SA (alèses) ou atteindre les derniers jours (piscine pour un accouchement dans l’eau).

En parallèle de la préparation du logement, certaines peuvent trouver confortable de prévoir un petit sac d’affaires pour gagner du temps si un transfert devenait nécessaire, mais d’autres préféreront ne pas y penser. Dans le premier cas de figure, les établissements de soins fournissent généralement des listes au moment de l’inscription.

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Le jour J : quand appeler la SF ?

À l’approche du terme, votre sage-femme se tiendra particulièrement disponible pour vous. Vous pourrez donc la contacter pour toute question.

Son arrivée au domicile aura souvent été évoquée au cours du suivi, en fonction de vos souhaits, la distance qui la séparent de votre domicile, etc. C’est vous qui estimerez le plus justement quand sa présence et son accompagnement deviennent nécessaires.

Les signes à observer varient entre un premier accouchement (mise en route du travail potentiellement plus longue) ou un second, troisième, etc… En général, on considère que le travail débute lorsque les contractions sont douloureuses, espacées de moins de 5 minutes avec une action sur le col de l’utérus, pendant une à deux heures de temps. La montée en puissance des contractions utérines est un signe explicite de travail actif.

Post partum immédiat et suites de couches

Après l’expulsion, la sage-femme veille discrètement à la bonne santé du nouveau-né et de sa mère. Elle surveille la délivrance naturelle ou dirigée du placenta et effectue les premiers soins de la mère.

Après avoir laissé un temps d’adaptation à l’enfant et sa mère, elle observe la mise au sein et effectue les premiers soins du nouveau-né.

Elle reste entre 2 et 4 heures au domicile en surveillance puis, si tout va bien, laisse la nouvelle famille à son intimité.

Elle peut revenir le lendemain et dans les jours qui suivent, et reste disponible au téléphone en cas de questions des parents.

Si la sage-femme n’assure pas les suites de couches, par exemple si elle vit loin du domicile, les parents devront prendre contact avec une collègue libérale qui assurera cette surveillance. Le dispositif PRADO, proposé par la CAF, peut vous aider à trouver rapidement une professionnelle proche de chez vous si vous ne l’avez pas prévu auparavant.

La Sécurité sociale prévoit le remboursement de tous les actes médicaux dans les 12 jours qui suivent l’accouchement. Le passage d’une sage-femme à domicile peut être organisé autant de fois que nécessaire pour vérifier l’état de santé de la mère et de l’enfant et répondre aux questions quotidiennes (notamment sur l’allaitement).

La visite des 1 mois

La visite en post-partum est prévue pour faire le point à distance de l’enfantement, notamment à propos du vécu de chacune des parties. Elle inclut le bilan médical et uro-gynécologique recommandé, une discussion autour de la contraception mais aussi un entretien psychologique.

Questions administratives (déclarations de grossesse, de naissance, carnet de santé, …)

Au cours de la grossesse et suite à l’accouchement, plusieurs formalités administratives sont à observer :

–       Déclaration de grossesse : Doit être faite par la sage-femme à la Sécurité Sociale avant la fin du 3e mois de grossesse, soit en ligne avec la Carte Vitale de la patiente, soit via un formulaire de déclaration.

La déclaration de grossesse permet à la future mère d’ouvrir ses droits (prestations familiales, prise en charge à 100% de tous les frais médicaux, du 1er jour du 6e mois jusqu’au 12e jour après l’accouchement).

–       Déclaration de naissance : La déclaration de naissance doit être faite à la mairie du lieu de naissance, par une personne ayant assisté à l’accouchement. Ce peut-être le père, la sage-femme ou un médecin le cas échéant. Le délai légal est de 5 jours ouvrés (le jour de la naissance ne comptant pas). L’acte de naissance est rédigé sans attendre par l’officier d’état civil présent. Il n’est pas supposé faire d’observations sur votre démarche ni y faire obstacle si les délais sont respectés et le dossier complet.

La liste des pièces à fournir est la suivante :

o   Attestation du médecin ou de la sage-femme

o   Déclaration de choix de nom si les parents font cette démarche

o   Acte de reconnaissance si celui-ci a été établi avant la naissance

o   Justificatif de domicile (ou de résidence) de moins de 3 mois si l’enfant n’a pas encore été  reconnu

o   Carte d’identité des parents

o   Livret de famille si les parents le possèdent déjà.

Attention, le dépassement du délai prescrit vous expose à des sanctions pénales et vous oblige à recourir à un avocat. Plus de détails sur la procédure sur le site officiel du Service Public.

Le carnet de santé :

Le carnet de santé peut être remis par la sage-femme, qui se les procure auprès de la PMI, du conseil départemental ou de la mairie. Le médecin traitant peut aussi être un interlocuteur en cas de difficulté.

Témoignage de Stéphanie K.
“ Attention, toutes les sages-femmes ne fournissent pas le carnet de santé. J’ai dû obtenir le mien par moi-même. Les mairies peuvent être étonnées par la demande, surtout lorsqu’il n’y a pas eu de naissance dans la commune depuis des années !
Finalement, c’est ma belle-soeur, infirmière-puéricultrice qui a servi d’intermédiaire avec une maternité pour que je l’obtienne.”

c – Aspects financiers

Le suivi de grossesse

En France, le suivi par une sage-femme conventionnée secteur 1 est remboursé à 70% par l’Assurance Maladie. Le tarif de la consultation est fixé à 25 € en métropole et 25,30€ dans les DOM.

À partir de la déclaration de grossesse, au cours du 1er trimestre, sont pris en charge à 100% :

–       Les examens pré- et postnataux et tous les actes se rapportant à la grossesse ;

–       Lorsque la patiente présente un risque particulier, le caryotype fœtal et l’amniocentèse, sous réserve de l’accord préalable du service médical de l’assurance maladie ;

–       Le dosage de la glycémie, certaines analyses de dépistage de la rubéole, la toxoplasmose, l’hépatite B, la syphilis et le test VIH ;

–       L’entretien prénatal précoce et sept séances de préparation à l’accouchement.

À partir du 1er jour du 6e mois de grossesse jusqu’à 12 jours après l’accouchement, une patiente enceinte est remboursée à 100% de tous ses frais médicaux, en lien ou non avec la grossesse.

Les échographies sont remboursées à 70 % jusqu’à la fin du 5e mois de grossesse, puis à 100 % à partir du premier jour du 6e mois de grossesse. En cas de grossesse pathologique ou de pathologie fœtale, des échographies complémentaires peuvent être prescrites ; elles peuvent être prises en charge, sous réserve de l’accord préalable du service médical de la caisse d’assurance maladie

L’accouchement

L’acte d’accouchement est remboursé à hauteur de 376,20 € par la Sécurité Sociale (+ modérateurs tels que nuits, week-ends et jours fériés) en 2021. Les frais de déplacement de la sage-femme sont remboursés par la Sécurité Sociale également. Un complément peut toutefois être demandé aux parents selon la distance.

À ce montant s’ajoutent les dépassements d’honoraires pratiqués par les sages-femmes AAD en raison de l’astreinte 7j/7 24h/24 à laquelle elles s’obligent, généralement à partir de 5 semaines autour de la DPA. Ces frais varient et peuvent être pris en charge par votre couverture mutuelle sur la base d’un devis.

Si votre état de santé nécessite un transfert, les tarifs hospitaliers conventionnels s’appliquent. Généralement, l’assurance maladie prévoit le remboursement des honoraires d’accouchement, des méthodes d’anesthésie (péridurale ou autre), les frais de séjours dans l’établissement de santé de votre choix, dans la limite de 12 jours, les frais de transport sur prescription médicale.

En cas d’intervention du SAMU, celle-ci est prise en charge 100%.

Si l’accouchement a finalement lieu en maternité, les honoraires de votre sage-femme lui restent dûs en partie ou en totalité, selon le contrat qui vous lie.

Les suites de couches

Dans les jours qui suivent votre AAD, votre sage-femme pourra effectuer plusieurs visites à domicile. A leur montant forfaitaire variable s’ajoutent des indemnités kilométriques.

Celles-ci sont intégralement remboursées dans le cadre du forfait maternité, jusqu’à 12 jours après l’accouchement. Les séances de rééducation périnéale sont elles aussi remboursées au forfait maternité.

Prise en charge mutuelle

Certaines mutuelles prennent en charge les dépassements d’honoraires dans le cadre d’accouchements à domicile. Il convient de leur transmettre le devis établi par la sage-femme.

Bien souvent, leur connaissance de la question est limitée et il peut être nécessaire d’insister ou d’envoyer un courrier.

Témoignage de Stéphanie K. :

J’ai envoyé le devis de ma sage-femme et ma mutuelle m’avait répondu que mon contrat prenait en charge l’hospitalisation liée à la naissanc… En somme, mon interlocuteur ne connaissait pas la possibilité même d’un accouchement à domicile. Je les ai contactés plusieurs fois avant d’abandonner.

J’ai mis cing mois à être remboursée par la Sécurité Sociale, et finalement, ma mutuelle m’a remboursé la somme de 400€. Celle de mon mari a pris le reste à charge (soit 800€). En définitive, nous n’avons donc rien eu à payer sur les 1200€ de dépassement de la safe-femme.

Liste (non-exhaustive) de mutuelles prenant en charge les frais d’AAD

  • Malakoff Humanis

  • Filhet Allard

d – Quand l’AAD n’est plus envisageable

Dans quels cas ?

Votre état de santé et celui de l’enfant à naître est susceptible d’évoluer tout au long de la grossesse ou de se dégrader, rendant l’AAD fortement contre-indiqué. La sage-femme qui vous suit vous détaillera les éléments qui nécessitent une prise en charge hospitalière et vous adressera à un centre hospitalier. Cela ne signifie pas pour autant la fin de son suivi car elle pourra continuer à vous préparer à l’accouchement en tenant compte de votre état de santé et de celui du bébé.

En l’absence de recommandations nationales et de la diversité des situations, il n’est pas possible de dresser la liste exhaustive des pathologies nécessitant la réorientation vers un établissement de santé. En effet, certaines pathologies peuvent entraîner une contre-indication formelle de l’AAD, d’autres bénignes peuvent être sujettes à discussion avec votre sage-femme et/ou une équipe pluridisciplinaire, selon votre état général et la présence ou non de facteurs de comorbidité.

Quand la situation rend nécessaire un déclenchement ou une naissance par césarienne programmée mais aussi à chaque fois qu’une intervention médicale est proposée, il est intéressant d’aborder la question avec l’équipe chargée des soins sous l’angle de la balance bénéfice/risque et de l’urgence à intervenir.

Pour aider à une décision éclairée, l’outil BRAIN peut constituer une ressource sur laquelle s’appuyer.

Exemples de contre-indications strictes à l’AAD :

  • Gémellité

  • Diabète gestationnel non-stabilisé

  • Pré-éclampsie

  • Présentation autre que céphalique (siège, transverse…)

  • Terme de 41SA+6j dépassé

  • Troubles hypertensifs non-stabilisés

  • Portage du streptocoque B avec signes infectieux

  • Cholestase

  • Parfois : utérus cicatriciel (situation controversée)

En cas de désistement de votre sage-femme pour des raisons d’indisponibilité ou de divergences de vues, celle-ci doit, selon le cadre de la déontologie médicale, vous rediriger vers un.e autre professionnel.le de santé.

Transfert du dossier en maternité

Quand un projet d’accouchement à domicile n’est plus possible, la sage-femme adresse sa patiente à un centre hospitalier. La patiente prend alors rendez-vous pour ouvrir un dossier selon un suivi classique. Les rendez-vous médicaux sont assurés par l’équipe médicale locale. La préparation à l’accouchement peut être poursuivie avec las age-femme libérale si tel est le souhait du couple parental.

Est-ce l’abandon total du projet d’accouchement physiologique ?

L’abandon du projet d’AAD ne signifie pas automatiquement la renonciation à tout accouchement physiologique. Les protocoles variant d’un établissement à l’autre, il est possible que malgré des antécédents médicaux, vous puissiez néanmoins prétendre à un accouchement respectueux du rythme de votre corps et de celui de votre bébé. Nous vous invitons à vous renseigner et  à comparer les maternités proches de votre domicile.

Le projet de naissance permet d’établir une base de discussion à l’équipe que vous allez rencontrer. Si tous vos souhaits ne peuvent plus être pris en compte suivant votre état de santé, il peut vous servir à discuter des aménagements qui vous permettent de rencontrer votre enfant dans des conditions affectivement et cliniquement satisfaisantes. Vous pouvez, par exemple, le travailler avec votre sage-femme AAD afin de maintenir le lien avec votre projet initial.