Pour qui ? Avec qui ?
L’AAD répond à des critères précis, discutés en amont avec la sage-femme et qui peuvent être révisés tout au long de la grossesse et jusqu’à l’accouchement.
©Sabrina Pensalfini
Pour qui ?
Les critères de sélection de base
- L’AAD peut concerner d’emblée les femmes :
- En bonne santé dont la grossesse est unique (non gémellaire)
- Sans antécédent médical connu
- Dont la grossesse se déroule de manière physiologique
- Dont le bébé se développe correctement, se trouve en présentation céphalique et naît entre 37 et 41 SA
- N’ayant pas eu de complications lors d’accouchements précédents
- Vivant dans une habitation répondant aux critères de sécurité définis avec la sage-femme.
Les critères sujets à débat
En plus des critères mentionnés ci-dessus, d’autres éléments peuvent être pris en compte pour définir l’éligibilité à l’AAD et nécessitent un avis médical, parfois en concertation avec une équipe pluridisciplinaire :
- L’âge de la mère (on déconseille parfois l’AAD aux mères de plus de 35 ans)
- Le surpoids (IMC > 25)
- Les éléments psycho-sociaux
- L’AVAC (accouchement vaginal après césarienne) et les antécédents d’accouchements précédents
- La distance habitation du couple-domicile de la sage-femme ou domicile du couple-maternité la plus proche
Tous les praticien.ne.s ne sont pas unanimes sur ces critères, aussi convient-il d’en discuter avec sa sage-femme.
Avec qui ?
Qui consulter pour préparer un AAD ?
L’Accouchement Accompagné à Domicile est généralement proposé par des sages-femmes, mais toutes ne le pratiquent pas d’office. Pour trouver une sage-femme AAD proche de chez vous, vous pouvez consulter la carte disponible sur le site de l’APAAD (Association Professionnelle pour l’Accouchement Accompagné à Domicile) qui répertorie une grande partie des professionnel.le.s accompagnant les projets de naissance à domicile.
En raison de l’absence de propositions d’assurance Responsabilité Civile et Professionnelle pour cette pratique (ou de leur prix prohibitif par le passé), le nombre de sages-femmes AAD est restreint en France : on estime leur nombre inférieur à 80. Elles sont inégalement réparties selon les régions.
Nous vous encourageons donc à prendre contact avec l’une d’elles le plus tôt possible après le début de votre grossesse. Les sages-femmes qui accompagnent les demandes d’accouchement à domicile proposent un accompagnement global, indispensable pour que se créent la confiance et la bienveillance indispensables au moment de l’accouchement.
L’accouchement à domicile est inscrit dans les actes de la médecine de ville et pourrait théoriquement être accompagné par un médecin généraliste. Toutefois, il n’existe pas à notre connaissance de praticien en effectuant à l’heure actuelle.
Si personne dans votre région ne pratique d’AAD et que vous souhaitez faire évoluer la situation, nous vous invitons à remplir le formulaire des refus d’AAD proposé par l’APAAD. Celui-ci permet à nos associations d’estimer chaque année l’évolution de la demande d’AAD. Vous pouvez aussi adresser un courrier aux instances médicales régionales afin de les sensibiliser à cette situation. Des modèles de courrier rédigés par nos soins seront bientôt disponibles.
Champs de compétences de la SF
En France, les sages-femmes exercent une profession à caractère médical. Elles y accèdent au terme d’un cursus de 5 ans d’études, dont une de médecine.
Leur champs de compétence est celui de la naissance physiologique et de la gynécologie non-pathologique.
À ce titre, les sages-femmes :
- Assurent, en toute autonomie, le diagnostic, la déclaration et la surveillance de la grossesse normale, du travail et de l’accouchement, ainsi que celle de la mère et de l’enfant après l’accouchement. Elles assurent également le diagnostic post-natal du nouveau-né.
- Réalisent le suivi gynécologique préventif et contraceptif de leurs patientes, ainsi que les IVG médicamenteuses.
- Accompagnent les parcours de PMA.
- Prescrivent les dispositifs médicaux et médicaments entrant dans leur sphère de compétences.
Dans toutes leurs compétences, les sages-femmes s’engagent à adresser leurs patient.e.s à un médecin en cas de pathologie constatée (Code de la santé publique – art. L4151 – 1)
©Sabrina Pensalfini
Trouver sa sage-femme
Qui consulter pour préparer un AAD ?
L’Accouchement Accompagné à Domicile est généralement proposé par des sages-femmes, mais toutes ne le pratiquent pas d’office. Pour trouver une sage-femme AAD proche de chez vous, vous pouvez consulter la carte disponible sur le site de l’APAAD (Association Professionnelle pour l’Accouchement Accompagné à Domicile) qui répertorie une grande partie des professionnel.le.s accompagnant les projets de naissance à domicile.
En raison de l’absence de propositions d’assurance Responsabilité Civile et Professionnelle pour cette pratique (ou de leur prix prohibitif par le passé), le nombre de sages-femmes AAD est restreint en France : on estime leur nombre inférieur à 80. Elles sont inégalement réparties selon les régions.
Nous vous encourageons donc à prendre contact avec l’une d’elles le plus tôt possible après le début de votre grossesse. Les sages-femmes qui accompagnent les demandes d’accouchement à domicile proposent un accompagnement global, indispensable pour que se créent la confiance et la bienveillance indispensables au moment de l’accouchement.
L’accouchement à domicile est inscrit dans les actes de la médecine de ville et pourrait théoriquement être accompagné par un médecin généraliste. Toutefois, il n’existe pas à notre connaissance de praticien en effectuant à l’heure actuelle.
Si personne dans votre région ne pratique d’AAD et que vous souhaitez faire évoluer la situation, nous vous invitons à remplir le formulaire des refus d’AAD proposé par l’APAAD. Celui-ci permet à nos associations d’estimer chaque année l’évolution de la demande d’AAD. Vous pouvez aussi adresser un courrier aux instances médicales régionales afin de les sensibiliser à cette situation. Des modèles de courrier rédigés par nos soins seront bientôt disponibles.
©Sabrina Pensalfini
Champs de compétences de la SF
En France, les sages-femmes exercent une profession à caractère médical. Elles y accèdent au terme d’un cursus de 5 ans d’études, dont une de médecine.
Leur champs de compétence est celui de la naissance physiologique et de la gynécologie non-pathologique.
À ce titre, les sages-femmes :
- Assurent, en toute autonomie, le diagnostic, la déclaration et la surveillance de la grossesse normale, du travail et de l’accouchement, ainsi que celle de la mère et de l’enfant après l’accouchement. Elles assurent également le diagnostic post-natal du nouveau-né.
- Réalisent le suivi gynécologique préventif et contraceptif de leurs patientes, ainsi que les IVG médicamenteuses.
- Accompagnent les parcours de PMA.
- Prescrivent les dispositifs médicaux et médicaments entrant dans leur sphère de compétences.
Dans toutes leurs compétences, les sages-femmes s’engagent à adresser leurs patient.e.s à un médecin en cas de pathologie constatée (Code de la santé publique – art. L4151 – 1)
Comment trouver une sage-femme, quand la contacter ?
Les demandes d’AAD étant de plus en plus nombreuses et les sages-femmes, de plus en plus rares à pouvoir y répondre, nous vous invitons à vous renseigner et trouver une sage-femme AAD aussi tôt que possible. Celle-ci assurera un suivi global durant toute la grossesse.
Attention, toutes les régions ne sont pas aussi bien pourvues ! Pour trouver une professionnelle, vous pouvez vous rendre sur le site de l’APAAD qui dispose d’un annuaire. Le listing est mis à jour plusieurs fois par an mais toutes les professionnelles n’y figurent pas forcément. Vous pouvez aussi faire marcher le bouche-à-oreille et contacter une association de soutien à la parentalité proche de chez vous.
Suivi de grossesse
Le suivi de grossesse AAD n’a rien de spécifique, médicalement parlant. La HAS recommande une consultation mensuelle de suivi de la mère et de l’enfant. Ils ne sont pas obligatoires mais ce sont des rendez-vous précieux pour que vous et votre sage-femme développiez une confiance réciproque en vue de l’accouchement.
La sage-femme réalise également l’entretien prénatal précoce (EPP).
Un contrat d’engagement pourra être établi, précisant vos devoirs et besoins mutuels.
Au cours de la grossesse, un rendez-vous au moins devrait avoir lieu à votre domicile afin que la sage-femme puisse faire le trajet, repérer les lieux et vous faire ses recommandations pour la préparation.
Les examens
Aucun examen n’est juridiquement obligatoire pendant la grossesse.
Toutefois, la HAS (Haute Autorité de Santé) recommande une consultation mensuelle afin d’évaluer l’évolution de la grossesse. Celle-ci permet de collecter des renseignements précieux sur l’état de santé de la mère et de l’enfant, de vérifier leur éligibilité à l’AAD pour garantir leur sécurité.
Les prises de sang mensuelles vous seront prescrites, de même que les échographies des 3e, 5e et 7e mois. La dernière est particulièrement importante pour déterminer la position du fœtus dans l’utérus.
Le maintien du projet d’AAD peut être révisé à tout moment de la grossesse en l’apparition de facteurs de risques. Certains facteurs de risques peuvent être discutés avec votre sage-femme. L’avis d’un autre professionnel de santé (gynécologue-obstétricien, médecin généraliste) peut être demandé pour éclairer la décision à prendre.
Les cours de préparation à l’accouchement
La préparation à l’accouchement est un élément important dans le processus de la naissance car elle doit permettre aux futurs parents de se projeter physiquement et psychologiquement dans l’accueil de leur enfant. Elle est d’autant plus déterminante dans le projet d’AAD que le couple est pleinement acteur de la naissance.
La préparation à l’accouchement sera généralement proposée par la sage-femme AAD qui connaît parfaitement les enjeux de l’accouchement physiologique et saura trouver les moyens qui conviennent le mieux à ses patients. Elle peut être complétée par des lectures et des ressources en ligne.
Comme pour un accouchement hospitalier, la sécurité sociale rembourse huit séances de préparation.
Le projet de naissance en AAD
Dans le cadre du suivi global proposé par les sages-femmes AAD, le projet de naissance fait partie intégrante de la relation. Les préférences et les réticences auront pu être évoqués tout au long de la grossesse. Les demandes classiques contenues dans un projet de naissance sont généralement satisfaites dans le cadre de l’AAD.
Il est intéressant de réfléchir à un projet de naissance et de le formaliser dans la perspective d’un transfert pré- ou per partum, afin que l’équipe médicale soit mise au courant de votre vision de votre enfantement, de vos souhaits, de vos limites, etc. Il peut être préparé avec votre sage-femme, votre doula ou à partir d’un des nombreux modèles disponibles sur internet.
Peut-on changer d’avis ?
Il est possible de changer d’avis à tout moment, que ce soit au cours de la grossesse comme durant l’accouchement. L’essentiel est d’en discuter avec sa sage-femme pour faire le tour des options possibles (nouveau lieu d’accouchement, contact avec un autre professionnel de santé…).
Si un contrat d’AAD a été établi, il peut prévoir des conditions spécifiques quant au changement du suivi, en particulier en fin de grossesse (entre 37 et 41SA+6j) si une astreinte est prévue. »
©Sabrina Pensalfini
Le co-parent
Comme à chaque étape de la relation, chaque couple doit trouver son mode de fonctionnement, suivant les besoins et les limites de chacun. Il est important de prendre le temps de la réflexion et de la discussion afin d’entendre les motivations et les freins à l’AAD.
Il est préférable que les deux parents soient unis dans cette démarche. En cas de difficulté, la sage-femme pourra être une interlocutrice capable d’accompagner les futurs parents dans le discernement.
La confiance se bâtit durant la grossesse et la préparation à l’accouchement sera un outil pour le second parent comme pour la future mère.
Le jour de l’accouchement, il n’est pas obligatoire que celui-ci prenne une part active mais il est important qu’il soit un soutien, pour sa conjointe mais aussi pour la sage-femme, par exemple dans une situation d’urgence.
Le rôle et place du conjoint sont essentiels dans l’AAD, et bien différents par rapport à une naissance en structure hospitalière.
Autres intervenant.e.s possibles
En théorie, une sage-femme suffit pour assurer un AAD. Selon vos souhaits, vous pourrez faire appel à d’autres personnes pour vous entourer :
©Sabrina Pensalfini
Une seconde sage-femme : Il arrive que les sages-femmes AAD travaillent à plusieurs, en cabinet pour se soutenir et assurer une présence aux mères en cas d’accouchement simultané. Vous-même pouvez demander à être accompagnée par deux professionnel.le.s. Généralement, vous les aurez rencontré.e.s au cours de la grossesse. En cas d’intervention de deux sages-femmes, il faudra prévoir des honoraires pour les deux.
Une doula ou accompagnante en périnatalité : Certaines femmes choisissent d’être accompagnées par une doula lors de la grossesse et de l’accouchement. Celle-ci n’est pas une professionnelle de santé mais apporte une ‘information fiable et sourcée si les parents en font la demande. Une doula apporte un espace de confiance, d’écoute, de soutien, d’échange et de transmission sans jugement et dans le respect des choix des parents. Cette profession est surtout développée dans les pays anglo-saxons et tend à se développer également en France.
Le site de l’association Doulas de France peut vous permettre de trouver une professionnelle pour vous accompagner près de chez vous.
Votre famille (mère, belle-mère, marraine, amie proche) : Comme cela se vit encore dans certaines cultures ou certaines traditions, on peut vouloir vivre son enfantement avec d’autres femmes proches. Elles pourront prodiguer une présence rassurante ou accomplir des tâches d’intendance (accueillir la sage-femme à son arrivée, cuisiner un repas, s’occuper des enfants plus grands, etc…).
L’important est de se sentir à l’aise avec ces présences et d’avoir discuté avant l’accouchement du rôle qui est attendu d’elles.
À qui parler de son projet d’AAD ?
Les postures sont variables sur cette question. Vous ne devez rien à personne. Si vous craignez l’incompréhension de votre entourage, ne lui en parlez pas.
Si au contraire, vous avez envie de partager le choix de votre lieu de naissance avec votre entourage, faites-le aussi librement. C’est une posture militante et peut-être aurez-vous à expliquer, rassurer ou argumenter.
Rien ne vous oblige à l’évoquer avec d’autres professionnels de santé que la sage-femme qui va vous accompagner. Les équipes hospitalières peuvent parfois avoir un discours désapprobateur. Si vous souhaitez les en informer, nous vous invitons à observer une forme d’ouverture et de détachement. Toutefois, si la maternité refuse de vous inscrire, elle doit en principe vous orienter vers une autre structure. Si ce n’est pas le cas, vous pouvez saisir la commission des usagers de l’hôpital pour faire valoir vos droits.