Témoignages – AAD concrétisé
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
Avant la grossesse, antécédent d’AAD pour la grossesse précédente.
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
Manque de SF au moment du terme.
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
30min de route (35km)
Comment s’est déroulé la naissance?
Très rapide, sans complications, bébé est arrivé avant la SF.
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
Très bon vécu, du soutien et une bonne confiance des SF (autant moi que elles).
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
Une naissance sereine, loin du stress hospitalier.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
Malgré un streptocoque B positif, il n’y a eu aucun stress lié à ce « problème ». En milieu hospitalier, on nous aurait sûrement mis sous étroite surveillance, en nous faisant peur, en nous mettant le doute. Et il n’y a eu aucune crainte. Des consignes, etvune surveillance en autonomie, qui nous ont permis de vivre les premiers jours en toute sérénité.
©Marie Chotin
Avant la grossesse. Après mon 3ème accouchement qui était mon 1er AAD, je ne me voyais pas retourner en maternité.
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
Aucune
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
25km
Comment s’est déroulé la naissance?
Les contractions ont commencé dès mon réveil et elles se sont intensifiées doucement tout au long de la journée, jusqu’à 17h où j’ai été certaine que le travail était bel et bien lancé.
Avec le papa, nous avons commencé à préparer la piscine d’accouchement et le matelas. Nos 3 filles ont soupé juste avant que notre sage-femme arrive vers 20h. Ma plus jeune de 3 ans reste auprès de moi. Moi j’oscille entre assise sur mon ballon et debout pour essayer d’accélérer le travail. Je sens que ça pousse en bas. La poche des eaux finit par éclater. Je sais que les choses vont s’intensifier et je plonge dans ma piscine. Je me mets tout de suite à 4 pattes. On rappelle ma plus grande de 9 ans qui souhaite être là pour la naissance. Je me balance de la position accroupie à 4 pattes, instinctivement, je vais sentir où est mon bébé. Après quelques poussées, je sens que sa tête est là et je vais le chercher. Je sens qu’il est coincé, je lui retire sa circulaire et sa bretelle avant d’enfin pouvoir le poser sur ma poitrine.
Il ne réagit pas, ma sage-femme l’insuffle a quelques reprises, je le stimule. Après 2 longues minutes, il est parmi nous ! Il est 21h31.
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
Très bien, c’est tellement confortable d’être chez soi, dans ses meubles et de manger quand on veut.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
La piscine et la liberté de mouvement que cela permet.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
La liberté en sécurité, c’est comme ça que je résumerais l’AAD.
©Anne-Sophie Piquet
Nous avons contacté la sage-femme au 4ème ou 5ème mois mais je savais dès le début de la grossesse que je voulais accoucher à domicile, car je m’étais déjà renseignée lors de ma première grossesse. Le papa était moins sûr au début mais une fois la sage femme rencontrée ça allait beaucoup mieux. Notre aînée est née à l’hôpital, un accouchement physiologique en salle nature sans complications. Nous n’avions pas du tout apprécié les 3 jours à la maternité (chambre double donc le papa n’a pas pu dormir, beaucoup de visites, pas de confort/intimité), donc pour cette seconde naissance nous voulions être tranquilles à la maison. D’autant qu’il y avait encore des restrictions dues au COVID.
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
Aucune! Nous avons trouvé facilement notre sage-femme, et aucune difficulté médicale n’a contre-indiqué la prise en charge à domicile.
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
Elle exerce à moins de 20km.
Comment s’est déroulé la naissance?
La naissance à été fluide et beaucoup plus rapide que la première (c’était la principale crainte). Les contractions ont débuté le jour du terme, en fin de journée. Nous avons couché notre fille et mon conjoint s’est couché en sachant que ça serait pour les heures à venir. Je me suis installée dans le canapé pour dormir entre les contractions. Je l’ai réveillé 2 ou 3h plus tard.Nous avons appelé ma sœur qui est venue chercher notre aînée à 2h30 du matin. Puis je me suis mise sous la douche. Quand nous avons senti les contractions s’intensifier nous avons appelé la sage femme (il était 3h30), qui est arrivée 45 minutes après. Entre temps j’étais sortie de la douche, je m’étais installée au sol sur le tapis du salon protégé pour l’occasion. Quand la sage-femme est arrivée, elle a sorti son matériel à l’aide de mon conjoint. Elle est restée en retrait pour m’observer puis elle est venue me rassurer sur l’avancement. J’avais peur que ce soit encore très long mais bébé était déjà engagé et poussait. La poussée à duré une trentaine de minutes, progressivement. La poche des eaux s’est rompue au moment de la dernière poussée. Ma fille est née en une fois, rattrapée par son papa. Je me suis ensuite allongée sur le matelas au sol, avec bébé en peau à peau, le temps de la délivrance qui a eu lieu 30 minutes plus tard. Bébé a pu téter puis la sage femme a fait les premiers soins avant de nous quitter 2h après la naissance, une fois bébé endormie.
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
Plutôt bien, nous avons vraiment apprécié d’être chez nous au calme, de pouvoir rester au lit pour tous les soins de bébé et de nous occuper de notre aînée.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
Le calme ! Pendant et après la naissance. Que personne ne me parle, que le déroulé soit très fluide et naturel. Et le calme aussi après. Nous avons pu dormir dès le départ de la sage-femme et n’avons eu aucune contrainte médicale au cours de la journée.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
Pour moi le choix ne s’est pas fait « contre » l’hôpital car notre première expérience n’avait pas été traumatisante. Je ne pense pas que l’accouchement à la maison s’oppose à celui en structure. Mais je trouve ça tellement normal, au cours d’une grossesse physiologique, de laisser ma place et ne pas encombrer des services déjà saturés. D’autres femmes et d’autres bébés ont besoin des soins hospitaliers. Pour moi ce n’était pas nécessaire, j’aimerais tellement que toutes les femmes qui souhaitent être suivies à domicile car 0 soucis durant la grossesse puissent le faire plus simplement.
©Chloé Cottreau
Dès le 1er mois. Je savais qu’il y a beaucoup de demandes, et peu de sage-femmes disponibles. Je voulais pouvoir accoucher de manière physiologique sans pression médicale, et ne pas être séparée de mon aînée.
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
Aucune hormis les rendez-vous obligatoires du 8 ème mois et l’anesthésiste. La gynécologue de la maternité m’a clairement dit : c’est dangereux, vous mettez votre enfant en danger et votre vie aussi. Elle m’a embêtée sur mon taux de fer qui était pourtant bon pour ma sage-femme et ma généraliste, qui me suivaient dans ma démarche. L’anesthésiste, elle m’a jeté à la porte après qu’elle m’ait fait l’apologie de la péridurale en cas de césarienne d’urgence, et que je lui ai répondu que c’était dommage de ne pas parler des risques qu’engendre une péridurale. J’ai accouché avant le rendez-vous du 9ème mois.
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
7km
Comment s’est déroulé la naissance?
Très rapidement et en douceur. J’ai ressenti la première contraction à 18h, puis 18h30, 19h, 19h10. J’ai compris que c’était le début. Je suis sorti de table, j’ai été marcher dans mon jardin avec mon aînée qui me tenait la main. En petit de temps c’était toutes les deux minutes. Mon conjoint est allé coucher notre fille aînée. J’ai pris une douche chaude. J’ai continué d’être en mouvement. J’ai accompagné les contractions et accepté la douleur. Je me sentais en sécurité chez moi et plein d’ocytocine dans la chaleur de ma maison. Je suis vite rentrée dans ma bulle, déconnectée de ce qui se passait autour de moi. A 22h59 Louison arrivait. En deux poussées spontanées. J’ai senti toute la puissance de mon corps et de mon esprit. Je n’ai pas été dérangée par un quelconque protocole. J’ai pu accoucher moi-même, dans la position que mon corps m’a indiqué être la plus confortable pour moi. Sous le regard discret de ma sage-femme. Sans toucher vaginal invasif. Bref c’était parfait.
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
Bien mieux que mon premier. Je suis restée sur mon nuage une bonne dizaine de jours avant de redescendre progressivement. Aujourd’hui 6 mois après, je le vis toujours beaucoup mieux que mon premier.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
Mon corps s’est remis bien mieux de cet accouchement. Il a été sans dommages pour mon corps. Pour mon premier, j’ai poussé sous péridurale pendant 45 minutes lorsqu’on me demandait de pousser sans savoir pourquoi, comment et où était ma fille. Ici mon corps a poussé lorsque c’était nécessaire, ça a duré à peine 2 minutes. J’en suis sortie avec juste des hémorroïdes internes contrairement au premier où j’ai eu un prolapsus anal.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
J’aimerais que ce type d’accouchement se démocratise en France, car c’est tellement plus doux pour tout le monde. Mon conjoint s’est également senti beaucoup plus investi dans cet accouchement. Nous avions fait de l’haptonomie. Il m’a aidé réellement à traverser les contractions. C’était ma dose d’ocytocine naturelle et je sentais chaque shoot me remplir le corps par juste des câlins enveloppant mon bassin.
©Anaïs Colin
Avant tout je précise que je suis moi-même sage-femme hospitalière depuis plus de 15 ans. J’ai souhaité un AAD avant même d’ être enceinte. J’ai fait attention au mois potentiel de conception car je savais qu’il ne fallait pas que mon terme soit en août ou à Noël pour que la sage-femme AAD de ma région soit dispo… J’ai été déçue de mes 2 précédents accouchements, 1er très médicalisé avec péridurale trop dosée qui m’a empêché de pousser correctement pour sortir mon bébé en souffrance donc forceps/épisiotomie/ néonatologie et grosse culpabilité. Pour la 2ème pas de péridurale. Arrivée à la maternité en fin de travail donc prise en charge dans l’urgence et l’agitation. Je garde donc le sentiment de ne pas avoir été actrice malgré l’accouchement physiologique. Donc projet d’AAD pour le 3ème accouchement.
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
J’ai trouvé difficile à vivre le sentiment que l’ AAD ne « tient qu’à un fil » car il nécessite quand même beaucoup de préparation mais peut être annulé au dernier moment (pathologie de fin de grossesse ou pendant tout le travail mais également « juste » en cas d’indisponibilité de la sage-femme le jour J »). Ma fille s’est mise en siège à 36SA et j’ai cru voir mon projet s’envoler. J’ai fait mille trucs pour qu’ elle se retourne (ça a marché).
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
10km
Comment s’est déroulé la naissance?
J’ai la chance d’avoir des travails rapides. J’ai géré avec mon mari jusqu’à ce que je perde pied, on a contacté la sage-femme à ce moment (un peu tard donc). Elle est arrivée 10mn avant l’expulsion. Ma fille est née en douceur dans mon salon à la lueur du feu de cheminée. C’était intense et doux à la fois, étrange paradoxe.
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
De façon très zen, presque « comme si rien ne s’était passé « . Bébé était très calme.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
Le sentiment de « Wonder mummy »: « Mon dieu je l’ai fait et ça n’aurait pas pu se passer mieux ». Avoir redonné sa place à mon mari qui n’a pas été que « spectateur « , ce qu’il n’avait pas bien vécu les 2 premières fois
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
J’ ai écrit un récit plus détaillé sur le groupe Facebook « Echanges autour de l’AAD », j ‘ y ai égal posté le récit de mon conjoint. Je peux les transmettre au besoin.
©Aurore Givaudand
J’étais sûre que je voulais changer la manière dont je souhaitais accoucher pour mon deuxième enfant, et j’ai rencontré une sage-femme pro physiologie dans les trois premiers mois de grossesse, qui m’a concrètement incité à essayer de voir si je pouvais trouver une sage-femme qui pratiquait les AAD. Après énormément de réflexion et des discussions avec mon mari et ma sœur qui a eu un AAD qui ne s’est pas concrétisé, j’ai décidé de me mettre à la recherche d’une sage-femme qui faisait les AAD dès les deux mois et demi, car je savais que les places était très demandées pour ce type de prise en charge.
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
Trouver une sage-femme qui accepte de me prendre, et avec qui le feeling passez bien, était plutôt compliqué dans le sens où je savais que celle qui avait suivi ma sœur, ne me conviendrait pas, et qu’il n’y en a pas énormément dans le 77 qui accepterait de me suivre par rapport à la ville ou j’étais !
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
1 heure.
Comment s’est déroulé la naissance?
C’était une naissance rapide plutôt par rapport à mon premier accouchement, six heures en tout à partir des premières contractions. J’ai effectué mon travail seule et j’ai minimisé ma douleur pour ne pas « déranger » la sage-femme pour rien. Et au final sachant qu’elle avait une heure de route, mon fils est sorti avant qu’elle arrive. Elle est arrivée 20 minutes après pour la sortie du placenta. C’est pour ça que je ne considère en aucun cas que j’ai fait un ANA, car pour moi, tout ce que j’avais réalisé pendant mon travail, n’était que le fruit de tout son suivi. Je n’ai eu qu’une toute petite déchirure. J’ai très peu poussé. La sortie était plutôt rapide mais l’état dans lequel j’étais pour cet accouchement était totalement transcendant.
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
Il a été doux, le bonheur de pouvoir aller dans ses toilettes, prendre une douche dans sa salle de bain et pouvoir se coucher dans son lit marital avec le nouveau-né était extraordinaire. Le lendemain matin, pouvoir présenter son petit frère à la grande sœur, juste avant qu’elle aille chez la nounou, pouvoir savourer une journée dans son canapé avec un repas que l’on souhaite, n’a pas de prix. Au final le plus dur a été de devoir accepter que je devais reprendre le travail donc quelque chose qui n’a rien à voir avec l’accouchement, ou peut-être si tellement ça s’est bien passé, et que je voulais conserver ce bonheur simple.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
La manière dont mon fils est sorti, m’a marqué énormément. Comme un boulet de canon, comme une descente intégrale dans mon corps. Et la sortie du placenta, l’explication de sage-femme lorsqu’elle a examiné le placenta pour vérifier qu’il ne manquait rien, et le fait que nous avons réalisé un arbre de vie sur une feuille en souvenir. Je n’aurais pas pu l’avoir en maternité et pouvoir conserver ce placenta, ce qui a nourri mon enfant pendant ses huit mois et demi,ça ça m’a beaucoup marqué car je n’avais même pas vu l’existence de cette partie de moi à la maternité.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
Suite à mon accouchement, et les cinq mois et demi que j’ai pu passer avec mon fils, grâce à une médecin de famille très compréhensive, je suis devenue “extrémiste” au sujet de la manière d’accoucher. Pour moi, il est totalement inenvisageable qu’une femme ne se sente pas capable de mettre au monde son enfant de n’importe quelle manière qu’elle le souhaite, et surtout que l’on soit éduqué comme des petites filles, ignorantes lors de nos premières grossesses, et que l’on pense que l’on doit faire entièrement confiance au corps médical.
©Katia Razgallah
Dès le début car j’ai vécu un accouchement traumatisant en maternité pour ma première (escalade d’interventions et infantilisation).
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
Le coût de la non prise en charge.
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
15 km
Comment s’est déroulé la naissance?
Parfaitement : dans notre salon. Travail dans le salon avec ballon, écharpe pour s’étirer puis dans le spa gonflable avec de la musique, mon mari et ma super sage-femme à nos côtés. Un accouchement en conscience. Une maîtrise des étapes, une écoute de mon corps, qui a permis à bébé d’arriver sereinement et en douceur. Plus beau moment de ma vie.
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
Fatiguée mais sereine, directement dans notre cocon.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
Lorsque mon mari est entré dans le spa, le travail s’est intensifié et est devenu hyper efficace. Vivre le bal des hormones, lâcher prise : le corps est tellement plein de ressources ! Aussi, l’aide discrète de ma sage femme pour m’aider à prendre les bonnes positions afin que bébé descende plus facilement. Quel métier fabuleux !
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
J’espère, un jour, que l’état aidera la mise en place des accouchements physiologiques, prendra en charge les accouchements à domicile, et que les sage-femmes qui exercent l’AAD seront mieux reconnues.
©Léa Delannoy
Bien avant ma grossesse. J’ai accompagné des naissances à l’hôpital et à domicile du coup c’était une évidence pour moi que mon accouchement serait à domicile
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
Le rdv du terme à l’hôpital
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
21 km
Comment s’est déroulé la naissance?
Très bien
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
Très bien au chaud dans mon lit.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
L’apaisement et le bien-être d’être à la maison. De pouvoir prendre ma douche me caler dans mon lit et manger ce que j’avais envie.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
J’ai hâte de recommencer ^^
©Sabrina Pansalfini
—> Dès le jour où nous avons découvert ma 1ère grossesse j’ai su et dit à mon conjoint que je voulais accoucher à la maison. C’était pour moi une évidence et un besoin profond. N’ayant pu concrétiser ce souhait pour nos deux premiers enfants faute de sage-femme dans notre région j’étais plus que jamais, déterminée à le vivre pour notre 3ème enfant.
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
—> Plusieurs difficultés dans ma recherche, deux SF listées mais qui ne venaient pas jusqu’à chez nous, deux autres plus proches mais qui ne seraient pas disponibles pour mon terme. Après différents échanges et rencontres, vers 6 mois un suivi est accepté en se rapprochant lors du terme pour la naissance qui se déroulera donc en gîte et non pas chez nous, et demande de la présence d’une doula en complément. Difficulté donc de trouver aussi le lieu idéal, et d’organiser ce changement temporaire de lieu avec les 2 ainés scolarisés et également le budget supplémentaire.
Comment s’est déroulé la naissance?
—> Naissance très rapide (2h30) totalement physiologique et respectée, à la lueur de la cheminée, avec notre SF d’astreinte et doula comme convenu, et mon conjoint qui est arrivé une demi-heure avant. Nos deux aînés endormis dans la pièce d’à côté. Le plus douloureux dans mon souvenir, mais en toute liberté et sérénité comme je le souhaitais.
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
—> Post-partum paisible, malgré des tranchées intenses et douleurs d’allaitement les premiers jours. Comme une évidence dans la continuité de notre famille, et un sentiment intérieur profond de complétude et de joie.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
—> La simplicité de sa naissance et de l’après, avec la découverte de bébé en douceur peu après la naissance par nos grands et le temps suspendu loin du stress des protocoles.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
—> Même s’il faut souvent se battre pour pouvoir vivre l’accouchement que l’on souhaite, ce moment est tellement précieux que ça en vaut la peine. Je souhaite à toutes les femmes de pouvoir vivre la naissance de leur(s) enfant (s) aussi librement. »
©Maryse
Dès le début de ma grossesse j’ai pensé à l’AAD pour mon deuxième enfant. Pour le premier, j’avais déjà accouché sans péridurale avec la volonté d’une naissance physiologique. Je pense que c’était donc la suite logique. J’ai émis de suite le désir d’accoucher à la maison accompagnée par ma Doula. Laquelle m’avait suivie lors de ma première grossesse et me suit en naturopathie depuis plusieurs années.
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
Au départ, mon conjoint avait peur que nous soyons embêtés par la PMI. Une fois rassuré sur ce point, il était partant à mon grand soulagement.
Comment s’est déroulé la naissance?
J’ai commencé à ressentir des contractions à 6h30. Vers 12h j’ai appelé mon conjoint pour
qu’il rentre du travail. J’étais vraiment sereine. J’étais dans ma bulle. Je sautais sur mon ballon, accompagnée par la playlist concoctée par mon conjoint qui n’avait pas servi pour le 1er accouchement car trop rapide. J’étais dans notre jardin. Je faisais des coloriages zen. Alors que deux semaines auparavant j’ai fait une crise d’angoisse pensant que j’avais des contractions. Ma sage-femme était venue pour m’écouter, me rassurer. Elle m’avait prescrit de l’Atarax au cas où. Ca avait été un électrochoc : il était hors de question d’en avoir besoin.
Mon conjoint est arrivé à 13h00. Il a commencé à monter la piscine. Mes contractions étaient de plus en plus rapprochées. A 15h00 j’ai ressenti le besoin de me mettre sous la douche. Je me suis dit que c’était le moment d’appeler ma sage-femme. Elle est arrivée à 15h30. Son cabinet étant juste à côté. Lorsqu’elle est rentrée dans la chambre, je m’agrippais à un drap et à mon conjoint. Je ne savais plus quelle position adopter. Lorsqu’elle est arrivée dans la chambre, son sourire m’a rassurée. Elle m’a auscultée, j’étais à 8. J’étais heureuse d’être aussi avancée. Je suis restée allongée sur le côté.
J’ai vocalisé à chaque contraction. Je ne pouvais plus bouger pour me rendre dans la piscine. Ma Doula est arrivée peu de temps après. Elle me massait le dos. Ma sage-femme m’encourageait. Le tout sur le fond musical de la playlist. Elle m’a dit d’uriner car ma vessie bloquait l’arrivée de la petite. Nos toilettes ne sont pas loin de la chambre. Le fait de me mettre en action la ferait arriver. En effet,
elle est arrivée alors que je me levais des toilettes. J’ai crié tout ce que j’ai pu. Je me suis même mordue volontairement en agrippant ma Doula. Ma sage-femme l’a réceptionnée. C’était juste magique. J’avais mon bébé dans les bras. Mon conjoint m’a dit tout ému : « je savais que tu y arriverais ». Nous avons ouvert une bouteille de champagne pour remercier et pour fêter ce moment suspendu.
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
J’avais très mal vécu le post- partum direct pour mon premier enfant. Là je ne pouvais rêver
meilleur accompagnement. Tant ma sage-femme, que ma Doula sont venues une fois par jour pendant deux semaines. J’avais préparé avec mon conjoint des plats revitalisants pour cette période, tels des bouillons de poulet. Nous avons gardé le placenta avec lequel nous avons mis de l’encre pour faire des impressions. Puis nous avons fait le bébé lotus 24h avant de brûler le cordon. Enfin nous avons enterré le placenta et planté un tournesol. Nous sommes restés dans notre cocoon. Le fait de ne pas avoir eu besoin de se déplacer depuis la maternité y a beaucoup joué. Je garde un souvenir empreint d’amour et de reconnaissance.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
Je retiens une puissance inégalable, une fierté, le caractère intimiste, la bienveillance ainsi
que les encouragements de ma sage-femme.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
Ça restera une naissance extraordinaire. Pour un troisième enfant : je signe à nouveau sans
hésitation. Je dirai même : « on prend les mêmes et on recommence ».
©Roxanne Miquel
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
Vers les 3-4 mois de grossesse je rêvais toutes les nuits que j’accouchais tranquillement à la maison. J’étais déjà renseignée sur la possibilité d’AAD mais après une première naissance prématurée au CHU je pensais que je n’aurais pas l’accès à un AAD.
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
Aucune.
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
15 km.
Comment s’est déroulé la naissance?
Parfaitement et tranquillement. La sage-femme est arrivée 5 min avant la naissance d’Alba.
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
Très bon vécu, très bien récupéré de l’ accouchement. 1h après je disais que j’avais l’ impression d’être allée chercher un bébé en faisant mes courses tellement ce fut fluide.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
Récupération ultra rapide et sans douleur de la déchirure. Beaucoup plus de liens créés avec bébé. Quelle naissance douce et paisible tout comme le post-partum.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
Nous avions « caché » l’AAD à nos proches et à la maternité dans laquelle j’étais inscrite par peur de leur réaction et pour nous protéger ainsi que notre sage-femme. Finalement beaucoup ont eu des réactions positives ensuite et pour la maternité on a juste prévenu que le bébé était né.
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
Pour mon conjoint dès le début, pour moi, après le refus de la maison de naissance.
Une mauvaise expérience lors de notre premier accouchement, aussi bien pour moi que pour le papa.
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
Pas de difficultés si ce n’est le manque de sage-femme AAD. C’est un pur hasard qui nous a permis d’y arriver.
Les sage-femmes de la région ne prenaient plus ou ne voulaient plus après la période Covid et une ancienne sage-femme AAD, toujours en activité mais en libéral classique a accepté de nous accompagner.
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
15 km.
Comment s’est déroulé la naissance?
Idéalement. Perte du bouchon muqueux dans l’après-midi. Travail tranquille en soirée
La sage-femme est passée nous voir vers 21h et a fait un décollement des membranes, ce qui m’a bien lancé les contractions sans nous dire à combien j’étais, mais en nous annonçant une naissance dans la nuit.
Nous l’avons rappelé à 23h car les contractions étaient supportables mais bien régulières.
Elle est arrivée à 23h30 et nous nous sommes installés tranquillement.
Ambroise est né à 00h02. Une légère déchirure sans points réalisés. Le placenta est sorti 1h plus tard.
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
Je suppose parfaitement bien, je passais l’aspirateur 2h après.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
La force, l’intensité et le calme à la fois. Je ne me suis posé aucune question. Tout s’est fait machinalement et simplement. Pas de stress, pas de peur.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
C’était une expérience incroyable. Si un autre enfant devait arriver, je ne me vois pas faire autrement.
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
Je suis professionnelle de la santé et je travaille notamment en périnatalité. Je suis sensibilisée à la question de l’accouchement et de ce qui se joue à ce moment-là. Pour moi, c’était important de rester chez moi, dans mon intimité, si aucune contre-indication médicale ne justifiait un accouchement en milieu hospitalier.
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
Le dénigrement de certains professionnels médicaux face à mon choix. À l’hôpital où j’étais tout de même inscrite si besoin, j’ai dû insister pour conserver mon suivi en libéral et ne pas avoir les examens en double. J’ai dû dire sans dire vraiment, que je préparais un AAD, car je risquais sinon de me voir refuser l’inscription.
Je me suis faite carrément grondée par mon médecin traitant …
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
À 1 heure de route.
Comment s’est déroulé la naissance?
L’accouchement a débuté à minuit et demi le jour du terme. Les contractions se sont enchaînées régulièrement. En 1 heure, j’avais des contractions toutes les 5 minutes. Je gérais seule pendant que mon compagnon installait notre chambre. On a contacté notre sage-femme vers 3 heures du matin. Quand elle est arrivée, ça commençait à être bien plus intense et j’étais dans la chambre, assise à genoux sur le lit. Je me balançais en prenant appui sur le gros ballon et en fredonnant. À chaque contraction, je prenais appui de tout l’avant de mon corps sur le ballon en essayant de produire des sons graves. Je gérais avec le soutien de mon compagnon qui me massais le bas du dos et le sacrum constamment. Ma sage-femme m’a auscultée : tout allait bien. J’étais déjà ouverte à 6. J’étais complètement dans ma bulle, dans la pénombre, je ne voulais pas parler, j’avais besoin de calme et de concentration.
Le temps passant, les contractions s’intensifiant, ma sage-femme m’accompagnait dans les sons graves pour m’aider à tenir. J’avais l’impression qu’elle était ma bouée de sauvetage. Elle surveillait régulièrement le cœur du bébé et entendre son battement me donnait du courage. Notre deuxième sage-femme est arrivée vers 7h30. Un peu avant que j’entre en phase de désespérance. Mon conjoint était un roc à mes côtés, il m’encourageait en chuchotant des encouragements dans mon oreille.
Finalement, j’ai poussé pendant 1h30. C’était d’une intensité inouïe, presque violent mais j’étais déterminée ! Le cœur de mon bébé allait bien et moi je me sentais pleine de force pendant ce temps-là. Et c’est quand ma sage-femme m’a invitée à changer de position que tout à coup, j’ai senti mon bébé se débloquer et descendre. Une contraction et je sentais la poche sortir puis éclater. À la contraction suivante ma fille est sortie ! Il était 9h30.
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
Le post-partum a été très difficile et j’ai été énormément soutenue par mon compagnon et mes sage-femmes. J’ai eu du mal à me remettre debout, à sortir de ma chambre, etc…
Mes sage-femmes m’ont offert du temps pour moi, elles m’ont massée, ont été très présentes et bienveillantes. Mon compagnon s’est occupé de toute la logistique. J’ai été cocoonée et ça m’a permis de récupérer progressivement.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
J’ai été marquée par l’intensité de l’accouchement et par ma propre force. J’ai aussi été très touchée par le soutien infaillible de mon compagnon et par la qualité de l’accompagnement de mes sage-femmes.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
Pour moi, avoir pu être respectée dans mes besoins : rester dans le noir, pas de bruit, respect de positions dont j’avais besoin etc… a fait de cet accouchement un souvenir intense et merveilleux.
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
J’ai accouché à domicile pour ma première fille, Elisa. C’est donc tout naturellement que j’ai choisi la même chose pour ma deuxième.
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
J’ai souffert d’hyperémèse gravidique pendant ma grossesse (alimentation qui était donc déséquilibrée, manque de fer associé). Grâce au traitement des nausées/vomissements et une complémentation en fer, j’ai pu accoucher à la maison.
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
A 1 heure de route.
Comment s’est déroulé la naissance?
Le travail a commencé le 9 novembre à 2h du matin. Au début, je n’étais pas certaine que ça ait bien démarré car j’avais des contractions depuis plusieurs semaines.
Finalement au bout de 40 minutes environ, j’interpelle mon compagnon pour lui dire que ça y est c’est pour bientôt : je sens que j’ai des contractions bien régulières toutes les 5 à 10 minutes.
Il s’occupe alors d’appeler notre sage-femme : elle nous avait demandé de l’appeler tout de suite car elle pensait que l’accouchement pourrait être rapide. Il prévient également sa maman qui doit venir chercher notre fille aînée.
Les contractions sont toutes les 5 minutes à 3h du matin. J’utilise la technique de vocalisation « boooooooaaaaaaa » apprise en chant prénatal. Ça m’aide à gérer les contractions.
Quand ma belle-mère arrive pour récupérer notre grande, je sors de ma bulle et les contractions s’espacent. Je dis au revoir à ma fille et je repars me mettre dans ma chambre, dans le noir, avec une musique que j’adore. Ça m’aide à relancer les contractions. Pendant ce temps, mon compagnon installe la piscine dans le salon.
Ma sage-femme arrive et m’ausculte : tout va bien. Dès que la piscine est prête, je me mets dans l’eau : un soulagement !! Je suis super bien ! Je gère chaque contraction en vocalisant toujours et en m’accrochant à mon conjoint. Je ne sais pas quelle heure il est, j’ai l’impression d’avoir vraiment le temps de souffler entre chaque contractions.
Tout à coup, une contraction arrive, bien plus intense que les autres et je sens que mon bébé s’engage. Je n’ai plus le temps de souffler ça s’accélère ! Les contractions s’enchaînent ! Je vocalise mes « boooaaaa » en criant sur le « a ». Une poussée, la poche est rompue ! Une poussée et je sens la tête passer dans mon bassin ! Une dernière poussée et ça y est, notre bébé est née !! Il est à peine 6 heures du matin.
Je la laisse arriver doucement dans l’eau et je la prends dans mes bras en pleurant. Je n’ai même pas eu le temps de réaliser qu’elle est déjà née tellement ce fût rapide !
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
Beaucoup plus facile que le premier post-partum. J’ai pu très vite me lever sans trop de douleurs.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
La rapidité de l’accouchement et la douceur de la naissance de ma fille.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
J’étais dans le luxe total chez moi avec la piscine, mes photos, ma musique, notre sage-femme complètement dispo pour nous.
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
Lors d’un rendez-vous sage-femme en début de grossesse. Ayant déjà eu un accouchement très physiologique pour mon premier bébé, nous avons abordé ce sujet qui m’emballait fortement. Je ne pensais pas mon mari prêt à accepter mais lors du trajet du retour il m’a donné son feu vert.
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
Pas de difficulté dans la poursuite du projet. Plusieurs sages-femmes réalisent l’accouchement à domicile dans la structure dans laquelle j’étais suivie, cela s’appelle le nid structure physio en lien avec l’hôpital sainte Elisabeth de Namur. Cependant, en fin de grossesse plusieurs événements se sont succédés laissant un petit doute planer sur la bonne réalisation du projet. La première sage-femme (Noémie) avec qui j’avais discuté du projet au tout départ serait probablement en vacances au moment de l’accouchement. La seconde (Alexandra) a attrapé le Covid la semaine juste avant mon accouchement. J’ai dû en rencontrer une troisième (Alexandra) 1 semaine avant l’accouchement que je n’avais jamais vue. Finalement, Alexandra étant rétablie, ce sont les deux Alexandra qui sont venues le jour J.
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
30 km
Comment s’est déroulé la naissance?
Je me suis réveillée pendant la nuit à 3h. Mon mari a prévenu Alexandra vers 5h que le travail se mettait en route. Il était convenu qu’on l’appelle à nouveau lorsque ce serait le bon moment pour elle de venir. Cependant elle est arrivée à 6h, on pensait tous que ça allait aller extrêmement vite comme pour le premier. Finalement, lors de son arrivée, cela a un peu stagné. La deuxième sage-femme est arrivé un peu plus tard. La poussée a été très longue et difficile, le bébé semblait un peu de travers selon la sage femme. Ulysse est né vers 10h. Pas de perte de sang comme pour le premier. Une légère éraillure qui n’a nécessité aucune intervention.
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
Encore mieux que pour le premier, une bulle de bonheur.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
Le plaisir d’être à la maison. Avoir quitté mon aîné vers 6h et le retrouver à 12h00 pour qu’il découvre son petit frère. C’était magique.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
L’accouchement m’a semblé plus long et plus difficile que le premier (déjà physio mais au sein de l’hôpital), mais je ne regrette en rien l’accouchement à domicile et le plaisir d’être chez soi.
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
Dès mon premier enfant. Je voulais respecter la physiologie de la naissance.
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
Trouver une sage-femme.
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
50 km.
Comment s’est déroulé la naissance?
C’était juste merveilleux. Exactement comme je souhaitais.
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
Très confortablement. La rapidité à laquelle je me suis remise m’a impressionnée.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
La force vitale qu’une femme possède.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
Je souhaite que chaque femme puisse vivre ce moment.
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
Je l’ai préparé avant ma grossesse, pendant le projet bébé. Mon premier enfantement traumatique m’a poussé à me poser les bonnes questions.
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
Aucune, j’étais sûre de mon choix et déterminée.
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
À 7 km environ.
Comment s’est déroulé la naissance?
La naissance s’est déroulée comme dans mes rêves. C’était d’une intensité incroyable, c’était transcendant. Le côté animal en moi est ressorti d’une manière étonnante. Je rugissais de façon très grave pour accompagner chaque contraction. Ma sage-femme était très discrète, elle savait s’effacer et partir quand nécessaire et m’envelopper et me materner quand j’en avais besoin. Mon mari a eu le même comportement et a parfaitement géré la phase de désespérance. Mon bébé était un peu coincé dans le bassin et j’ai naturellement pris la bonne position pour l’aider. Il est né dans sa chambre dans la pénombre, comme prévu, sans soucis en 6h. Je recommencerais encore et encore.
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
Très mal. J’avais mal au bassin et aux abdos, je ne pouvais presque pas marcher. J’ai dû couper le placenta lotus 13h après la naissance car je n’avais pas la force de le porter. Le 3ème jour j’ai fait un bon baby blues qui a duré plusieurs jours, jusqu’au 10ème jour. Je suis restée allongée et je ne me suis occupée de rien pendant ces 10 jours.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
Après le premier échange de regard avec mon bébé, c’est tout le côté bestial de l’acte qui m’a marqué.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
Cette naissance m’a changée pour toujours. Je l’ai vécu comme un rite.
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
Nous avons décidé très rapidement après la naissance de notre premier, (qui s’était très bien passé en maternité mais que nous avions trouvé trop médicalisé) que pour notre deuxième enfant nous lancerons un parcours d’AAD.
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
Trouver une sage femme, il n’y en a qu’une en Haute-Savoie.
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
A 55 min et nous habitons en montagne (Le Grand-Bornand). La route est souvent bloquée.
Comment s’est déroulé la naissance?
Très rapide (4h entre la première contraction et la sortie de bébé) et parfaitement bien. En une poussée dans la piscine bébé est sorti dans sa poche. Délivrance 30min après de manière naturelle, et tétée d’accueil.
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
Dans une bulle !!! Le fait d’être chez soi est tellement agréable.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
La rencontre entre le frère et la petite sœur au réveil du premier (il n’avait rien entendu). Et ce travail d’équipe avec le papa. Je dis toujours « nous avons accouché ».
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
Je souhaite à toutes les femmes qui enfantent de vivre leur accouchement comme elles le désirent !! C’est tellement merveilleux.
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
Avant la grossesse. J’aurais souhaité pouvoir le faire pour mes aînées, mais il n’était pas prêt à le vivre. Après notre 2e enfant, dont j’ai mal vécu mon arrivée à l’hôpital, papa a fini par accepter mon désir et il était prêt à me soutenir.
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
Aucune
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
7 km
Comment s’est déroulé la naissance?
J’ai reconnu les contractions de début de travail vers 17h. Ma sage-femme a tout de suite été prévenue. De notre côté, nous avons préparé notre « cocon ». Papa a soupé avec nos aînées de 6 et 3 ans. Ils sont ensuite montés pour me permettre d’être dans ma bulle. J’ai beaucoup vocalisé. Vers 19h15, les contractions se sont intensifiées. J’ai rappelé ma sage-femme pour lui demander de venir. Quand elle est arrivée, j’étais à 4 pattes en appui sur mon ballon. La phase de désespérance était là. Papa nous a rejoint et quelques poussées plus tard, la poche éclatait et la tête de mon bébé sortait tout en donnant une douche à ma sage-femme. Il était 20h09.
Puis, elle m’a glissé bébé devant moi pour que je puisse le découvrir.
Par après, on m’a aidé à me mettre sur le dos et on a appelé nos aînées pour qu’elles puissent découvrir leur frère ou leur sœur. C’est ensuite ma fille de 6 ans qui a coupé le cordon (avec un peu d’aide) et qui a découvert qu’elle avait une deuxième sœur.
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
C’était très confortable d’être chez soi, de partager ce moment si fort avec les grandes sœurs, de pouvoir manger ce qu’on veut peu importe l’heure, de prendre tout de suite ses marques dans son intimité.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
Le fait de ne pas avoir dû me déplacer jusqu’à la maternité, de ne pas s’être posé la question de quoi faire avec les aînées.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
Ce moment était d’autant plus marquant car nous vivions la fin du 1er confinement. A la maternité j’aurais eu l’obligation de porter un masque. Papa n’aurait peut-être pas pu être présent. Je n’aurais peut-être pas pu voir mes aînées durant mon séjour et elles n’auraient découvert leur sœur que quelques jours plus tard.
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
Lors de la naissance précédente, j’ai eu beaucoup de mal avec le côté intrusif des sage-femmes de l’hôpital. Je cherchais donc pour cette grossesse-ci un accompagnement au moment de la naissance qui respecte mon besoin de gérer les choses à ma façon.
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
Bébé est resté en siège jusqu’à 40 SA+5, donc il a fallu prévoir une solution de repli. Et sachant que mes 5 bébés précédents sont nés entre 41 SA et 42 SA, nous avions également prévu avec la sage-femme une solution pour un déclenchement si besoin.
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
30 min en transports en commun
Comment s’est déroulé la naissance?
La sage-femme est arrivée à 23h30. A 1h20, bébé s’est engagé dans le bassin, donc j’ai demandé à la sage-femme de m’accompagner. Ma fille est née à 2h06 après quelques poussées en position allongée sur le côté dans mon canapé. Coachée par le Papa (lui-même guidé par la SF).
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
C’était tellement agréable d’être chez moi, dans mon lit, avec mes aînés autour. J’ai particulièrement apprécié de n’être pas dérangée à longueur de journée par les équipes de la maternité. Et la cuisine de mon mari est bien meilleure que celle de la maternité 😉
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
J’ai accouché toute seule, en équipe avec mon mari et au rythme de mon bébé. Une naissance où mon bébé et moi avons été respectées, et non soumises aux protocoles trop stricts et au rythme speed de l’hôpital.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
La sage-femme me connaissait bien grâce au suivi de grossesse, donc elle a pu adapter les protocoles à mon histoire et à mes besoins, tout en garantissant la sécurité de mon bébé. Et inutile le jour J de réexpliquer ce que je voulais puisqu’on avait pu parler de tout en amont.
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
Avant la grossesse. J’ai une amie doula qui a vécu un AAD et m’a convaincue, et j’ai subi des violences gynécologiques en milieu hospitalier.
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
Pour ma deuxième j’avais un placenta bas inséré, pour ma première c’était plutôt la crainte de la douleur.
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
15km
Comment s’est déroulé la naissance?
Plutôt bien, rapide et efficace.
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
Plutôt mal. Découverte des tranchées, saignements importants, chute de tension, fatigue extrême.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
J’aurais aimé que ma sage femme intervienne moins…
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
Non
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
Immédiatement
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
Aucune
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
35 min
Comment s’est déroulé la naissance?
Très bien
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
Parfait
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
Être entouré des personnes choisies, pas d’intrusion inconnue, manger mon placenta
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
Deuxième naissance par voie basse , premier AAD
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
En juin 2015, lorsque j’ai appris que j’étais enceinte, j’ai aussitôt pensé aux conditions du suivi de ma grossesse et de mon futur accouchement. Pour moi, c’était une évidence d’être suivie tout au long de ma grossesse, de la naissance et des suites, par une même personne avec qui je pourrais nouer une relation de confiance et me sentir à l’aise pour vivre ces moments importants. J’ai pris des renseignements sur l’accompagnement proposé par les sage-femmes libérales… et j’ai découvert l’AAD sur le site de l’ANSFL (Association Nationale des Sage-Femmes Libérales). Je ne connaissais pas cette possibilité, mais j’ai tout de suite senti que cela aurait du sens pour moi d’accoucher dans l’intimité, le calme et le confort de ma maison, entourée par le père et par une sage-femme connue.
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
J’ai donc contacté la seule sage-femme de ma région qui pratiquait l’AAD. J’ai dû faire près de 90 km pour la rencontrer, mais je ne regrette pas mon choix, car l’accompagnement qu’elle m’a proposé tout au long de la grossesse était tellement humain et pertinent pour moi, ainsi que pour le père. Rapidement, nous avons validé notre choix de préparer un AAD avec elle. Pour cela nous avons été obligés de louer un gîte à proximité du cabinet de la sage-femme, dans lequel nous avons vécu pendant 2 mois, avant et après la naissance. Notre fille n’est donc pas née chez nous, mais nous avons quand même pu vivre ce moment dans l’intimité.
Comment s’est déroulé la naissance?
L’accouchement a été assez compliqué, long et très douloureux pour moi. La sage-femme m’a accompagnée dans cette épreuve pendant plus de 12 heures, me proposant plusieurs soins et techniques pour essayer de réduire la douleur et avancer le travail. Elle est restée très attentive à mon état et celui du bébé ; elle a alerté la maternité voisine pour que le personnel se prépare à m’accueillir en cas de besoin. Au cours du travail, elle m’a proposé un transfert que j’ai refusé, souhaitant poursuivre jusqu’au bout mon projet de naissance (par ailleurs, je ne me sentais plus en capacité à ce moment de monter dans une voiture). Alors elle a respecté mon choix autant que possible et m’a encouragée et soutenue jusqu’au bout. Mon bébé de 4,1 kg est né à l’aube.
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
Après les premiers soins, nous avons proposé à notre sage-femme de manger et prendre du repos dans la maison. Ce qui a permis aussi qu’elle me soigne encore en début d’après-midi. En tout, elle est restée 24h avec nous ; puis elle est revenue chaque jour pendant la semaine suivante pour m’assurer les soins nécessaires, ainsi qu’au bébé, m’aider à démarrer l’allaitement, répondre à toutes nos questions. Par la suite, c’est elle qui a assuré ma rééducation périnéale pendant 6 mois, et grâce à son travail, je n’ai gardé presque aucune séquelle de cette épreuve.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
Sa disponibilité et son engagement auprès de nous ont été immenses (au regard du peu d’argent qu’elle touche de la Sécu, et même si nous l’avons aussi dédommagée en plus pour son travail), et je garde pour elle une profonde gratitude. Pour moi, elle est devenue une amie de la famille ; je lui donne encore régulièrement de nos nouvelles et lui envoie un message de remerciement à chaque anniversaire.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
Aujourd’hui, cette sage-femme remarquable n’exerce plus ; elle a malheureusement été menacée de radiation par le Conseil de l’Ordre, pour pratiquer l’AAD sans assurance. Aucune autre n’a pris la relève dans la région, notamment à cause de ce problème d’assurance. J’ai un nouveau projet de bébé et je me demande vraiment comment je vais pouvoir être accompagnée. Je n’ai aucune envie d’aller à la maternité, qui est à plus d’1h de route de chez moi. Je sais que plusieurs femmes autour de chez moi ont choisi ces dernières années d’accoucher chez elles sans assistance médicale. Pour moi, au vu des difficultés (et des lésions) que j’ai endurées lors de mon premier accouchement, cela semble impossible. Je souhaite vivement pour moi et pour toutes les autres femmes qui le souhaitent que l’AAD accompagné par une sage-femme soit reconnu, valorisé, facilité.
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
1er trimestre et premier mois. Pas de maison de naissance ni de PT (plateau technique) à Nantes. Récit d’accouchement AVAC d’une amie en PT qui a failli accoucher chez elle mais n’en avait pas le droit. Je réalise que moi oui (1er accouchement voie basse en mater sous péri).
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
Pas tant. Contact avec les 3 SFs AAD de l’époque (2021). Une seule a de la dispo. RDV avec elle et c’est parti… Mais je n’ai pas parlé du projet à ma gynéco et à la maternité. La gynécologue parlait d’un risque de déclenchement (« gros » bébé). Bébé en siège jusque tard donc un peu de stress.
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
40min
Comment s’est déroulé la naissance?
Globalement bien, contractions douloureuses le matin vers 7h. Je gère bien, passage de la sage-femme à 11h (retour d’un autre accouchement), col ouvert à 3/4 (premier toucher), elle repart. Problème pour installer la piscine, douleurs qui s’intensifient. Finalement poche des eaux qui se rompt à 13h et bébé qui arrive dans la foulée, 2 poussées et je l’attrape. Émotions ++ avec le papa. SF en route qui arrive 10 min après la naissance. Petite déchirure.
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
Bien, confort, calme ! Le bonheur de voir son grand rentrer le soir et découvrir sa sœur. Moins de tranchées.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
Un projet qui m’a rendue actrice et positive pendant toute la grossesse. Puissance qui se concrétise le jour J. Corps et bébé épatants. Émotions uniques pour le couple. Rien besoin de plus. Plus beau jour de ma vie quand on a été réunis le soir !
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
Merci pour votre travail !
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
Dès le début.
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
Trouver une sage-femme AAD.
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
20 minutes.
Comment s’est déroulé la naissance?
Très bien sans problème. Rapide d’ailleurs.
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
Très bien, détendue par rapport à mon premier accouchement (en maternité).
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
La bienveillance des sage-femmes présentes ce jour-là. Le calme et le réconfort qu’on m’a apporté. Moment intense mais magique.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
Je souhaite aux femmes de vivre ce que j’ai vécu. C’est une sacré expérience et une fierté d’avoir pu enfanter mon enfant dans mes murs, à mon rythme, sans médicalisation. Dormir dans son lit au calme après l’arrivée de bébé, ça n’a pas de prix.
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
Déjà pour ma 1ère fille j’y avais pensé, et puis ne sachant pas comment j’allais gérer les contractions j’ai préféré en maternité. Pour la 2ème, la question ne s’est pas posée, je savais que pour mon 2ème enfant j’accoucherais chez moi.
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
Des freins au début posés par papa dû à des peurs.
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
30min
Comment s’est déroulé la naissance?
Dans une piscine prêtée par la sage-femme qui est arrivée un peu trop tard, ma fille était déjà née
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
Sans soucis, de petites douleurs mais vite réglées après la séance d’ostéopathie
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
La liberté de faire ce que l’on veut chez soi… j’ai eu un petit répit, j’ai pu faire une sieste avec monsieur et notre chat puis le papa a fait des pancakes pour le goûter ! Surtout ce moment magique d’accueillir notre fille à 2 avec le papa
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
Non
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
Grâce au livre d’Ina May Gaskin, l’expérience d’amies proches et un 1er accouchement médicalisé. Désir d’AAD avant même la conception.
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
Distance avec 2ème sage-femme AAD.
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
12 et 40 km.
Comment s’est déroulé la naissance?
Après douze heures de ce que je pensais être un pré-travail, puis deux heures de travail, naissance très rapide, avant même l’arrivée de la sf. Sortie du placenta 20 minutes plus tard, en présence de la sage-femme.
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
Récupération rapide. Gênée par hémorroïdes sinon RAS. Bonheur d’être chez soi, de manger, vaquer et dormir sans dérangement et sans séparation d’avec l’aîné qui a découvert son petit frère en rentrant de l’école.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
La place du père qui a assisté sans personne tierce à la naissance de son fils.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
Confiance absolue en nos deux sage-femmes et dans leurs qualités humaines et techniques.
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
Issue moi-même d’un accouchement à domicile, je ne le voyais pas autrement. C’était ma vision de la naissance. Dans l’intimité la plus totale.
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
Rien. Aucune difficulté. C’était ancré dans mon moi, et tout le côté médical à été un succès. J’en suis très reconnaissante.
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
Entre 20 et 30 km.
Comment s’est déroulé la naissance?
Merveilleusement bien. Avec ces aléas. Mais tout s’est super bien déroulé. J’étais en confiance totale de ce qui allait arriver.
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
Le direct super bien ! Ma SF est passée à J+1, J+3, J+5, 7 et 10.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
J’ai été capable. J’ai trouvé la force même si c’était long et pénible. Mais une fois que j’ai eu ma fille dans les bras…. Juste un merveilleux moment. Et je pouvais être juste moi. Manger, boire, pousser ou pas pousser. M’asseoir, me mettre debout. La totale liberté !
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
À refaire je refais. Le second, j’espère de tout cœur, sera en AAD aussi !
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
Au tout début de la grossesse. J’avais cheminé légèrement avant car j’avais envie d’accoucher dans l’eau notamment en voyant de douces vidéos de pays anglais. Et je me suis renseignée et un nouveau monde s’est ouvert à moi.
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
J’ai dû bien fouiller pour comprendre comment fonctionnait les demandes d’AAD, pour trouver que le site de l’APAAD répertoriait les sage-femmes et pour comprendre que je n’avais sans doute pas le choix que de prendre celle qui serait le plus près de moi.
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
A 40 minutes en voiture.
Comment s’est déroulé la naissance?
Le matin même de mon terme le travail se met en route légèrement vers 9h40. Je préviens ma sage-femme car je sais qu’elle est sur l’accouchement d’une copine à moi. Et moi je pense que j’ai encore le temps devant moi et que c’est elle qui va finir par venir dans la journée. Finalement 20 minutes après, les douleurs se sont intensifiées. Mon conjoint la tient au courant de l’avancée via SMS. J’essaie un peu la douche puis finalement je réclame la piscine bien plus vite car je vocalise déjà. Par SMS ils décident de faire venir son mari sage-femme au cas où nous ayons besoin de lui si cela va trop vite. Le sage-femme est arrivé 3 minutes après la naissance. C’était juste merveilleux encore plus que tout ce que j’avais pu imaginer. Naissance rapide tout en puissance et douceur à la fois.
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
Tout en douceur et avec une force incroyable.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
Je retiens que j’ai été forte et je suis fière de moi. J’ai pu réellement accompagner mon bébé dans cette naissance.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
Merci aux sage-femmes qui exercent ce métier de cette façon-là.
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
Vers 3 ou 4 mois. Je voulais un enfantement intime, libre et autonome. Dans le respect de la physiologie…
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
Aucune, j’ai eu la chance immense d’avoir une sage-femme AAD dans mon secteur (30 minutes de route) et « pas chère » (300€) avec qui le courant est immédiatement passé !
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
35 km.
Comment s’est déroulé la naissance?
Très bien ! Bébé est juste arrivée avant la sage-femme.
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
Beaucoup mieux que pour mon premier en maternité.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
La tranquillité à être chez soi, sans être dérangée par des soignants toutes les heures quasiment.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
Je souhaite à toutes les femmes qui le souhaitent de vivre un accouchement à la maison
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
Dès le début. Je l’envisageais déjà pour mon premier enfant mais je n’avais pas déconstruit suffisamment mes peurs pour me saisir entièrement du projet.
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
Aucune
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
39 km
Comment s’est déroulé la naissance?
A merveille, l’accouchement a duré 45 minutes environ. C’était intense mais rapide et surtout, tout s’est bien passé. Cela a valu à la SF de rater la naissance mais elle a pu être présente pour la délivrance du placenta et après.
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
Très bien malgré des désagréments douloureux (hémorroïdes carabinées!). Bien mieux qu’en maternité malgré le fait d’avoir mon premier enfant de deux ans à gérer. Je me suis sentie choyée. Être chez moi, avoir mon mari 24/24h, ne pas être séparée de mon aîné, faire ce que bon me semblait, ne pas être dérangée.. .c’était formidable.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
À quel point c’était naturel, évident, sans peur. La façon dont tout a été si fluide. La connexion permanente avec mon bébé, qui n’a connu aucune interruption. Je me suis sentie extraordinairement capable, compétente et clairvoyante.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
Je souhaite à toutes les femmes qui en auraient le désir de pouvoir vivre une aventure aussi belle que la mienne. Que ce soit le suivi avec la SF AAD, si qualitatif, si personnel, la naissance, ou le post-partum immédiat durant lequel je me suis sentie vraiment soutenue.
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
Je voulais un AAD avant même d’arrêter ma contraception, environ une petite année avant de tomber enceinte.
Le désir d’enfant se faisait sentir et j’ai commencé à regarder des vidéos sur l’accouchement sur les réseaux sociaux. J’y ai vu beaucoup de témoignages de violences obstétricales et je m’imaginais déjà en train « d’affronter » les soignants lors de mon accouchement afin de ne pas me laisser faire. Puis je me suis dis que c’était nul un accouchement comme ça et que de toute façon en pleine action il me serait difficile de lutter… Et puis un peu par hasard je suis tombé sur un récit d’AAD et ça a été une vraie révélation !
De là je me suis énormément renseignée, livres, documentaires, témoignages, récits de naissance…
J’ai même consulté une sage femme AAD 6 mois avant d’arrêter ma pilule pour en discuter (je suis en obésité et j’avais peur que cela soit une contre-indication).
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
J’ai eu la chance d’avoir 2 SF AAD dans mon département. La première que j’ai vu n’était pas disponible pour mon terme mais la 2ème oui. Je pense que le fait de m’y être pris très tôt a aidé aussi.
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
Ma sage-femme est à 50min de route de mon domicile.
Comment s’est déroulé la naissance?
Premier bébé : À 39+6 SA j’ai perdu les eaux à 13h sans avoir de contractions. J’ai immédiatement prévenu ma sage-femme. Vers 15h30/16h j’ai commencé à avoir les premières contractions mais pas trop douloureuses. J’étais sur mon ballon et je soufflais les contractions tranquillement. Vers 18h30 les contractions sont devenues plus sérieuses et je me suis mise à vocaliser instinctivement chaque contraction. Je me répétais sans cesse « bouche molle, col mou » afin de ne pas crisper mon visage et de m’ouvrir à la contraction.
Pendant ce temps j’ai laissé mon chéri gérer pour remplir la piscine et prévenir la sage-femme car à ce moment je n’étais plus trop capable de parler.
Il me semble que je fermais les yeux pendant les contractions. J’étais vraiment dans ma bulle.
Mon chéri a appelé la sage-femme vers 19h et elle m’a entendue vocaliser et nous a dit que je pouvais aller dans la piscine pour me soulager.
Dans beaucoup de récits que j’avais lu, il était dit qu’il n’y avait plus aucune douleur entre les contractions et qu’on pouvait se reposer, sauf que ça n’a pas été mon cas et j’ai vraiment été surprise de ça ! Une fois dans la piscine, les contractions s’enchaînaient sans pause, et étaient de plus en plus intenses.
Je me répétais toujours « bouche molle, col mou » mais aussi » toutes les femmes de l’humanité l’ont fait alors tu peux le faire » et enfin « ce n’est pas de la douleur mais de l’intensité » même si pour cette dernière phrase je me répondais à moi même en pensée « mais si ça fait mal putain ! »
Je vocalisais de plus en plus fort à mesure que l’intensité des contractions montait. D’ailleurs j’ai dit à un moment que je me cassais les oreilles ! Et j’ai commencé à avoir mal à la gorge ! Quand j’avais soif je disais : « boire! » à mon chéri…
La sage-femme est arrivée vers 20h15 et m’a versé de l’eau sur le dos ça me faisait du bien (j’étais a genoux dans la piscine appuyée sur le rebord). A un moment donné j’ai senti le bébé descendre car ça a poussé sur mon coccyx. La sage-femme écoutait le coeur de bébé de temps en temps avec son doppler mais j’étais complètement dans ma bulle. Je commençais à fatiguer mais je me disais que le seul moyen d’en finir était de m’ouvrir et de laisser faire, d’accepter les sensations.
A aucun moment je n’ai chronométré les contractions ne me suis demandé à combien j’étais dilatée …
Je me suis totalement laissée emporter, quand même un peu choquée par l’enchaînement et la violence des contractions.
Au bout d’un moment la sage-femme m’a dit qu’il faudrait que je sorte de la piscine et que je commence à pousser. Elle m’a installé sur son tabouret d’accouchement, mon chéri était assis derrière moi et m’enserrait.
J’ai poussé environ une demi-heure. J’avais peur du fameux cercle de feu mais finalement quand j’ai senti la tête arriver, j’ai poussé encore plus pour qu’elle sorte rapidement. Je ne me souviens quasi pas de la douleur mais surtout du soulagement une fois la tête sortie. Pour moi à ce moment là c’était fini, j’avais fait le plus dur, j’attendais la prochaine contraction pour sortir les épaules et tout le reste. Il s’est passé je pense une petite minute. En tout cas, c’est la sensation que j’ai eu mais j’avoue ne pas vraiment avoir eu de notion du temps durant tout l’accouchement. La dernière contraction est arrivée et j’ai poussé à fond et mon bébé est sorti ! Il était 21h46. Ma sage-femme m’a dit que je saignais pas mal et a mis ses doigts, elle m’a dit que le placenta était la donc je me suis levée, j’ai poussé un peu et il est tombé directement ! Et là j’ai compris tout le sens du mot délivrance !
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
De façon toute naturelle ! Je n’ai pas eu de gros bouleversement comme j’avais pu en entendre parler. Tout était juste naturel et normal ! Fatiguant évidemment mais je n’ai pas eu de baby blues ni rien.
Physiquement, j’ai été choquée par la violence et l’enchaînement des contractions dans les jours qui ont suivi. J’ai eu pas mal de courbatures aussi mais au 4ème ou 5ème jour, ça allait beaucoup mieux. J’ai eu des saignements pendant une dizaine de jours et quelques tranchées pendant certaines tétées, mais rien de très important.
Nous sommes restés en peau à peau avec bébé pendant 3 jours avant de l’habiller. Nous avons fait exactement comme on le voulait, à notre rythme et c’était génial !
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
L’enchaînement des contractions sans pause m’a marqué. Par contre je n’ai aucun souvenir de la douleur du passage et de la sortie du bébé. Les premiers instants avec bébé sont également très flous. J’étais vraiment partie ailleurs et il m’a fallu un peu de temps pour atterrir!
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
Je me suis fait confiance à 100%, je n’ai d’ailleurs pas eu de phase de désespérance. Je suis très fière maintenant d’avoir réussi à faire cela, c’est la meilleure naissance que je pouvais offrir à mon bébé !
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
Au tout début des deux grossesses. L’envie de vivre cette expérience car nous étions prêts pour cela.
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
Aucune
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
20 minutes maxi
Comment s’est déroulé la naissance?
Les deux naissances se sont parfaitement bien déroulées.
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
Tout s’est super bien passé les deux fois !!!
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
Le bonheur d’être chez soi, la confiance d’être entourée d’un professionnel de santé qui nous connaît bien, la sécurité d’être soutenue et accompagnée depuis le début de la grossesse par la même personne..
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
Si c’était à refaire nous ferions tout pareil.
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
Avant la grossesse et même avant le projet de conception. De base car je ne souhaitais pas de péridurale (peur des piqûres) et car le milieu hospitalier me stresse. Puis en me renseignant sur les conditions optimales et la physiologie je me suis rendue compte que la maison était l’endroit le plus favorable.
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
Trouver une sage femme qui vienne jusqu’à chez nous (1 seule sur les 6 présentes dans le département) puis une légère pré-éclampsie à partir de presque 8 mois de grossesse qui aurait pu remettre en cause le projet.
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
65 km un peu moins d’une heure de voiture
Comment s’est déroulé la naissance?
2 décollements des membranes (à 2 jours d’intervalle) suite à la pré-éclampsie. Démarrage du pré-travail dans la soirée, et du travail actif à partir de 7h. Arrivée de la sage femme à 10h30, naissance à 13h30 (après 1h30 de poussées). Expulsion du placenta rapidement ensuite. Expérience au top, très bien vécue par le papa et moi-même.
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
Confort total d’être à la maison pour la mise en place de l’allaitement, pour récupérer dans son environnement.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
La phase de poussée qui était longue et un peu difficile (poussées pas efficaces au début), mais surtout la fierté de l’avoir fait sans s’être posé de questions tout au long du travail, en ayant confiance en mon corps et mes capacités et sans jamais penser à aller à l’hôpital. En fait ce qui m’a le plus marqué c’est le mélange entre la sensation que tout était naturel et logique, et la fierté d’avoir réalisé ce projet un peu « extraordinaire » pour beaucoup de personnes.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
C’était magique, je ne regrette absolument pas ce choix ! Beaucoup d’admiration de l’entourage.
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
Dès le départ de la grossesse j’ai eu cette envie de vivre un AAD, mais le projet s’est finalement concrétisé et la SF qui nous a accompagnés a accepté de nous suivre lorsque j’étais à…. 37SA !!!!!
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
Le jour J ma sage-femme a répondu assez tard pendant mon travail …. J’ai eu un accouchement AAD bien épique puisqu’on est partis à la maternité car la sage-femme ne répondait pas. Mais arrivés sur le parking de la maternité, elle nous a finalement rappelés pour nous dire qu’elle était disponible …. Et nous sommes retournés chez nous pour la naissance d’Aziliz en partant de la maternité
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
5 km.
Comment s’est déroulé la naissance?
Très bien.
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
Nickel.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
Incroyablement magique !
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
Une meilleure information sur l’AAD accessible au plus grande nombre de femmes permettrait de meilleures prises en charge et un meilleur discours politique sur le respect des naissances ! Merci le CDAAD de permettre cela à votre échelle.
@Aurélie Marchand
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
Début
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
Trouver une sage femme
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
1h aller
Comment s’est déroulé la naissance?
Très bien !
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
A merveille
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
La force que cela dégage en tant que mère, que couple, que femme et le lien précieux que l’AAD nous a permis. Le fait de ne jamais être dérangée, être respectée dans mes choix
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
Je souhaite à chaque femme d’avoir l’opportunité de vivre ce moment.
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
Dès le test positif
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
À un moment un test glycémie légèrement trop haut mais tout s’ est réglé.
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
20km
Comment s’est déroulé la naissance?
Un moment merveilleux. Isaïah notre 4e enfant est rapidement venu au monde dans la piscine d’accouchement comme je le souhaitais. Il est sorti en entier sur 1 grosse contraction. Mon mari me l’a passé dans le bon sens pour que je puisse l’attraper comme j’étais à 4 pattes. 1h50 des premières contractions à son arrivée. Libération du placenta 1h30 après la naissance devant mes enfants et ma mère. Mon aînée, mon mari et la sage-femme ont fait les empreintes placentaires et du cordon. Des moments magiques. Nous projetons un nouvel AAD pour la grossesse de bébé 5 en cours.
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
Très bien, un mari très attentionné. Bon juste des tranchées de folie donc chaleur, bouillottes ++, doliprane si besoin. Bébé en cododo de suite dans son cocon.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
Accouchement rapide, liens familiaux renforcés, magie de l’instant, dans la chaleur du foyer et non la froideur d’une salle d’ accouchement.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
Un moment magique que je compte bien réitérer pour bébé 5. J’ai été interviewée par Holystique baby sur instagram à propos de mes accouchements dont l’ AAD.
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
Avant même la conception, l’envie de vivre la puissance de mon corps et d’être libre de donner naissance comme je le souhaitais.
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
Trouver une sage-femme pour m’accompagner, le financement et faire face aux peurs des proches et du système médical classique.
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
40 km
Comment s’est déroulé la naissance?
Parfaitement. Plutôt rapide et sans difficulté ni pour moi ni bébé.
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
Beaucoup mieux que pour mes 2 premières grossesses. Moins d’amplitude dans l’humeur (pas de phases de surexcitation en alternance avec de gros bas), c’était plus doux, plus fondu, plus en harmonie avec ce que j’avais vraiment vécu.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
L’émerveillement, le sentiment de puissance, la présence de la sage-femme à mes côtes extrêmement rassurante et encourageante…un sentiment de gratitude.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
Un des plus beaux moments de ma vie.
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un aad ?
Nous avons choisi l’AAD au deuxième trimestre lorsque nous avons appris que ma sage-femme terminait de se former pour réaliser des naissances à la maison. Elle est la seule à proposer cet accompagnement à Poitiers.
Nous avions initialement imaginé un accouchement en salle nature au CHU. J’avais donné naissance à mon premier fils là-bas, 1h après notre entrée, sans péridurale ni instrument, sans épisiotomie ni déchirure. Après ce premier accouchement, je ne voyais pas ce qu’il y avait de plus à l’hôpital pour aider un bébé à sortir de mon corps. J’avais accouché sur une banquette et chez moi j’avais un lit…
Chez moi, j’étais davantage dans la « physiologie » et je n’étais pas tenue de respecter les règles de l’hôpital :
- L’ordre d’arrivée : le manque de moyens à la maternité me faisait redouter la prise en charge le jour de ma venue. Je n’imaginais pas patienter en salle d’attente pendant le travail. Aussi, rien ne nous garantissait la disponibilité de la salle nature.
- La consultation d’entrée : lorsque le travail est bien avancé, elle est très désagréable puisqu’on doit rester assise avec le monito sur le fauteuil alors que les contractions sont intenses.
- La prise d’antibiotiques, souvent en perfusion, pour le traitement du streptocoque B dans le cas où le test est positif : la perfusion limite le mouvement.
- Le protocole « minuté » de la délivrance du placenta : si au bout de 30 minutes, le placenta n’est pas expulsé, un dégagement manuel est obligatoire.
Chez moi, j’étais dans un lieu sombre et chaud, du début à la fin. Je n’ai pas donné naissance à notre fils sur le trajet domicile-hôpital, dans la voiture ou sur le parking (compte tenue de la rapidité de mon premier accouchement, cela aurait pu arriver) mais dans la maison que nous venions d’acheter pour notre famille, où nous venions d’emménager.
Chez moi, j’ai accouché avec une sage-femme que je connaissais, en qui j’avais confiance, qui me suivais depuis ma première grossesse et avec qui j’avais préparé la venue au monde de mon enfant.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées pour mener à bien votre projet ?
Lorsque nous avons su que ma sage-femme pouvait réaliser des naissances à domicile, nous avons été très intéressés. Seule la question financière nous a fait hésiter. Nous avons trouvé des financements pour prendre en charge une partie du projet et tout s’est ensuite déroulé de façon très simple.
Ce mode d’accouchement nous convenait le mieux et c’était une évidence que j’accoucherais à la maison. Je ne pouvais pas savoir à l’avance comment ça se passerait mais je savais qu’on le ferait. J’avais confiance en moi, en mon bébé, en mon compagnon et en ma sage-femme.
Nous avons évité d’en parler autour de nous, seule notre famille proche était informée et encourageante. L’imaginaire collectif sur les complications est encore très présent, les gens sont souvent dans une approche « risques ».
Comment s’est déroulée la naissance ?
Le travail a été progressif et tranquille. Contrairement à mon premier fils, mon deuxième bébé a pris le temps de descendre.
Les contractions ont débuté à 11h et ma sage-femme est arrivée à 15h. Je ne savais pas quand lui dire de venir parce que le travail ne « s’emballait pas ». Je m’attendais à plus de tumultes et de douleurs vives comme j’avais eu pour mon premier.
Je me suis impatientée et je voulais que ça aille plus vite, que mon bébé comprenne qu’il n’était pas l’heure de faire la sieste mais de s’activer pour sortir. Il était très calme. Ma sage-femme a contrôlé une fois son rythme cardiaque et a mesuré une fois l’ouverture de mon col.
A 18h, lorsque j’ai su que mon col était complètement ouvert, je me suis demandé « on fait quoi ?». J’étais lassée du ballon, des douches, des massages… Je ne supportais plus cette latence, cette attente que je jugeais inefficace. J’ai demandé à ma sage-femme de percer la poche avec son index. Très facilement l’eau s’est mise à couler et la poussée a débuté, mon bébé est sorti aussitôt.
Nous nous sommes installés pour la tétée. Il a pris le sein immédiatement. Le placenta était bien décollé et l’allaitement allait permettre la contraction de l’utérus pour l’expulser. Je ne perdais pas de sang et nous sommes restés une bonne heure comme ça. J’ai pris une douche, j’ai marché mais le placenta ne sortait pas. Au bout de deux heures j’ai compris que je devais me remettre en position d’accouchement, allongée sur le côté, pour faire tomber le placenta et le délivrer.
Comment avez-vous vécu le post-partum direct ?
Lorsqu’on ne prend pas d’ocytocine de synthèse ni d’anesthésie, j’imagine que la chute d’hormones est moins violente et que la récupération est plus rapide. Pour cette naissance à domicile, je n’ai pas eu le cafard, je n’ai pas pleuré, je me sentais bien, j’étais fière d’avoir réalisé notre projet.
Être à la maison dès l’accouchement n’a pas entraîné de retour à domicile avec la sensation d’être « débordé », « stressé » puisque nous étions déjà installés et nous nous sommes organisés petit à petit.
Nous n’avions pas imaginé que « l’après accouchement » serait si tranquille et confortable. Nous pouvions vivre à notre rythme, libres et autonomes. Nous pouvions nous occuper de nos deux enfants, manger ce qu’on voulait quand on voulait, dormir dans notre lit sans être dérangés par le service des repas, le ménage, les visites médicales…
Ne recevoir la visite que d’une professionnelle de santé a été formidable. Comme lors de son accompagnement à la grossesse et à l’accouchement, notre sage-femme est restée très simple dans notre suivi médical. Le bébé et moi étions en forme, elle n’a pas remis en question le ressenti qu’on avait d’aller bien en réalisant des examens inutiles. Cela a renforcé notre faculté à nous faire confiance. Elle nous a montré que c’était nous qui savions le mieux et que ce qu’on faisait était bien, suffisant pour notre enfant. Nous pensons également que le peu de tests réalisés a évité de stimuler et de fatiguer notre fils. Il a pu garder son énergie pour nous écouter, nous regarder, s’éveiller. Il a très peu pleuré et rapidement bien dormi entre les tétées.
Il n’a pas eu à gérer plusieurs lieux en quelques jours, il n’a pas été perturbé par le changement d’odeurs par exemple.
L’AAD nous a permis de commencer le 4ème trimestre d’une façon très douce et d’offrir à notre fils un environnement serein.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu ?
Je voudrais expliquer que l’aad n’est pas un projet d’ « inconscients ». L’aad est choisi pour des raisons spirituelles, culturelles ou pour son côté pratique et simple.
Je trouve le mot « simple » très important. Une naissance c’est simple : c’est un bébé qui sort du corps de sa maman. En gardant en tête cette vision pragmatique, je pense qu’on se concentre sur l’essentiel : aider le bébé à sortir du corps de sa maman.
Simple ne veut pas dire facile. Accoucher demande de l’entraînement et de la connaissance. Pendant 9 mois il faut se préparer : yoga, acupuncture, alimentation, plantes,… que chacune trouve sa préparation idéale… On peut commencer par s’intéresser au processus, à comment la femme et son corps mettent au monde un enfant, à l’aspect physique, « mécanique ». A partir de là, on peut ensuite s’intéresser à plein de sujets autour de l’accouchement. Une fois que nous avons la théorie, nous sommes plus à l’aise dans la pratique. La connaissance évite la peur.
Mettre de la simplicité dans l’accouchement permet de ne pas l’envisager sous l’angle de la complication et du risque (hémorragie, déchirure, etc.).
Mettre de la simplicité c’est mettre de la sobriété et ne pas s’imaginer qu’on a besoin de matériel ou d’un tas de choses. En préparant l’aad, mon compagnon avait une appréhension au moment de la mise au monde. Il s’imaginait devoir tenir un rôle au-dessus de ses capacités, devoir seconder la sage-femme, réaliser des actes… mais il n’a rien fait de tout ça car l’accouchement c’est simple : c’est un bébé qui sort du corps de sa maman.
En choisissant l’aad, nous nous sommes écoutés et nous avons assumé notre projet. Pour toutes les décisions à venir concernant nos enfants, nous resterons dans cet état d’esprit : suivre nos intuitions ou nos idées même si elles sont « anticonformistes » car nous sommes les seuls à savoir ce qui est le mieux pour nous et pour eux.
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
Rapidement après le début de ma deuxième grossesse, j’ai su que j’avais envie d’accoucher à domicile mais ce n’était pas du tout une envie partagée par mon conjoint. La naissance de mon premier enfant en maternité m’avait laissé un goût amer… j’avais pu accoucher en salle nature, sans péridurale, sur le lit rond de la salle nature avec juste une sage-femme et une AP à la fin mais j’ai du faire 2 monitoring de 20 minutes immobiles qui m’ont enfermée dans la souffrance. Je n’ai pas bougé de tout mon accouchement et j’ai subi chaque contraction. Le cathéter posé pour injecter l’ocytocine après la délivrance me gênait, j’avais soif et ne pouvait pas boire,… Le travail a heureusement été très rapide pour un premier. Mais c’est surtout les 2 jours en chambre après qui m’ont traumatisée, lorsqu’ils ont décidé que mon bébé était déshydraté et qu’il fallait lui donner un biberon tout de suite (alors que je l’allaitais, qu’il n’avait quasiment pas perdu de poids – 4,150kg à la naissance – et que j’avais juste oublié de noter les pipis…). Ils ont fait sortir nos invités de la chambre et devant mes pleurs incontrôlables, la sage-femme en chef a décidé que je devais me reposer, elle a fermé les volets et a emmené mon bébé avec mon conjoint pour qu’il lui donne le lait (à la pipette car j’ai insisté).
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
La sage-femme qui me suivait en libéral ne l’avait jamais fait. Par hasard au RDVdu 4ème mois je lui dis qu’un AAD serait mon rêve! Elle me confie qu’elle a très envie d’en faire et me dit que si elle a une place en formation AAD elle le ferait avec moi. Malheureusement elle n’a pas eu la place. Finalement 1 mois et demi avant mon terme elle m’appelle pour me dire qu’une place s’est libérée et qu’elle vient de faire la formation et que si je suis partante elle rencontre mon conjoint pour qu’on voit ensemble si ça peut se faire.
Un autre frein était mon conjoint qui n’était pas très partant, surtout que de son point de vue la naissance du premier s’était super bien passée ! Mais il a compris à quel point c’était important pour moi et à quel point j’étais confiante et s’est laissé convaincre.
Puis il y avait aussi le fait que mon bébé était annoncé très gros et qu’elle avait peur qu’il soit trop gros. Après une écho de contrôle 1 mois avant terme la SF a failli changer d’avis mais vu que j’avais déjà accouché physiologiquement d’un bébé de 4,150kg, et devant mon air résolu et confiant, elle a accepté de maintenir l’accouchement si j’acceptais qu’ une des 2 SF du secteur (super prisées!) soit présente le jour du l’accouchement. Bien sûr j’ai dit oui 😉 en 10 jours je passais de 0 SF à 2 SF AAD!
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
Son cabinet est à 10 minutes et son domicile 30 minutes.
Comment s’est déroulé la naissance?
Ce jour-là le livreur m’apporte LA pièce manquante de mon AAD, une bouteille d’oxygène. On me livre aussi ma nouvelle machine à laver. On est à 3 semaines du terme et à partir de maintenant il ne me reste plus qu’à attendre et profiter.
On sort se balader avec mon aîné de 2 ans 1/2. Il fait beau, on flâne dans le quartier pour ne pas louper le livreur. Puis une fois qu’il repart, on ressort se balader.
C’est une journée paisible, étrange. J’ai des contractions un peu toute la journée comme depuis des semaines…
En fin d’après-midi on va chez mes beaux-parents pour manger le goûter avec des amis de mes beaux-parents et mon conjoint (Kévin) nous rejoint après le travail. Je contracte pas mal et me sens un peu déconnectée.
Nous rentrons car nous recevons du monde le soir : d’anciens collègues de travail de mon conjoint. La soirée se passe bien mais je contracte pas mal (sans aucune douleur) et finit par dire vers 22h30 que je vais aller m’allonger pour voir si ça passe. En arrivant à l’étage je me rends compte que tous les livres de mon étagère sont au sol car j’ai dû la vider pour laisser passer la nouvelle machine à laver. Je me dis qu’il faut absolument que je range.
Une fois les invités partis, mon conjoint me rejoint et on range les livres puis on descend ranger en bas (ce besoin de tout ranger me met la puce à l’oreille). J’ai toujours des contractions (non douloureuses) et on commence à les minuter. Elles sont toutes les 3 minutes. On se dit que ce doit être un faux travail, que c’est trop tôt mais on décide de préparer la maison pour l’accouchement au cas où. Puis vers 00h30 je dis à mon conjoint qu’on va peut-être appeler sa maman pour venir chercher notre aîné et notre SF car les contractions ne s’arrêtent pas…
15 minutes plus tard, elles commencent à être douloureuses et on réalise que notre bébé va naître cette nuit : petit vent de panique! Tout ce que je veux maintenant c’est que l’aîné parte car je sais que je vais crier et je ne veux pas l’effrayer. Vers 1h00/1h15 ma belle-mère et la SF arrivent en même temps. Mon fils part et là je sens vraiment les contractions qui sont douloureuses mais j’ai une phase de répit entre chacune. Je m’installe sur le matelas au sol les bras en appui sur le canapé. Mon conjoint reste à côté de moi sans rien dire (il sait que je ne veux pas d’encouragement, que ça m’énerve ;)), mais sa présence me rassure et m’aide.
Je sens le bébé s’engager dans le bassin et je sens la phase de désespérance arriver. Je suis complètement consciente de ce qui se passe et j’en ai marre, j’ai mal. La SF spécialisée en AAD qui devait accompagner ma sage femme arrive, je lui dit bonjour entre deux contractions 🙂 Je sens le cercle de feu et le bébé pousser, mais je retiens un petit peu pour éviter une déchirure. Mais rapidement je n’en peux plus, je veux que le bébé sorte et je m’apprête à pousser vraiment pour le faire sortir quand je me rends compte que mon conjoint n’est pas là ! Il est allé aux toilettes!! Je lui hurle de revenir et sur la prochaine contraction, je pousse de toutes mes forces et je sens mon bébé sortir d’un coup. Personne n’aura eu le temps de le rattraper. Elle est sur le matelas entre mes jambes. C’est une fille!! Il est 3h37.
Je demande à ce que quelqu’un m’aide à la mettre sur le canapé. Je n’ai plus de force, le cordon est court. Je la regarde quelques instants, elle est si éveillée.
Je finis par m’installer puis la prend sur moi pour la première tétée. Le placenta sortira 10 minutes après, intact. Je n’ai qu’une petite déchirure et la sage-femme venue en renfort me dit qu’elle ne recoud pas dans ces cas là, ça me va très bien.
Au bout de quelque temps ma SF m’accompagne dans la salle de bain et m’aide à me laver et à m’habiller (j’ai tellement apprécié ce moment où elle a pris soin de moi!).
Elles partiront finalement 2h après, en nous laissant dans notre bulle de bonheur, dans notre canapé-lit 😉
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
Le post-partum direct était très doux. J’étais bien chez moi, dans mon lit, sans trop de visite. Ma SF est venue tous les jours pour ma fille et moi pendant 6 jours. On était dans notre cocon.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
Je me suis sentie extrêmement puissante, forte et fière de moi (ce qui n’est pas mon genre…). C’était magique d’être autant connectée à mon corps et à mes sensations.
J’ai également adoré que ma SF prenne le temps de m’aider après l’accouchement pour me laver, m’habiller,… elle a pris le temps de beaucoup me conseiller pour prendre soin de moi après l’accouchement. Des petits conseils tous bêtes que j’aurai rêvé avoir pour mon 1er.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
Non
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
Dès l’annonce car le 1er accouchement (6 ans plus tôt) avait été ultra rapide et le séjour à l’hôpital affreux. Je ne voulais pas que la tribu soit séparée et être en mode cocooning pour cette 2ème naissance.
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
Peur du futur papa.
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
Quelques kilomètres mais sur Paris.
Comment s’est déroulé la naissance?
3 semaines d’avance donc je ne croyais pas que c’était LE moment. Intensité et rapidité. La sage-femme est arrivée 1h avant et repartie 2h après.
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
Le bonheur de se retrouver tous les 4 au lit. Corps ok pour remonter seule dans ma chambre.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
Champagne ! Bon, ok, ça ne se fait plus. Dysharmonie avec le papa qui était dans la peur et distant.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
Pas de visites intempestives (contrairement à l’hôpital public où ça avait défilé non stop).
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
Il s’agissait de mon deuxième bébé. Environ 1 an avant de tomber enceinte de ce bébé je commençais à mûrir l’envie d’accoucher à domicile. Pour mon premier bébé, j’ai accouché dans une maternité physio, sans péridurale. J’en garde un bon souvenir modulo le stress covid lié à la présence du conjoint et la position allongée sur la fin, (monitoring continu) qui me semblait totalement en inadéquation par rapport à mes besoins. J’avais aussi envie d’intimité pour cette naissance. J’ai également le souvenir de m’être sentie très seule en suite de couches où le conjoint ne pouvait venir que de 13h à 20h (restrictions covid) avec un personnel débordé. C’était très dur la nuit en particulier. Je m’étais donc renseignée en amont et me suis immédiatement rapprochée d’une SF AAD.
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
Aucune.
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
3 km.
Comment s’est déroulé la naissance?
La naissance s’est vraiment très bien déroulée. L’accouchement a été très intense et très rapide. J’ai totalement ressenti la force de poussée réflexe qui m’avait manquée pour mon premier accouchement. J’ai l’impression de n’avoir fait qu’ expirer pendant que ma fille sortait. C’était douloureux mais assez facile finalement.
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
Très bien. Je n’ai eu aucun baby blues contrairement à la naissance de mon aîné. Et quel confort de vivre cela à la maison ! Cela a été beaucoup plus doux pour mon aîné de rencontrer sa petite sœur ainsi. Il pouvait venir 5 minutes et repartir jouer. C’était vraiment un bel équilibre pour toute la famille. Et quel bonheur de ne pas être dérangée par les pleurs des autres bébés et des va-et-vient de l’équipe médicale! Quel repos!
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
Je l’ai vécu comme un moment d’une douceur incroyable. Un vrai luxe. Je me sens privilégiée d’avoir pu vivre cela. Je me souviendrai toute ma vie de mon aîné venant dans notre chambre avec les croissants pour rencontrer sa petite sœur… de ma belle-famille qui a pu débarquer à la maison dans le salon sans me déranger (je suis restée dans ma chambre pour me reposer) juste pour voir le bébé le lendemain de sa naissance (ce qui aurait été impossible et non souhaité à l’hôpital). Et c’était finalement assez reposant.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
Non
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
Quelques années avant la naissance de mon bébé.
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
Mener une grossesse à bien (7 fausses couches).
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
Je suis venue vivre à côté de chez elle et de son cabinet.
Comment s’est déroulé la naissance?
Magique, osmose totale avec mon mari et la sage-femme est arrivée lorsque je commençais à pousser.
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
Plutôt bien.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
Le plaisir que j’ai pu ressentir pendant le travail, et cette possibilité de changer la douleur en soulagement si profond. Et pour la sortie, la perte de contrôle, ce fameux lâcher prise et la puissance de la vie qui arrive.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
Je suis douillette au possible et j’ai réussi alors je dirais que la préparation, l’intimité et le soutien de mon mari ont été les clés de la réussite de cette naissance.
J’ai vécu deux autres AAD après celui-ci, dont un pour lequel j’ai participé à un reportage TV : Accoucher autrement, une aventure extraordinaire.
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
Dès le début – Je savais que je voulais un AAD.
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
J’ai eu le COVID à 2 mois et demi avec un COVID long jusqu’à l’accouchement.
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
15 min en voiture
Comment s’est déroulé la naissance?
Parfaitement – C’était un accouchement parfait, rapide et sans douleur. La sage-femme était en retard et j’ai eu toute la sécurité dont j’avais besoin.
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
Désagréable mais tellement fluide comparé à un post-partum suite à une naissance en maternité.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
I am enough
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
Ce que j’ai vécu toute femme peut le vivre.
@Margaux-Montocchio
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
Avant même de tomber enceinte. Je m’étais renseignée et je souhaitais un AAD.
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
Aucune, j’ai eu beaucoup de chance ! J’ai de super sage-femmes à 30 minutes de la maison. Accompagnement au top, grossesse sans aucun souci.
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
20 km je pense.
Comment s’est déroulé la naissance?
Nous sommes le 22 janvier, à J+3 du terme, le moral est dans les chaussettes. Aucun signe de début d’accouchement à l’horizon, malgré le décollement de membranes demandé la veille. RDV le lendemain pour un second contrôle et fixer une date de déclenchement.
Je me prépare donc à refuser ce déclenchement, évidemment si les voyants sont verts côté santé du bébé. Le stress monte. Je me dis qu’il faut peut-être que je me prépare à vivre autre chose. J’étais en paix avec un éventuel transfert en cours d’accouchement mais beaucoup moins avec le fait de ne même pas pouvoir essayer …
Bref, la journée passe, moral en dents de scie, et nous terminons sur un dîner de lentilles saucisses (détail qui aura son importance pour la suite du récit).
Dans la nuit du 22 au 23, je me réveille comme à mon habitude pour la désormais traditionnelle pause pipi sauf que cette fois, c’est accompagné de douleur.
Côté gauche, côté droit, sur le dos, rien n’agit sur la perception de la douleur. Pour éviter de réveiller mon compagnon Mathieu, je vais donc dans la chambre d’ami me recoucher. Il est 3h du matin. C’est la dernière fois que je regarderai l’heure.
Sans m’en rendre compte, je rentre donc doucement en travail. Je commence à avoir besoin d’utiliser ma respiration pour gérer la douleur. A ce stade, je suis persuadée que je digère mal les lentilles de la veille …
Portant des boules quies la nuit, je ne me rendais pas compte du bruit que je faisais.
Mathieu vient me voir dans la chambre, l’air préoccupé et me dit « on est d’accord que le travail a commencé là ? J’appelle la sage-femme ! ». Je lui dis que ce n’est pas la peine que c’est seulement digestif.
Je l’entends malgré tout l’appeler et revenir m’informer que je dois la rappeler histoire qu’elle m’entende et jauge de là où j’en suis.
Les heures s’écoulent encore et je finis donc par comprendre qu’enfin ça a commencé, moi qui n’y croyais plus ! Mathieu appelle la maternité et annule le rdv, trop bien ! Je suis contente, la rencontre va bientôt avoir lieu !
Je prends donc un bain, et j’appelle la sage-femme. A ce stade-là, c’est largement gérable. Concentration et respiration me permettent de surfer sur les vagues encore douces. Sur le moment j’ai pensé : » si c’est ça, ça va être les doigts dans le nez », j’étais naïve .
Mathieu ferme un volet du salon, je m’installe sur le canapé et commence doucement à gémir à chaque contraction. Le travail s’intensifie doucement, mes gémissements aussi, et je demande à ce que la sage-femme vienne à mes côtés. Elle était déjà en route et arrive donc 5 minutes après ma demande. A ce stade, je commençais à avoir besoin que Mathieu me masse le bas du dos à chaque contraction. Avant ce moment, je me demandais si j’allais tolérer sa présence. On avait parlé de l’hypothèse selon laquelle j’aurais peut-être besoin de me retrouver seule et bien non. Ce fut tout l’inverse, j’avais besoin de sentir ses mains sur moi non-stop. Je l’appelais dès que je ne le sentais plus ! Le pauvre a encore des courbatures aujourd’hui.
Bref, j’étais déjà tellement déconnectée que je n’ai pas vu ni entendu la sage-femme arriver. Après coup Mathieu m’a raconté les discussions qu’ils avaient en chuchotant à côté de moi, je n’ai rien entendu …
Le travail avance, mes vocalises aussi. Je teste des espèces de grognements, ça semble m’aider sur la douleur. La respiration seule ne suffit plus depuis bien longtemps, j’ai besoin d’extérioriser.
J’enchaîne avec des OOOOO et des AAAA bien profonds, la douleur m’emporte totalement, complètement. Je fatigue, j’en ai marre, je me demande où j’en suis tout en sachant que ce n’est pas une bonne idée de mentaliser.
Je demande quand même à ma sage-femme de m’examiner. Je savais qu’elle ne me parlerait pas en cm et qu’elle serait encourageante. Je me mets tant bien que mal sur le dos (jusque-là j’étais à genoux, le haut du corps reposant sur le dossier du canapé).
Elle me dit que le travail avance bien, pas autant que ce qu’elle pensait vu mes manifestations mais que c’était bien, qu’il fallait que je continue comme ça, que tout allait bien … Je me contenterai donc de ça (après coup, j’ai lu le compte-rendu, j’étais dilatée à 3, col effacé et centré après 13h de travail … Heureusement qu’elle ne me l’a pas dit car ça m’aurait sûrement mis un coup au moral, mon col étant déjà ouvert à 3 avant le début du travail…)
Quelques moments plus tard, relève de sage-femme, elle se présente à moi avec sa manière toute particulière de parler « ça y est, tu es montée dans le train pour mettre au monde ton petit » et elle m’accompagne sur les contractions en chantant, grave ou aigu selon les sons que je produis moi-même. Je ne saurais expliquer pourquoi mais c’était super, je me suis sentie hyper soutenue.
Le travail devenant vraiment très intense, le temps de repos entre les contractions quasi inexistant, elle demande à Mathieu de me faire couler un bain.
Après beaucoup d’efforts, je marche tant bien que mal jusqu’à la salle de bain. La sage-femme me déshabille et je pénètre dans l’eau en diverses étapes au gré des contractions et des cris devenus des hurlements.
A peine immergée dans cette eau qui m’a parue super chaude ,(Mathieu m’a dit que ce n’était pas le cas, pas plus que le bain pris plus tôt), j’ai l’impression de perdre pied. Je prends un instant de court répit pour m’examiner et je sens la tête au loin dans mon vagin. Très vite, je ressens en plus des contractions cette fameuse envie de faire caca. Je le dis à la sage-femme qui me dit d’accepter cette sensation et de ne pas lutter contre. A ce moment-là, j’ai un petit éclair de lucidité, nécessité de faire sauter un ultime verrou et accepter de faire ce que je ressens comme juste : pousser. Mathieu s’est, sur la demande de la sage-femme, muni d’un récipient pour ramasser ce qui allait flotter … Sur une des poussées, je sens la poche des eaux qui se rompt. Je suis rassurée, le liquide est transparent, je sais que la fin approche.
Abandon total à partir de ce moment-là, je n’étais plus que douleur et hurlements, ma conscience avait laissé place à ce qui devait être.
Peu après, sensation de malaise, il faisait tellement chaud dans cette salle de bain …
Je demande à sortir. Rapidement la chambre est préparée : alèses, bâche en plastique sur le matelas pour la scène finale.
J’avance jusqu’au lit. Je reste debout, nue, en appui dessus avec les mains. Je pousse et je hurle à chaque contraction. Je plie mes jambes pour essayer de trouver ce qui me « convient » le mieux.
La sage-femme me suggère de me mettre à 4 pattes sur le lit. Mathieu est derrière moi, toujours en train de m’appuyer vigoureusement sur le dos. Je ne sais pas comment j’aurais fait sans lui, il m’a paru indispensable!
Puis arrivent les fameuses poussées réflexes. J’ai lu tellement sur la physiologie que je savais plus ou moins où j’en étais et j’étais très curieuse de cette étape de l’accouchement.
Je demande à la sage femme de me dire où j’en suis pour confirmer, je ne voulais pas me refaire un toucher moi-même par peur d’être « déçue » de l’avancée. Elle le fait et me dit « Stella, c’est bientôt fini encore quelques contractions et ton bébé sera là ».
Débute donc le moment le plus intense, le plus puissant, et le plus beau je trouve, de mon accouchement.
J’étais clairement comme une bête à hurler en poussant de toutes mes forces quand la contraction arrivait, impossible de faire autrement. C’est vraiment un réflexe et ça « soulage ».
Je sens la tête progresser, puis à la fin de la contraction et de ma poussée, remonter…
Je savais que cette sensation était normale, le vagin se dilatant petit à petit. Ça l’a fait 2-3 fois dont une où je voyais un tiers de la tête entre mes jambes mais à bout de force, elle est remontée !
Quelle curieuse sensation que celle-ci, j’en cru avoir aspiré une boule de bowling par le vagin mais ce n’était pas douloureux en soi !
Après ça, je prends un moment, je respire profondément et me coache moi-même en pensant à mon bébé qui doit avoir hâte de sortir de cet endroit étroit.
La contraction arrive, je pousse, je pousse, je vois une bonne partie de la tête. La contraction s’arrête, je suis épuisée de pousser, j’essaie de maintenir un minimum d’effort pour éviter que la tête ne rentre à nouveau. Je me remobilise, je puise au fond de moi les dernières forces qu’il me reste et je m’arrache les cordes vocales, la tête sort enfin !
Tellement étrange comme sensation, je la vois ! Triple circulaire du cordon autour du cou, la sage-femme le retire calmement. Elle bouge encore son corps à l’intérieur, c’est trop bizarre mais c’est enfin bientôt fini !
La sage-femme me demande de passer une jambe devant, comme si je voulais m’accroupir.
La prochaine contraction arrive. Mathieu a les mains sous la tête (sur le moment je ne me rends pas compte) et hop le corps glisse dans les bras du papa ! Il est 19h35, c’est fini ! On me pose ma fille devant moi, Céleste est là enfin, on la découvre ! Toute propre, elle ne pleure pas, elle a les yeux grands ouverts !
On débute le peau à peau, moi calée contre le papa, le bébé sur moi qui a très vite manifesté son envie de trouver le sein. La sage-femme me guide pour lui donner le sein puis nous laisse un moment tous les trois… Il y a du sang, du méconium, de l’urine de bébé mais le temps s’arrête, c’est absolument magique. Je n’oublierai jamais cet instant suspendu et je pleure en l’écrivant d’ailleurs !
La sage-femme revient avec une bassine d’eau chaude. Elle me nettoie grossièrement les pieds, les jambes. Elle change les alèses, range un peu. Après cela, elle me dit qu’on va couper le cordon qui a cessé de battre. J’en profite pour le toucher, le voir de près. Elle tire ensuite délicatement sur le morceau encore relié au placenta qui glisse en douceur hors de mon corps. Elle nous le montre en détail, étire la poche dans laquelle était le bébé.
Elle m’examine. Légère déchirure petite lèvre droite, et éraillure petite lèvre gauche !
Je me sens triomphante, chanceuse, tout s’est passé comme je le voulais, même si j’étais à mille lieux d’imaginer l’intensité extrême du travail !
La sage-femme finit par s’en aller après m’avoir tendrement embrassée puis ma fille aussi ! Quel accueil ! Il est 23h passées, nous nous retrouvons seuls avec notre bébé, dans notre chambre qui va passer sa première nuit au milieu de nous. Le soir même, difficile de trouver le sommeil, bien trop excitée par ce qu’il venait de se passer et puis je ne voulais pas éteindre la lumière car je ne pouvais alors plus la regarder.
Céleste a aujourd’hui 4j, c’est un bébé très calme, elle ne pleure que lorsqu’on la change (et encore …), l’allaitement s’est mis en place très vite, elle grossit bien ! Je n’ai déjà plus de contractions utérines, les saignements sont très restreints.
A ce stade, j’ai eu 24h de « babyblues », besoin de décompenser après tout ça sûrement, j’ai beaucoup pleuré, la chute d’hormones peut-être, le « choc » lié à la violence de ce que j’ai vécu en débriefant avec Mathieu mais aussi de la violence que ça a été pour lui !
Je me remets physiquement, c’est anecdotique mais mon poids de grossesse s’est déjà envolé, pas de douleur particulière, seulement une bonne grosse fatigue. Je pense avoir pour l’instant un post-partum idéal. Mathieu lui aussi a eu son coup de mou le lendemain de la naissance, hanté par les hurlements, traumatisé quelque part mais content d’avoir vécu ça, d’avoir accueilli lui-même sa fille et mine de rien d’avoir été un acteur à part entière de cet accouchement ! Avec le recul, ces hurlements étaient bien sûr corrélés à la douleur mais il me semble que c’était surtout une façon de vivre la chose, se donner du courage, extérioriser la puissance de ce qui se passe en soi !
Nous étions préparés à la théorie, nous avons beaucoup lu et écouté de contenus en lien avec les accouchements physiologiques. Toutefois rien ne nous aura permis d’appréhender l’intensité de la chose ! Toujours est-il que nous sommes très heureux d’accueillir ce bébé dans ces conditions, je referais exactement pareil. Nous avons l’impression d’avoir vécu un moment initiatique, c’est très fort en émotions !
Le dernier bouquin que j’ai lu parle de l’enfantement entre puissance, violence et jouissance ! Je trouve ces mots parfaitement choisis !
J’espère que ce récit participera comme ceux que j’ai lus à donner envie à celles qui hésitent et à encourager celles qui sont déjà sur ce chemin !
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
Étonnamment bien, mais je n’ai pas de point de comparaison étant donné que c’est ma première grossesse.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
La fin : les poussées réflexes et voir la tête sortir.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
Non, tout a été dit plus haut.
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
C’était une grossesse spontanée vraiment miraculeuse. Mes sœurs nous parlaient souvent d’accouchement physio, elles ont mis au monde leurs enfants en maison de naissance (7 à elles 2 !) et sont investis dans cette cause. Dans notre région sans maison de naissance, l’alternative était l’accouchement à domicile, nous avons su très vite que l’on voulait donner naissance à ce bébé dans l’intimité de notre foyer.
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
La grosse difficulté que nous avons rencontré c’est que l’hôpital de Bordeaux n’a pas voulu nous donner de rdv pré-anesthésique. Nous avons rédigé un courrier sérieux, défendant nos droits d’être reçu en consultation dans un hôpital public. Ce courrier n’a reçu aucune réponse de la part de l’hôpital, et nous avons décidé de ne pas faire ce rdv pour ne pas perdre de l’énergie pour ce rdv non-obligatoire.
Les autres difficultés sont des anxiétés causées par des personnes peu avertis (échographe et endocrinologue) qui ont tenté de nous mettre des bâtons dans les roues en prônant les risques que nous prenions. J’attendais un « gros » bébé et j’avais une suspicion de diabète gestationnel. Notre sage femme ne craignait pas à ces propos : au vue de ma morphologie et de celle du papa, tout était logique et mon diabète était surveillé et très bien géré depuis le début.
Comment s’est déroulé la naissance?
La naissance a été longue : 2 nuits et une naissance à 12h07 ! Première nuit où je comprenais que le travail commencait mais je gardais l’info pour moi, une matinée tout en joie avec des contractions trop « fastoches », une aprem dur dur ou ma sage femme me faisait déchanter par telephone sur l’arrivée imminente du bébé, + instructions de prendre en bain pour accélerer ou stoper le travail. Travail stoppé ! Et repris en début de soirée pour une autre nuit à attendre les contractions dans le dos qui étaient toute en puissance dans le bas ventre mais jamais dans le dos. Plusieurs bains chauds. Du soutien de mon chéri. Des jolies bougies. De l’haptonomie. Des cocktails à l’ananas. Au petit matin, notre sage femme est venu faire le point : hourra le bébé arriverai en fin de matinée. Pendant que je tentais de retrouver un peu d’énergie en m’endormant entre 2 contractions, mon chéri s’affairait à remplir la piscine et j’entendais Isabelle annuler ses rdv du matin. Après tout est allé plus vite : piscine, montées et descentes d’escalier pour faire descendre le bébé trop haut, perte des eaux, poussées, fin de playlist : Bébé, il est 12h07 !
DINGUE ! Je suis euphorique et épuisée !
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
Si heureuse d’être chez moi, dans mon grand lit avec mon amoureux et mon bébé. Des repas parfaits. Ma salle de bain. Notre cocon. Pas de dérangement dans notre rythme inédit. Aucune obligation de sortir, de prendre la voiture, de marcher. Des visites de notre sage femme à la maison. Une rencontre toute douce et intime avec notre enfant.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
L’accompagnement de notre sage femme sans qui je n’aurai pas eu si confiance en mes capacités à mettre au monde un bébé « toute seule », mais aussi le regard et les encouragements de mon chéri qui savait depuis le début que j’en était capable !
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
À la fin de ma grossesse, j’avais hâte de connaître le récit de mon accouchement. Aujourd’hui je rêverai d’un second miracle rien que pour vivre un nouveau moment suspendu si fort.
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
Au début de la grossesse. Je ne voulais pas revivre mon premier accouchement en maternité. Et je pensais que l’accouchement à domicile n’était pas autorisé (c’était en 1997). Une fois le contact pris avec les sage-femmes, tout a été évident !
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
Aucunes, j’ai eu beaucoup de chance.
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
Moins de 20km
Comment s’est déroulé la naissance?
Formidablement bien ! Le travail a démarré vers 2h du matin, très doucement. Je me suis occupée de mon fils de 10 ans, qui s’est chargé de faire un feu dans la cheminée, aussi longtemps que j’ai pu. Sa grand-mère est venue le chercher à midi. Mon mari est revenu de son travail peu de temps après. Pour beaucoup de femmes, l’eau chaude d’un bain est apaisante. Moi, c’était le feu que je n’ai quasiment pas quitté. Quand les sage-femmes sont arrivées j’étais à 10 cm. Ma fille est née à 14h en pleine forme.
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
D’autant mieux que l’accompagnement des sage-femmes a été très doux et très attentionné, en particulier pour l’allaitement.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
La sensation de mettre mon enfant au monde au sens littéral. Une grande liberté et beaucoup de douceur. Une incroyable reconnexion à la profonde sagesse de notre corps. Une sauvagerie dans le sens le plus noble du mot. Ma fille est née les yeux grands ouverts et le grand calme qui a suivi était magique.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
C’était il y a 26 ans, et encore aujourd’hui c’est un vécu qui me donne un ancrage et une force incroyable.
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
Il y a une dizaine d’années, j’ai assisté dans une tente rouge lors d’un festival à une conférence d’une dame qui parlait de l’accouchement physiologique et de la puissance du corps humain lorsqu’il était laissé dans des conditions naturelles lors de l’accouchement.
Quelles difficultés avez-vous rencontré pour mener à bien votre projet?
- Au départ, les sages-femmes AAD de mon département n’étaient pas disponibles. Heureusement dans le département voisin, j’ai trouvé une sage-femme qui venait de s’installer et proposait l’AAD.
- Le taux de mes plaquettes est passé en dessous de 100 plusieurs fois donc l’accouchement avec elle était compromis. Heureusement il est remonté de justesse.
- J’ai accouché à J+3. Si j’avais dépassé J+5, j’aurais accouché seule avec mon compagnon, ne souhaitant pas accoucher à l’hôpital ni être déclenchée.
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
1 h de route
Comment s’est déroulé la naissance?
Un moment incroyable avec seulement mon compagnon. Je me suis sentie en équipe avec lui, et ma fille, on lui parlait. Il m’a massée, j’ai pris un bain, c’est allé très vite (5-6h) depuis le début des contractions. Nous avons pris soin de la petite dès qu’elle est sortie, un moment intime très important. Puis 1h après je crois les sages-femmes (une autre sage-femme souhaitant se former à l’AAD était là) sont arrivées et la délivrance a eu lieu. On a chanté et elles ont pris soin de moi et du bébé, de la chambre.
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
Un moment très doux, mon compagnon a été aux petits soins, une tornade d’efficacité et d’amour. J’ai baigné dans de la douceur et des sensations très fortes d’amour et de détente . Aujourd’hui la petite a 11 jours, et j’ai le sentiment que son début de vie est très doux, sans stress, plein d’amour.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
Tout mon corps et toute mon âme savaient quoi faire, à part quand j’ai senti sa tête. Cela m’a fait croire que j’avais une descente d’organe, j’ai eu peur ! Quand j’ai compris que c’était elle cela m’a rassuré, et j’ai repris mes esprits. Les cris que j’ai poussé n’étaient pas de la douleur mais plutôt des cris qui me donnaient de la force . J’ai beaucoup ri pendant et après l’accouchement avec mon compagnon.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
Je suis tellement reconnaissante envers les sages-femmes qui s’engagent auprès des familles. Merci mille fois à celle qui m’a accompagné et fait confiance. Je n’ai pas du tout le mental pour accoucher à l’hôpital, avec des inconnus, des bruits, la lumière, des gens qui viennent me parler, des gens qui voient mon corps, qui voient ma douleur … Les douches communes, vraiment je n’aurais pas pu accoucher avec autant d’amour en moi et de concentration. Je ne suis pas assez forte pour faire cela dans un milieu hospitalier! Je suis très heureuse d’avoir eu la chance d’accoucher chez moi et je souhaite de toutes mes forces que toutes les mères puissent accoucher comme elles le souhaitent, dans la puissance, et donner vie à un enfant en bonne santé.
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
Avant d’être enceinte, je n’avais pas consciemment pensé à accoucher à la maison. Plusieurs années auparavant j’avais lu « Pour une naissance sans violence » de Frédéric Leboyer qui m’avait fortement émue mais je n’avais pas réfléchi au lieu où j’aimerais un jour accoucher.
Puis quand j’ai appris que j’étais enceinte, j’ai fait la liste des maternités de Strasbourg, soudainement m’est revenu en mémoire le témoignage d’une femme que j’avais croisée dans un stage de développement personnel environ 8 ans avant, et qui m’avait dit avoir accouché à la maison. Et là je me suis dit : « Et pourquoi pas moi ? »
Quelles difficultés avez-vous rencontrées pour mener à bien votre projet?
Je me suis mise en quête d’une sage-femme qui pourrait m’accompagner. Dans le même temps, mon mari avait commencé la lecture d’un livre qu’on m’avait prêté « La naissance, un voyage » de Muriel Bonnet del Vialle et il m’a dit : « Je me sens rassuré. Je te sens prête pour accoucher à domicile. »
En fait, mon mari ne m’avait rien dit avant mais mon choix l’inquiétait. Non seulement cette lecture l’a aidé à croire qu’accoucher à la maison était possible mais en plus sa confiance en a rajouté à ma confiance.
Au bout de 4 mois cependant j’entendais partout la même réponse. Il n’y avait plus de sage-femme en Alsace qui pratiquait l’accouchement à domicile et il n’y avait plus non plus de sage-femme allemande qui acceptait de traverser la frontière (j’habitais à 4 km de la frontière). J’étais très déçue et je suis donc allée consulter une sage-femme qui accouchait en plateau technique, le moins pire à mes yeux.
Lors de ma 2ème consultation – j’étais à 5 mois de grossesse- cette sage-femme me dit alors qu’une sage-femme pratiquant l’accouchement à domicile venait de s’installer en Alsace. Fatiguée par toutes mes recherches antérieures, j’ai pris sans grande conviction le numéro de téléphone qu’elle m’avait donné. De toute façon, j’avais rendez-vous pour visiter la maternité où je pensais accoucher. Et puis j’ai visité la maternité et là une grosse boule de colère m’est venue dans la gorge. Je ne voulais résolument pas accoucher dans une maternité. En rentrant chez moi j’ai immédiatement appelé la sage-femme et nous nous sommes rencontrées.
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
10 km.
Comment s’est déroulée la naissance?
Je venais d’acheter un nouveau livre de recettes bio et comme je suis une passionnée de cuisine, j’avais prévu de tester plusieurs recettes. Vers 17H, alors que j’étais en train d’imbiber un gâteau de jus de citron, j’ai senti quelque chose d’étrange. Comme la naissance était prévue pour le 10, j’ai immédiatement appelé ma sage-femme qui m’a dit que j’avais perdu le bouchon muqueux, que cela ne voulait pas dire que le bébé allait venir aujourd’hui mais que je n’hésite pas à la rappeler si besoin, et que je pouvais continuer à faire de cuisine si cela me plaisait.
J’ai donc poursuivi mon gâteau et j’ai entamé la réalisation d’une tarte aux carottes et au cumin, et au moment de la mettre au four j’ai perdu les eaux. J’ai rappelé ma sage-femme
qui m’a dit que peut-être ce n’était pas encore le moment de la naissance mais qu’elle allait venir, qu’elle avait besoin d’une heure.
Entre-temps, j’ai prévenu mon mari qui, le temps de fermer son entreprise, est arrivé aussi une heure après.
Quand la sage-femme est arrivée, je l’ai accueillie fesses nues et j’ai éprouvé le besoin de m’assoir. Elle a écouté le cœur du bébé et m’a dit « Ton bébé sera bientôt là ». Il était 20H. J’étais surprise, je m’étais dit il faut que tu tiennes 6h. 6 heures pour un premier on ne doit pas pouvoir faire moins – une vraie programmation mentale – je ne voulais pas croire que c’était possible. Nous sommes ensuite allés, elle, mon mari et moi dans le salon. Il y avait dans l’appartement une délicieuse odeur de cumin et de citron. Mon mari a mangé, elle a grignoté un bout de gâteau, j’étais sur un ballon, je parlais avec eux et discrètement elle m’observait dans mes changements de position. Je n’ai jamais ressenti la douleur horrible des fameuses contractions que des femmes décrivent. Jusque là tout se passait doucement puis j’ai commencé à avoir mal au dos alors je me suis allongée sur le canapé et là, l’ horreur ! Non seulement la douleur est devenue très vive, et j’avais aussi l’impression d’être une tortue sur sa carapace, totalement impuissante. Elle m’a aidée à me redresser et m’a proposé de me mettre accroupie face au canapé et de serrer le canapé – avant j’avais broyé la main de mon mari et je me suis dit que ça n’allait pas être possible. Ce qui a suivi je ne l’oublierai jamais. J’ai ressenti une douleur si vive que j’ai hurlé mais j’ai entendu ma sage-femme me dire très calmement : « oui, ça fait mal » et cette phrase, ce ton ont été pour moi le symbole même de la présence. C’était à moi de traverser cette douleur mais elle était reconnue et avec un tel calme qu’elle en devenait humaine. J’ai à nouveau crié une deuxième fois que j’allais me déchirer. Et la sage-femme m’a dit avec le même calme : « Non, pour l’instant tout va bien, tu ne te déchires pas. » Alors, je me suis reprise et à 22h30 Nathan était là.
La sage-femme est restée jusqu’à minuit, le temps que le placenta descende tout seul, le temps de voir si notre fils allait bien, le temps de nettoyer l’endroit où j’avais accouché. Elle a aidé Nathan à téter et elle est partie pour revenir le lendemain vers 11h.
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
La nuit fut magique. Nous l’avons passée en peau à peau avec notre petit bout de chou. Nous ne voulions pas l’habiller ni même lui mettre des couches. Plus tard nous avons donc dû laver plusieurs draps tâchés de méconium mais nous préférons cela. Vers 7-8h je me suis levée, j’ai laissé mon fils avec son papa et je suis allé manger ma tarte aux carottes et mon gâteau au citron préparés la veille. J’étais profondément heureuse que mon fils vienne au monde dans ces odeurs gourmandes. Ensuite, pendant une semaine ma sage-femme est venue me rendre visite une fois par jour, ce qui m’a beaucoup rassurée.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
Plusieurs choses m’ont marquée dans cette aventure :
- la qualité de la présence de ma sage-femme qui m’a aidée à me dépasser ;
- la présence de mon bébé dans notre maison dans la continuité de la grossesse sans rupture spatiale avec un passage par la maternité ;
- la rencontre en peau à peau avec notre bébé (moi et mon mari) toute la nuit ;
- le sentiment de bien-être de pouvoir accoucher dans un lieu qui m’était familier avec ses odeurs et une lumière tamisée.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
Depuis ce jour, je continue à lire articles et livres sur la naissance à domicile. Je ne veux pas imposer l’accouchement à domicile. Mais je voudrais qu’on laisse ce choix aux femmes, qu’on arrête de confisquer leur autonomie en ce domaine, qu’on cesse de les infantiliser en leur faisant croire qu’elles ne mesurent pas les risques qu’elles encourent ou font encourir à leur bébé.
Copyright @Jean-Jacques-Strauss
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
Le projet remonte à mon adolescence lorsque je voulais devenir sage-femme à domicile. J’ai la chance d’avoir une maison de naissance proche de chez moi, mes deux premiers bébés y sont nés mais ce fut le parcours du combattant car « gros bébés ». Pour mon deuxième bébé nous avions décidé de rester à la maison si on nous interdisait la maison de naissance pour ce motif (bébé estimé à 4 kilos), finalement bébé est arrivé en avance donc nous avons mené ce projet à terme, mais nous avons alors décidé que ce serait à la maison pour bébé 3 pour ne pas vivre à nouveau ce stress de la menace de déclenchement pour « gros bébé ».
Le projet d’un accouchement physio hors hospitalier à quant à lui été validé durant mes études d’infirmière. Ce que j’ai vu en maternité m’a dégouté et mise en colère contre le milieu hospitalier (non respect de l’intimité, du consentement, de la physiologie, violences verbales ou physiques) et mes connaissances médicales ont fait que je ne voyais que des inconvénients à la péridurale.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées pour mener à bien votre projet?
Difficulté de trouver une sage-femme AAD proche de chez moi (une seule qui était en congé pour ma date de terme). J’ai finalement réussi à trouver une sage-femme qui était un peu trop loin de chez moi, mais qui a tout de même accepté de me suivre.
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
55 kilomètres.
Comment s’est déroulée la naissance?
PARFAITEMENT BIEN !
L’AAD s’est transformé en ANA car tout s’est passé rapidement mais ça ne nous a pas posé problème et c’était magique.
J’ai eu mes premières contractions à 1h du matin. Je me suis levée et me suis installée dans la pièce que nous avions préparée pour l’occasion. Mes contractions étaient déjà bien rapprochées. Je suis allé me faire couler un bain et j’ai regardé dans le miroir la ligne rouge qui s’était formée dans mes reins. J’ai envoyé un message à ma sage-femme pour la prévenir que le travail commençait et que je la prévenais quand ça s’intensifiait.
Vers 3h30 je sors de l’eau, mon conjoint se lève pour se préparer pour partir au travail. Je lui dis de ne pas partir, que c’est pour ce matin. Il appelle alors sa mère qui doit venir chercher nos deux grands de 4 ans et 18 mois. Les contractions s’intensifient et commencent à me faire gémir doucement, ce qui réveille mes enfants vers 4h. Je leur fait un gros câlin et les rassurent en leur disant que leur petite sœur arrive, et qu’ils ne doivent pas s’inquiéter si maman fait du bruit, que c’est une sorte de chanson pour aider leur petite sœur à sortir.
Mon conjoint les emmène dans le salon et change la couche de ma fille. Ca s’intensifie, je dis à mon amoureux que j’ai besoin de lui. Mon fils monte alors me rejoindre pendant que le papa finit de s’occuper de ma fille. Je lui demande alors de m’appuyer dans les reins pour me soulager, ce qu’il fait avec fierté et application du haut de ses 4 ans. Son papa arrive et prend le relais, mon « grand petit bébé » lui dit de ne pas appuyer trop fort, papa le remercie et lui demande d’aller surveiller sa petite sœur. Je dis à papa qu’il faut appeler la sage-femme puis lui dis immédiatement de revenir m’appuyer sur les reins, ça pousse !
Ma voix change, mes petits gémissements se transforment en grognement/cris animal sur cette contraction, je suis à quatre pattes, je sens que ça pousse. La poche des eaux se rompt, l’espace d’une seconde j’ai un peu peur que les contractions deviennent très douloureuses, car pour les deux autres j’ai perdu les eaux à la toute fin.
Une seconde contraction qui pousse arrive, en même temps j’entends ma belle-mère qui toque à la porte. Mon fils crie « c’est mamie qui arrive ». La contraction s’intensifie, je sens que ça pousse extrêmement fort, je sens la tête qui est en train de sortir, je crie pour me donner de la force, mais ne pousse pas consciemment, ça pousse tout seul. Pendant ce temps mamie entre et prends en charge mes enfants. La tête est dehors, mon amoureux est derrière moi, il me dit « la tête est sortie » j’ai presque envie de lui dire « oui je sais t’inquiète » mais je me concentre sur ma reprise de souffle et ce petit moment de répit hors du temps. La 3 ème contraction « de poussée » arrive. Je pousse un peu et bébé sort, accompagné du reste du liquide. Je me redresse pour venir l’attraper. Elle est toute rouge et bien tonique, elle tousse quelques glaires et pousse quelques cris. Je la prends contre moi pour la mettre au chaud. Papa va chercher les serviettes que nous avions mises à chauffer dans la salle de bain pour la sécher et la mettre au chaud. Il a enfin le temps d’appeler ma sage-femme pendant que je reprends mon souffle en câlinant mon doux bébé. Il se rend alors compte que j’étais en mode avion et que mon SMS n’est donc jamais parti.
Elle demande si tout va bien, il lui dit « tu entends? » Ma fille pleure un peu pendant que je la sèche et la réchauffe contre moi, elle demande alors si tout c’est bien passé et prend le départ pour chez nous. Nous sommes sereins, et pas du tout inquiet qu’elle ne soit pas présente, je me sens incroyablement bien et bébé est toute belle, bien colorée, tonique mais calme. Papa nous aide à nous installer un peu plus confortablement, nous fait un câlin puis je lui demande d’aller rassurer tout le monde en bas et de proposer aux enfants de venir s’ils le souhaitent. Mon fils monte en premier, il est ravi de rencontrer sa petite sœur, lui fait un bisous et des caresses, et un gros câlin à maman, puis pareil pour ma fille qui répète « bébé » et lui fait de gros câlins. Ils redescendent. Bébé est née à 5h15. Vers 5h45 je décide de me redresser pour voir si le placenta veux venir, mon bébé toujours dans les bras je me remets à genoux. Je n’ai pas de contractions mais je pousse très légèrement et le placenta sort par gravité de suite. Je décide alors de donner bébé à papa quelques instants pour aller prendre une petite douche. Je me sens bien, pas du tout fatiguée ni douloureuse, Je me rallonge avec bébé, les enfants remontent une fois ou deux, et notre sage femme arrive vers 6h30. Elle nous demande comment ça c’est passé, fait les vérifications de maman et bébé et repart vers 9h30. Une naissance parfaite, magique, simple, intuitive, douce, chaleureuse, idéale, notre Harmony porte son prénom à merveille. Merci à l’univers pour tant de douceur
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
Très simple, c’était doux, chaud, reposant, enveloppant, juste magique d’être à la maison, de ne pas avoir à bouger, d’être au chaud, à notre rythme. Sereins dans notre cocon, de ne jamais être séparé de bébé même pour les premières vérifications.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
Les femmes savent enfanter, les bébés savent naître, les femmes sont puissantes, divines, le corps est magique.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
J’aimerais tant que toutes les femmes qui le souhaitent puissent vivre l’accouchement dont elles rêvent, qu’elles soient respectées durant la naissance de leur bébé. J’aimerais tant que l’accouchement à domicile, ou physiologique cesse d’être diabolisé ou vu comme dangereux, j’aimerais que la vérité soit rétablie et que les femmes puissent avoir davantage conscience et confiance en leur puissance.
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
Au cours du 6ème mois, suite à la rencontre avec ma sage-femme AAD et au vue de ma ferme détermination quand mon conjoint a accepté de se laisser embarquer dans l’aventure.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées pour mener à bien votre projet?
Convaincre et embarquer mon conjoint.
Lever peu à peu les critères médicaux pour accéder à l’AAD ( exemple poids du bébé), ce qui a été le plus angoissant pour moi c’est la crainte de ne pouvoir accéder à l’AAD en raison d’un de ces critères.
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
15 km.
Comment s’est déroulée la naissance?
Naissance parfaite et idéale. Comme longtemps imaginée et rêvée.
J’ai fissuré la poche des eaux vers 1h30 du matin, les contractions se sont installées peu à peu en douceur . Entourée de mon conjoint et mon fils aîné, le début du travail a été d’une fluidité et d’une simplicité incroyable ( j’étais dans le lit avec eux ). Quand le travail a commencé à s’intensifier et se « corser » (vers 6-7h du matin), mon conjoint a prévenu la Doula (qui travaillait en binôme avec ma sage-femme) . Elle est arrivée vers 7h45, (arrivée en premier comme convenu avec ma sage-femme). Mon conjoint est alors parti déposer notre fils chez la nounou, à son retour il a tout préparé avec la doula (piscine d’accouchement, salon dans la pénombre, matériel) pendant que je gérais les contractions dans ma chambre en toute tranquillité. Dès que j’ai pu, je me suis déplacée dans la piscine , je commençais déjà à sentir l’effort expulsif. A 9h, ma sage-femme est arrivée, sa présence discrète mais si soutenante a été primordiale comme celle de mon conjoint. À 9h48 mon fils est né dans l’eau en douceur et sans aucune complication. Un beau bébé de 4,130kg. Le placenta est né naturellement une heure plus tard. Je pourrais revivre cette expérience un million de fois tellement elle était incroyable.
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
Vécu incroyable en termes de douceur, d’accompagnement et de soutien. Prendre le temps, s’adapter à mon rythme et celui de mon bébé, ne rien précipiter, accueillir tranquillement et en douceur cette nouvelle vie dans des conditions de bienveillance et d’amour incroyables.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
La douceur, la bienveillance et le respect profond à mon encontre et celle de mon bébé. La continuité naturelle de ce moment dans l’organisation de ma vie de famille.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
La reconnaissance sans limite de l’engagement de ma sage-femme, qui m’a permis de vivre cette naissance à la maison, tant désirée.
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
AAD préparé depuis le tout début de la grossesse car j’y pensais fortement avant même d’être enceinte, ça me semblait la meilleure chose à faire.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées pour mener à bien votre projet?
Pas vraiment de difficultés. Une des 2 sage-femmes était enceinte pour environ le même terme que moi donc n’a pas pu me suivre mais heureusement la 2ème sage-femme a accepté.
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
25 km.
Comment s’est déroulée la naissance?
Merveilleusement bien, encore mieux que ce que nous avions imaginé. Début des contractions à 4h du matin, Liv est née à 9h59 dans la piscine, dans notre salon, en compagnie de son frère aîné, le rêve !
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
De façon mitigée : j’étais heureuse d’être chez moi dans mon lit avec mon bébé, mon aîné et leur papa mais je vivais mal le fait de ne pas pouvoir me lever et passer du temps avec mon premier.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
La rapidité, d’être dans ma bulle avec ma famille, et le moment où j’ai récupéré ma fille dans l’eau et qu’elle m’a regardée dans les yeux.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
C’était magique.
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
J’ai souhaité m’orienter vers un AAD car j’ai toujours souhaité un accouchement physiologique et mon premier accouchement en maternité a été (trop) médicalisé à tort. Ma décision fut prise entre mon 3ème et 4ème mois de grossesse.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées pour mener à bien votre projet?
Les réticences du personnel médical et de l’entourage.
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
16 kms (20 minutes).
Comment s’est déroulée la naissance?
Merveilleusement bien. Tout en douceur. J’avais fait une préparation du périnée en amont avec une kiné. Romane est arrivée sans avoir besoin de pousser. 4.5kg et 0 déchirure !
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
Un allaitement compliqué car Romane avait des problèmes de succion. Pour le reste, très bien et beaucoup plus sereinement qu’à la maternité.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
Un moment suspendu, un tête à tête avec moi-même. Un sentiment de réussite extraordinaire !
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
Se faire confiance.
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
J’ai mal vécu la naissance de mon premier enfant à la maternité. J’avais pourtant envisagé l’AAD mais trop de peurs. Le jour du test positif pour cette grossesse, j’ai tout de suite su que ma 2ème fille naîtrait à la maison
Quelles difficultés avez-vous rencontrées pour mener à bien votre projet?
Aucune! Toutes les étoiles étaient alignées et nous n’avons eu à faire qu’à des personnes bienveillantes tant pro que perso.
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
20 minutes.
Comment s’est déroulée la naissance?
Mieux que dans mes rêves!
Je commence à avoir des contractions à 2h30, je prends une douche pour voir si ça passe mais non, c’est le grand jour. Je réveille mon conjoint pour qu’il prépare tout puis j’envoie un message à ma sage-femme et je me met dans ma bulle avec ma musique et mon ballon.
Ma belle-mère vient chercher ma fille aînée, on papote un peu et je fais un gros câlin à ma fille. Elles partent à 5h30.
Comme je ne ressens aucune douleur, je dis à mon amoureux que ça va être long, qu’il peut se recoucher. Je me couche moi aussi mais 5 min après les contractions s’intensifient avec une pression. Je lui dis que ça appuie sur mon col, qu’il va commencer à s’ouvrir et qu’il peut appeler la sage-femme L.
6h15 : elle lui dit qu’elle se met en route, que je peux m’installer dans la piscine.
L’eau chaude est tellement agréable, c’est mon élément je me sens si bien. Je pose ma tête sur le rebord de la piscine.
La pression se fait de plus en plus forte pendant les contractions mais je n’ai pas mal, je prends appui sur une marche de l’escalier. Je sens que la poche des eaux se rompt, je demande à Bastien d’appeler L., elle nous dit qu’elle doit d’abord déposer ses enfants et qu’elle arrive. On raccroche. Je sens mon bébé descendre d’un coup dans mon bassin, je me redresse. Il rappelle L., je lui dis que c’est maintenant, je touche sa tête. Elle me demande de sortir de la piscine. Mais je ne peux pas, la tête sort, je suis euphorique, c’est incroyable ce qui se passe. Bastien se tient prêt avec des serviettes. Une nouvelle contraction et j’attrape mon amour pour la mettre contre moi. Elle est née, je viens de la faire naître sans aucune douleur, elle va bien et est magnifique.
Bastien m’aide à sortir de la piscine, nous sèche et nous installe sur le canapé au chaud. Il m’apporte à boire et à manger et nous n’avons plus qu’à contempler notre merveille.
La sage-femme arrive pour m’aider à sortir le placenta, je saigne très peu. Elle examine Pauline. On va très bien toutes les deux et elle débute sa vie dans notre foyer
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
Parfaitement, aucune difficulté, mise en place de l’allaitement très facile car j’allaitais encore l’aînée.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
Le parfait mélange entre la puissance et de la douceur.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
Non.
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
J’ai vécu un premier accouchement traumatisant en maternité. C’est pour cela que j’ai fait le choix de l’AAD pour ma 2ème grossesse.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées pour mener à bien votre projet?
J’ai la chance d’avoir une super sage-femme donc pas de difficultés particulières.
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
10 km.
Comment s’est déroulée la naissance?
C’était magique ! Tellement doux. La nuit d’avant j’ai mal dormi car mal au ventre. Le matin j’ai pris le petit déjeuner avec mon mari et ma fille vers 8h30 et j’ai annoncé que c’était pour aujourd’hui. Mon mari a commencé à préparer le repas, je lui ai dit de seulement s’occuper du midi et que l’on verrait pour le soir. Ma fille était avec moi, les contractions augmentaient. Je pensais la garder le midi mais vers 11h les contractions se sont vraiment amplifiées. Ma mère est venue la chercher.
Avec mon mari nous avons fermé les volets, allumé des bougies. Il a pendu une écharpe afin que je puisse m’accrocher. Musique en fond sonore… c’était tout ce dont j’avais besoin, et sa présence près de moi qui me rassurait. Il a prévenu la sage-femme qui est arrivée vers 13h15. Au moment où j’ai commencé à pousser! Elle est arrivée au moment où il fallait pour nous accompagner et nous rassurer. Des souffles à côté de moi, des gestes doux. Plein d’ocytocine! Et à 14h13 Arthur était là. Cet accouchement plein d’amour à la maison m’a réconcilié avec mon corps, avec la naissance. Ça a été le meilleur choix que j’ai pu faire. Le placenta est sorti très rapidement après. Tout allait bien. Notre sage-femme nous a laissé tous les 3. Nous avons pu nous découvrir. Et notre fille est rentrée en fin d’après-midi.
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
On se sent tellement bien chez soi! Pas de passage à répétition dans notre chambre, on est beaucoup plus tranquille. L’accouchement sans instruments, sans épisiotomie, m’a permis de récupérer tellement vite! Incomparable avec ma première expérience.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
La douceur du moment, la confiance en moi. Je savais quoi faire et quand ! Tout l’inverse de mon premier accouchement.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
Si vous hésitez encore, foncez ! Vous ne le regretterez pas.
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
Dès la conception de ce bébé, j’avais envie d’explorer le monde d’un accouchement physiologique et plus particulièrement à la maison. J’ai invité mon homme à rencontrer L. la sage femme de notre territoire qui le pratique. Nous avons eu un premier rendez-vous alors que j’étais enceinte d’un mois et demi.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées pour mener à bien votre projet?
Aucune difficulté rencontrée dans l’accompagnement avec la sage-femme, cependant nous avons pris le parti de ne pas informer notre gynécologue de notre projet, ainsi que le CHU, afin d’éviter tout jugement ou discours négatif.
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
Le cabinet est situé à 25 minutes en voiture de chez nous, elle habite à 15 minutes.
Comment s’est déroulée la naissance?
J’ai entamé le pré-travail probablement 4 jours avant la naissance par des contractions régulières mais non douloureuses. La veille de la naissance, j’ai fissuré la poche des eaux à 19h, quelques minutes plus tard j’ai eu une première contraction intense. La sage-femme est arrivée vers 23h. Le rythme du travail est resté constant du début à la fin toutes les 3-4 minutes environ. J’ai alterné baignoire gonflable achetée sur amazon et travail sur le canapé pour la fin. J’ai beaucoup été suspendue au cou de mon homme. La douleur a été intense. A minuit j’étais complètement dilatée. La descente dans le bassin fut plus longue. Notre bébé est née à 3h20, elle allait parfaitement bien
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
L’AAD permet de profiter de la douceur de son chez soi. J’ai été cocooné par mon homme qui a cuisiné pour moi durant les premiers jours des plats réconfortants. Les visites quotidiennes et longues (2 à 3h) de la sage femme m’ont permis de poser toutes mes questions et d’être accompagnée dans les difficultés (congestion mammaire douloureuse).
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
Je retiens la douceur de pouvoir être chez soi avant, pendant et après. La présence discrète et puissante de la sage-femme. Le soutien sans faille de mon homme qui avait une grande confiance en moi.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
L’accompagnement durant la grossesse a été intense et indispensable pour préparer le jour J.
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
Après la naissance de mon premier petit garçon à la maternité, j’ai su que je voulais un jour accoucher autrement. Bien que tout se soit bien passé, j’ai trouvé qu’on m’avait accouché. Je veux donner naissance à mon bébé, je veux connaître cette sensation naturelle et physiologique, exprimer cette force que nous avons en nous et être dans un milieu doux, avec des personnes à l’écoute de mon corps et de mon esprit.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées pour mener à bien votre projet?
Une fois enceinte de mon deuxième enfant, j’ai regardé la carte des sage-femmes AAD. Aucune dans mon secteur… Mais quand j’ai regardé à nouveau quelques mois après, une petite flèche est apparu comme par magie sur mon secteur, une sage-femme (SF) venait de se lancer sur mon département ! Première difficulté contournée.
Je me suis donc lancée dans cette aventure, en accord avec ma gynécologue qui a été de suite au courant de mon projet. 15 jours avant d’accoucher, ma SF reçoit un mail des anesthésistes de l’hôpital privé où j’avais prévu d’être transféré en cas de problème, où j’avais fait tout mon suivi et ou j’avais donc mon dossier. Celui-ci indique qu’étant donné que ce n’est pas une maternité de type 3, ils ne seront pas en capacité de m’accueillir en cas de transfert. Elle me conseille alors de me tourner « d’urgence » vers l’hôpital public. Eux m’expliquent qu’il est impossible que je monte un dossier en si peu de temps, que de toute manière en cas de problème, c’est le médecin régulateur du SAMU qui m’orientera vers telle ou telle maternité. Je me retrouve donc, en théorie, sans maternité prête à m’accueillir. Dans la pratique, je me dis qu’évidemment une maternité m’accueillera si besoin, mais ce sentiment de déranger, de choquer par son choix d’AAD est vraiment difficile, surtout en fin de grossesse, à quelques jours de donner la vie.
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
J’ai choisi d’aller accoucher chez ma maman, qui a une maison bien plus adaptée que mon petit appartement au 4e étage, et qui reste à moins de 30 minutes de l’hôpital. Ma sage-femme était à 40 km de chez elle.
Comment s’est déroulée la naissance?
Cela fait quelques nuits que j’ai l’impression d’avoir des contractions soudaines, mais tellement brèves que je ne sais pas si c’est mon désir d’accoucher, ou si ça arrive vraiment ! Mais cette contraction qui me réveille de ma sieste à 14h, yeux grands ouverts, je ne l’ai pas imaginée. Je me lève alors et rejoins ma sœur qui est venue pour préparer l’anniversaire de notre maman. Pas de nouvelle contraction, je suis un peu déçue. Mais finalement, 1h après, en voilà une autre, puis encore une … Et elles s’enchaînent comme ça, assez rapprochées. Je fais un message à ma SF pour lui dire que je pense que le travail commence. Je mets de la musique, car j’en ressens le besoin pour accueillir les contractions qui sont relativement intenses alors que le travail à tout juste commencer… J’attends 1h comme ça puis décide de dire à ma SF de venir, elle a 40 min de route et je sens que ça va aller vite vu l’intensité et les contractions très rapprochées. Je tente de m’asseoir sur le ballon, mais j’en suis incapable, j’ai l’impression que bébé est déjà très bas et que ça lui appuie sur la tête ! Je continue donc à me bercer avec la musique.
J’essaie ensuite d’accompagner ma sœur et les enfants dehors, mais je retourne rapidement à l’intérieur et décide de monter m’installer dans ma chambre où j’ai prévu d’accoucher. Je demande rapidement à ma maman de me rejoindre (il est prévu qu’elle m’accompagne pendant cet accouchement. Mon conjoint, étant malade depuis quelques jours, hésite à nous rejoindre.) Je gère les contractions, mais j’ai la tête qui tourne après chacune d’entre elles car je souffle beaucoup. Je décide donc de m’allonger sur mon lit afin de me reposer un peu. Là, je sens que les contractions augmentent encore d’un sacré niveau. Ma SF arrive, elle met en place son matériel, puis m’ausculte. Je suis à dilatation complète et la tête est bientôt là. Dans ma tête, je me dis que je n’ai pas voulu un accouchement physio pour finir par accoucher sur le dos ! Je me mets donc à 4 pattes et continue de gérer les contractions. Quand je pousse, je ne ressens plus de douleurs … Donc je pousse.
Une amie m’a dit un jour « la douleur, c’est quand le corps te prévient d’un danger, les contractions ne sont pas un danger, donc ce n’est pas de la douleur » et cette phrase m’a beaucoup aidé ! A un moment donné, ma SF me demande si je peux me retourner pour qu’elle m’ausculte, je lui dis oui, j’essaie, mais impossible pour moi de bouger, je n’y arrive pas. Je continue donc de pousser jusqu’à sentir la tête, et là… Quelle sensation incroyable, je n’en reviens pas, je sens sa tête, mon corps sait ce qu’il faut faire (par rapport à mon premier accouchement avec grosse péridurale où je n’ai absolument rien senti). C’était pour moi un vrai cadeau. Puis bébé est sorti comme une savonnette, la SF l’a attrapé et l’a déposé devant moi. Ma maman qui était en face de moi a été toute surprise, car elle ne sentait pas et donc ne savait pas qu’il était déjà là. Et nous avons pu constater que c’était un petit garçon, nous avions gardé la surprise (et pour la petite histoire, ma gynécologue m’avait dit « elle » pendant toute la dernière écho, je n’avais rien souligné pour garder le peu de suspens que j’avais, donc j’ai été très surprise, et absolument ravie, moi qui voulais un deuxième garçon.). Noé est né à 18h13, le jour de l’anniversaire de sa grand-mère, présente et accompagnante pour cette naissance incroyable.
Il est né la tête tournée du mauvais côté, c’est ça que ma SF voulait vérifier en me demandant de me retourner, car elle trouvait que le temps était un peu long pour qu’il sorte. Mais tout s’est absolument bien passé. Je l’ai pris sur moi, il m’a regardé avec ses grands yeux ouverts. Mon conjoint est arrivé à ce moment-là, car il s’est finalement dit qu’avec un masque, il devait venir. Il a donc pu couper le cordon. J’ai ensuite délivré mon placenta de manière naturelle, mon bébé étant en peau à peau avec son papa. Ma mère s’étant éclipsée pour nous laisser ce moment à nous (et elle avait quand même son anniversaire à fêter).
Tout était doux, beau, puissant ! Je me suis sentie écoutée, guidée quand j’en avais besoin, rassurée, entourée par des personnes qui étaient là pour moi et mon bébé. C’était intense, rapide et merveilleux.
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
Le fait d’être à la maison, d’avoir ma maman près de moi quand elle ne travaillait pas a été un vrai bonheur. J’ai pu prendre des douches tous les jours ! Et ça, avec un nouveau-né, ce n’est pas chose aisée ! Le fait d’avoir un lit double pour moi toute seule (mon conjoint étant toujours un peu malade, a dormi dans une autre chambre) c’était tellement pratique avec mon bébé. J’ai eu (pardon pour les détails) une grosse crise hémorroïdaire post-accouchement qui m’a embêté pendant bien 5 jours, ou je ne pouvais pas m’asseoir. Être à la maison avec du monde pour m’entourer a été un vrai plus dans ces moments difficiles. J’ai pu sinon profiter de mon bébé, en confiance, car ma SF passait chaque jour voir si tout allait bien, pour lui et pour moi. Rester dans cette bulle de douceur est une incroyable expérience.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
La douceur… La douceur de ces petits moments. Que ce soit pendant l’accompagnement à l’accouchement à domicile, pendant l’accouchement lui-même ou le post-partum… La douceur présente a été magique. La douceur, la bienveillance et la sororité.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
Après la naissance de mon fils, nous avions une inquiétude, il n’avait pas fait pipi dans les 24h. Les préconisations à ce moment-là sont de consulter pour voir s’il n’y a pas un problème. J’appelle donc l’hôpital privé où j’ai eu mon suivi pour leur expliquer la raison de mon appel (ma SF ayant appelé la veille pour les informer que j’avais accouché, et que tout s’était bien passé). Au téléphone, la dame que j’ai en ligne me met en attente et j’entends qu’elle dit à sa collègue « c’est madame -mon nom-, l’anesthésiste ne veut pas en entendre parler, elle dit que son bébé ne fait pas pipi. »
J’ai été si choquée par ses propos. D’autant qu’au téléphone, je ne me suis pas présentée. J’ai juste expliqué les faits sans me présenter. Finalement, elle m’a dit que ça pouvait attendre le lendemain matin et heureusement, mon bébé nous a fait son plus beau pipi quelques heures après ! Nous étions tous si soulagés… Et moi, j’étais si écoeurée du jugement qu’on porte sur le choix que j’ai fait de donner naissance à mon enfant à domicile.
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
Nous avons commencé à préparer un AAD dès le début de la grossesse car c’est une réflexion que nous avions mené après la naissance de notre première fille.
L’accouchement en soi, s’était bien passé mais le post-partum avait été rude. Et nous nous sommes dit, après pas mal de recherches, que si nous avions un autre enfant un jour, il naîtrait à domicile.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées pour mener à bien votre projet?
Nous sommes à la limite du secteur de la seule sage-femme AAD de la région. En soit, pas une difficulté, mais nous n’avons pas le choix du praticien. Certains couples doivent louer un gîte à quelques kilomètres près. J’ai eu du diabète gestationnel, que j’ai dû équilibrer uniquement avec un régime si je voulais accoucher à domicile.
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
À 52 km, soit 46 minutes en voiture.
Comment s’est déroulée la naissance?
Après un début de travail serein sur la journée, vers 20h, nous avons installé notre salon comme je le souhaitais pour cet accouchement (piscine, rideau, guirlande…) et nous avons passé le début de soirée avec mon mari avec un bon repas et une série comique. L’ocytocine était bien présente, nous avons bien mangé et beaucoup rit entre les contractions qui étaient toutes les 5 minutes environ.
Puis vers 23h, je n’arrivais plus à suivre la série donc nous l’avons arrêtée et j’ai continué à gérer mes contractions avec des mouvements de bassin, des visualisations et des vocalises principalement. Comme il était tard, je ne voulais pas déranger les SF pour rien, et je n’ai demandé à mon mari de n’appeler les SF qu’à minuit parce que c’est là que j’étais sûre que j’allais accoucher. Ne me demandez pas pourquoi, avant avec mes contractions toutes les 3 minutes, je pensais que ça pouvait encore s’arrêter… je n’en sais rien!
Mon mari a appelé les SF qui se sont mis en route, et a mis un gâteau au four. Je voulais que ça sente bon pendant que j’accouche et je voulais pouvoir manger un bon gâteau après l’accouchement car j’avais du diabète gestationnel pendant la grossesse. C’est aussi à ce moment-là que nous avons rempli la piscine d’enfantement.
Vers 1h, j’ai pu entrer dans la piscine, ce qui m’a permis de gérer la douleur des dernières contractions. J’ai eu une contraction terrible qui m’a fait me demander pourquoi j’étais chez moi et pas dans un hôpital avec une péridurale ! Après coup c’était une belle phase de désespérance ! C’est juste après que les contractions de poussées sont arrivées. J’ai eu cette sensation incroyable du bassin qui s’ouvre pour laisser passer l’enfant. J’ai alors crié à mon mari de venir car les SF n’étaient pas encore présentes. Mais je me sentais prête et en sécurité avec mon mari, donc je n’ai pas du tout paniqué ni stressé. Pour moi c’était un simple acte de la vie qui se passait là.
Ma fille étant toujours dans sa poche, en deux poussées sa tête est sortie et la poche des eaux s’est percée à ce moment-là. Puis bébé Shérazade est sortie complètement. Nous avons défait un tour de cordon autour de son cou et autour de son épaule et elle a crié tout de suite. Il était 1h30.
Je savais que je ne pouvais pas délivrer dans l’eau donc je me suis vite levée pour aller m’allonger avec ma fille sur le canapé.
C’est alors que la première SF est arrivée, suivie du second 10 minutes après.
Ils ont géré l’administratif, la délivrance et les premiers soins à bébé, ce dont je ne me sentais pas capable contrairement à l’accouchement en lui-même ! Tout s’est très bien passé, nous nous sommes sentis accompagnés et épaulés tout le long de ce voyage même si l’enfantement en lui-même s’est produit en totale intimité de notre couple.
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
Le post-partum direct s’est passé dans la douceur de notre foyer. Nos deux sage-femmes se sont relayées pour passer nous voir la première semaine malgré l’éloignement de notre domicile par rapport à leur cabinet.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
Je retiens la douceur et la simplicité de l’enfantement. Je retiens l’intimité des premiers jours seuls, nous avons vécu presque exclusivement en noyau familial.
Je retiens ce sentiment d’incrédulité et de puissance que j’ai eu en accouchant seule.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
Je tiens quand même à dire que j’ai fait une formation de doula entre ma première et ma deuxième fille. Ce qui fait que j’étais beaucoup informée en terme de théorie et que j’étais intimement persuadée que mon choix était le meilleur (et cela implique que j’étais aussi d’accord avec les risques encourus).
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
À partir du 6ème mois, plus l’accouchement approche, plus je me renseigne. Forte de l’expérience des copines qui sont passées avant moi et j’aime savoir ce qui nous attend.
Je découvre petit à petit les différents types d’accouchement, les procédures hospitalières, etc. Je commence à me renseigner sur l’accouchement physiologique, naturel. J’écoute des podcasts en ce sens et je lis le livre d’Ina May Gaskin.
Ce qui a été déterminant est le rendez-vous du 8ème mois au sein de la clinique Jules Verne à Nantes dans laquelle j’avais prévu d’accoucher.
À partir du 8eme mois, grâce à Elena ma sage-femme, je vais tous les vendredis à une séance de piscine avec d’autres femmes enceintes au même stade que moi. Cela nous permet d’échanger sur nos petits tracas, sur nos questionnements, de prendre un temps pour nous et notre bébé.
Je découvre dans les discussions qu’Elena fait aussi des accouchements à domicile pour des primipares donc des femmes dont c’est le premier bébé comme moi.
Donc suite à ce rendez-vous à la clinique Jules Verne, je prends la décision de faire tout mon possible pour faire venir ma petite fille au monde chez nous, au sein de notre cocon, entourée uniquement de gens qui l’aiment et loin de la pression hospitalière.
J’en parle à son papa le soir en rentrant, je prépare tous mes arguments. Je n’ai même pas eu besoin de lui expliquer longuement, dès le début il est partant ! Il a envie lui aussi d’être acteur de sa venue au monde.
Reste à voir avec Elena, car nous sommes déjà au 8ème mois et je ne sais pas si c’est encore possible de préparer cet accouchement à domicile.
Je prends donc rendez-vous le plus rapidement possible et lui fais part de mon souhait.
Elena accepte avec enthousiasme et je suis extrêmement soulagée. Étonnamment, à partir de ce jour c’est comme si un poids se libérait, je découvre que faire venir mon bébé au monde chez nous, c’est ce que je voulais profondément et que j’ai enfin eu le courage de l’exprimer.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées pour mener à bien votre projet?
Aucune car j’ai la chance d’avoir été suivie par une sage-femme qui suit des accouchements à domicile.
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
À 5 km.
Comment s’est déroulée la naissance?
Nous avons donc commencé à préparer la venue à la maison de notre petite fille. Que ce soit mentalement pour surmonter la force de l’accouchement ou pour le côté pratique.
Nous avons aménagé l’endroit où nous allions lui donner la vie. Son papa aussi s’est préparé à m’assister durant sa venue au monde pour qu’ensemble nous puissions arriver au bout du projet.
Puis vient ce jour, le dimanche 7 avril. Le samedi soir nous avons regardé un spectacle humoristique, un vraiment bon moment de rigolade.
Donc cette fameuse nuit à 3h du matin, je commence à sentir mon ventre se contracter, je me rendors jusqu’à 5h. Ensuite l’excitation du moment me tient éveillée. Je sais que cela peut être très long pour un premier bébé donc nous n’avons pas d’inquiétude et continuons notre vie.
Vers midi, je prends un premier bain, les contractions continuent de se rapprocher tranquillement. Nous sentons que sa venue se rapproche. Nous finissons les préparatifs de la pièce dans laquelle elle va pousser son premier cri.
Je fais une bonne sieste l’après-midi, et une bonne balade avec le bonheur et l’excitation de savoir que dans quelques heures nous allons la rencontrer. J’applique les éléments travaillés au cours du dernier mois : je me détends à chaque contraction avec le souffle et je visualise mon col qui s’ouvre. Je me récite les mantras : Mon corps sait faire ; j’ai confiance en mon corps et en mon bébé ; bouche molle, col mou. Nous avons également prévenu Elena et nous l’informons de l’avancée.
Les contractions se rapprochent et deviennent de plus en plus fortes. Nouveau bain vers 19h30. Je tente de manger mais nous y sommes, les contractions sont trop rapprochées et trop douloureuses.
Avec David nous nous attendions à une évolution des contractions très régulières. On pensait qu’elles allaient se rapprocher avec régularité comme sur le manuel. Nous avons donc été surpris car j’avais des contractions tantôt régulières et rapprochées mais de temps en temps elle s’éloignait à nouveau.
En sortant du bain vers 20h les choses commencent à se corser, je ne peux plus rester debout et je commence à sortir des sons graves. Je reste très mobile et j’essaie de faire les positions vues en préparation à l’accouchement, accroupie les pieds à plats, des suspensions. A chaque contraction, David est là et m’appuie sur le bas du dos pour me soulager. Je l’appelle à chacune car sans lui je ne pourrais pas la supporter.
23h30 suite à notre demande, Elena arrive. Je lui demande de m’examiner pour savoir où j’en suis. À ce stade je ne suis déjà plus moi-même, une transe s’est installée. J’accueille chaque contraction avec beaucoup de douleurs. Mon corps se déchire à chacune. Je suis à 7 cm de dilatation donc le travail a déjà bien commencé. Elena me dit que la prochaine étape sera la poussée mais que le bébé est encore haut. Il faut donc continuer de rester mobile et des positions accroupies avec les pieds à plat.
S’ensuit 2h de transe douloureuse avec des contractions toutes 1 à 2 min. Je n’en peux plus, j’ai l’impression de ne pas pouvoir y arriver. Le bébé est toujours très haut et je fatigue. Je me répète « Une contraction après l’autre »
David me guide, on tente des postures différentes. La douleur devient insoutenable et les pauses entre chaque contraction sont trop rapides pour récupérer. On tente de reprendre un bain, cela me détend et j’ai eu une pause de 6 min qui m’ont permis de m’assoupir légèrement. Mais les contractions sont toujours aussi douloureuses et le rythme reprend de plus belle.
À la sortie du bain, je demande à Elena de m’ausculter à nouveau. Elle constate que le bébé est encore bien haut. Elle me demande si je veux qu’elle aide un peu la descente, je réponds « tout ce qu’il faut pour avancer plus vite ».
Elle perce donc la poche des eaux à la contraction suivante. Je pousse un hurlement, la douleur est à la limite de l’insoutenable.
Je continue ensuite les postures différentes, j’ai perdu la notion du temps. David m’appuie sur le dos à chaque contraction. J’essaie de pousser avec Elena mais le bébé n’est pas prêt. Elena m’aide à canaliser mon souffle pour qu’il se concentre sur la descente du bébé et non que je perde ma force.
Avec le recul, je me rends compte que je concentrais mon esprit sur l’évacuation de la douleur par le souffle et je n’étais pas passée au stade de canaliser les contractions sur la poussée. Pendant tout mon accouchement, je n’ai pas ressenti l’envie de pousser.
Au bout d’un temps indéterminé, David veut tenter une posture, lui assis au bord du canapé et moi accroupie en lui tournant le dos. À ce moment-là je suis dans un état plus que second, en transe, il faut que ça se termine. Elena et lui m’aident à m’installer et Elena, voyant que ça fonctionne, me dit de pousser à fond à chaque contraction.
Je donne tout ce qu’il me reste de force sur plusieurs contractions.
Je sens le cercle de feu, je sais donc que la tête est en train de passer ! On voit le bout, la douleur est insoutenable mais la fin tellement proche. Je continue de pousser. Puis soudain, je sens que le corps est passé, et Elena pose cette petite chose toute bleue et gluante sur ma poitrine. Il est 2h30.
Mon corps et mon esprit sont submergés par une vague d’amour inconditionnel. Elle a pris vie ici chez nous. Un sentiment si fort, un moment inoubliable. Un moment de force, de courage. Un moment qui se passe de mots tellement il est fort !
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
Le placenta est sorti quelques minutes après la venue de notre fille.
Juste après l’accouchement et ce moment magique, j’ai eu une décompensation de mon corps. J’ai été prise de tremblements et d’un froid intense. J’ai donné le bébé à David et malgré les frictions d’Elena je n’arrivais pas à me réchauffer. J’ai demandé à Elena de m’emmener prendre une douche. Un fois habillée et sèche, je me suis remise sur notre canapé avec David et Lya.
Une fois reposée sur moi, la petite tête chercheuse de Lya cherchait les mamelons et mademoiselle nous montrait déjà son petit caractère quand elle ne trouvait pas. Elle a directement tété les deux seins sans soucis.
Je me suis très bien remise de mon accouchement et Lya est en pleine santé.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
La puissance de mon corps, ma force mentale et physique, l’arrivée de notre enfant chez nous en dehors d’un hôpital.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
Je pense que si j’avais accouché comme prévu à l’hôpital, j’aurais pris l’option péridurale car la force des contractions est vraiment intense. Cela aurait peut être conduit à un accouchement par césarienne car je n’aurais pas pu rester mobile. Je ne regrette en aucun cas mon choix et il restera gravé à vie !
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
J’envisageais l’AAD pour ma première grossesse en 2019. Il n’y avait qu’une sage-femme dans mon département et l’AAD était bien moins médiatisé qu’aujourd’hui. Je ne connaissais personne l’ayant fait pour de vrai.
Je me suis finalement rabattue sur un accouchement en maternité Amie des Bébés, choisie avec soin, avec un projet d’accouchement sans péridurale.
L’accouchement a été long, je suis allée trop tôt à la maternité, suite à la poche des eaux percée (au bout de 7h de contractions, mais finalement 7h de latence). J’ai tenu le choc de longues heures, et au bout d’une quinzaine d’heures, de « le col stagne on veut mettre de l’ocytocine de synthèse pour aider » j’ai fini par accepter, avec une péridurale car j’avais peur des douleurs liées à l’ocytocine de synthèse. Les contractions duraient depuis 20h, je les maîtrisais bien mais j’étais fatiguée. Vu que le col stagnait toujours, on m’a préparé de longues heures à l’éventualité d’une césarienne. On m’a finalement préparée à la césarienne (bas de contention, sonde urinaire…) et lors du dernier contrôle, le col était à 8,5 alors qu’il était à 5 depuis des heures. La césarienne a été annulée.
On m’a ensuite contrainte à pousser un bébé encore haut. Comme il était encore haut, au bout de 30 min on a fait venir le gynéco, qui a posé des forceps. J’étais mal anesthésiée, c’était extrêmement douloureux, alors on a injecté un produit type rachi dans la péridurale. Les forceps ont été posés une fois encore, le gynéco dans cette manœuvre a coincé mon bébé, des manœuvres douloureuses ont été faites pour une dystocie des épaules. Episio + déchirure, un traumatisme gynécologique… Le responsable de cette situation : un bébé de 4.170 kg la tête dans les étoiles.
Je suis sortie de là extrêmement en colère et me promettant que mon prochain bébé naîtrait à la maison, et j’ai cherché une sage-femme bien avant d’être enceinte.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées pour mener à bien votre projet?
Pas de difficulté, à Bordeaux il y a un bon nombre de SF AAD, et étant sûre de mon choix, j’ai pu contacter la mienne très tôt dans la grossesse, l’AAD a été évoqué dès l’écho de datation à 8 SA.
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
20 minutes.
Comment s’est déroulée la naissance?
La grossesse a été parfaitement normale, tout s’est bien passé, sauf un petit souci de thyroïde surveillé par une endocrinologue. J’ai concédé à faire le test du diabète (pas fait lors de ma première grossesse), car mon aîné pesait plus de 4kg. Je n’avais aucun autre facteur de risque, et voulais avoir le cœur net d’un éventuel diabète la première fois. Je ne faisais pas de diabète. J’ai été en forme tout du long.
Je suis en pleine forme, mais j’en ai marre. J’ai dépassé de 2 jours le terme où j’ai accouché la première fois. Le 1er mai, on doit déjeuner chez ma belle-mère. La première fois, on devait y aller, mais on a dû décommander, car le travail avait démarré. J’ai l’espoir que ça recommence. Il ne se passe rien, déception. On mange chez elle, mon aîné ne fait pas la sieste, je suis fatiguée, on est arrivés tôt, on a bien profité, on rentre à 17h chez nous. Je m’endors vers minuit car Gustave s’est couché tard car il a dormi dans la voiture. Chéri est sur le canapé, il y dort depuis 15 jours car je ronfle.
1h37, je me réveille en sursaut : j’ai perdu les eaux. C’est pour cette nuit ! Je suis surexcitée. On est à 40+1 SA. J’envoie un message à la SF à 2h10 pour la prévenir. Elle nous a répété qu’en cas d’urgence la nuit il faut l’appeler, elle ne répond pas aux SMS. Elle me répond dans le quart d’heure. Une autre des muguettes qui prévoient d’accoucher à la maison est à terme aujourd’hui, je suis sûre qu’elle est avec elle.
Vers 2h30, les contractions se lancent tout doucement. Je m’allonge sur le côté gauche, ventre dans le vide, pour aider bébé qui a le dos à droite à faire sa rotation dans le bon sens (mon grand avait la tête dans les étoiles, naissance compliquée).
Ça s’intensifie doucement. Vers 3h30, je passe dans le salon pour aller sur le balcon chercher le ballon. Ça réveille chéri qui me demande ce que je fais là.
Je lui dit de se recoucher, que la nuit sera courte, que je gère et veux être seule. Je mets le ballon sur le lit, un plaid sur mes épaules, et je passe les heures suivantes à 4 pattes sur le ballon, toujours pour favoriser la rotation de bébé.
Les vagues s’intensifient. C’est puissant, je sens que ça monte crescendo. Je décide que tant que Gustave est là et n’a pas dormi assez à mon goût, ça ne se passera pas.
Je m’examine régulièrement, et me rends compte que ça progresse vite et bien. Je ne suis pas capable de donner un nombre de doigts, mais je sens que mon col s’ouvre sous mes doigts et que ma bébé descend très vite. Ça m’encourage beaucoup. Je vocalise. Au fur et à mesure, les vocalises s’amplifient, je grogne plus grave, plus fort, je sais ce que ça signifie. L’amoureux vient régulièrement voir si ça va, il insiste pour qu’on ne perde pas le temps, il faudra bientôt appeler mes parents pour qu’ils prennent en charge le petit, avant les embouteillages du lundi matin.
5h45, je suis d’accord pour qu’on les appelle. Ce n’est pas urgent, mais il faut qu’ils viennent. Je prépare les dernières affaires du petit, je m’affaire et me déconcentre des contractions. Lorsqu’elles arrivent, elles me plient en deux.
6h30, on réveille Gustave, dernière tétée d’enfant unique, on l’habille, on fait un câlin. Il est impressionné par les 2 contractions auxquelles il assiste.
Mes parents montent le chercher, ma mère me rejoint dans la chambre où je me suis réfugiée. Mes parents me serrent dans leurs bras, on se revoit bientôt avec bébé dans les bras.
Dès leur départ, Simon appelle notre sage-femme, Astrid. Il commence à gonfler la piscine. Le bruit du gonfleur m’insupporte. Il fait des aller-retour, du bruit… Je l’envoie bouler méchamment et lui dit qu’on a pas le temps, que ça va trop vite et que les animaux de toute façon n’accouchent pas dans des piscines. Je m’isole dans notre chambre, par terre, à 4 pattes sur le ballon (je n’arrive pas à remonter sur le lit).
Simon se lave, et pendant sa douche j’entends la porte s’ouvrir. Il est 7h20, Astrid arrive à pas de velours. Elle me rejoint dans la chambre, me demande comment je me sens, et pose un monitoring pendant 30 minutes. Je dis que ça pousse dans le sacrum. Elle me répond que c’est un très bon signe et que je fais du bon boulot. Elle me laisse tranquille et va installer le salon avec Simon. La doula arrive, elle remplit la piscine.
Simon m’a rejointe dans la chambre, ça fait vraiment mal, il n’y a presque plus de pauses entre les contractions, j’ai peur de ne pas y arriver. Je lui supplie de ne pas me laisser seule. Je comprends que c’est le sommet, la phase de désespérance, que c’est dur mais que c’est bientôt fini.
Astrid m’aide à rejoindre le salon. Elle m’aide à me suspendre à un rebozo, pour m’étirer et gérer la douleur. On change de position, on fixe le rebozo à la porte d’entrée. Ça me soulage un peu. C’est très très intense.
Je crois que j’ai envie de faire pipi, je le dis. On m’accompagne en titubant aux toilettes. Je m’assois. Point de pipi. En revanche, une sensation étrange me cloue sur place. Astrid me demande si je sens mon bébé s’engager. Oui, elle arrive, elle s’engage dans le col !
On retourne au salon. On tente plusieurs installations. Mon corps est secoué de tremblements. Astrid finit par m’asseoir sur un tabouret d’accouchement, Simon me soutient derrière. J’ai très peur, je pleure. Mon corps se souvient de l’extraction aux forceps mal anesthésiée de Gustave, je me souviens de la souffrance, je lutte contre les sensations, contre les poussées, je ne veux plus. Je verbalise que j’ai peur que mon corps s’arrache, que j’ai trop mal, que je vais mourir.
On m’encourage, ma bébé est presque là. Je la sens traverser le col au bout d’un temps qui me semble infini. Je pousse comme une folle, tout en retenant les poussées, je suis vraiment traumatisée par cette première naissance. Je sens ensuite la tête commencer à traverser le périnée. Elle descend, puis remonte comme un bouchon. Pour m’encourager, je mets la main entre mes jambes. Ça me fait peur, je la sens, mais elle est tellement chaude et gluante, j’ai du mal à comprendre que c’est la tête de ma fille. La tête passe enfin.
Valentine est bloquée un petit temps car je n’ose plus pousser, alors Astrid glisse sa main et en deux secondes très désagréables l’aide à finir sa rotation. Bébé glisse hors de mon corps. On me la pose sur la poitrine, ma bébé est là, elle est née, elle est toute chaude, recouverte de vernix, elle crie, elle est tout contre moi. Je sanglote d’émotions et de soulagement. Astrid la frictionne un peu. Il est 8h35.
On m’aide à m’allonger au sol, je plane à 8000, shootée à l’ocytocine, aux émotions, ma fille est là, elle est née chez moi, dans notre salon, elle va bien, je vais bien, on l’a fait ! Chéri a les larmes aux yeux.
Je sens que les contractions reviennent doucement. Mon corps se prépare à expulser le placenta. Au bout de 20 minutes je demande à ce qu’on m’installe pour le sortir. Je pousse. J’ai encore peur des sensations sur le col, je lutte. Une fois le placenta un peu engagé dans le col, Astrid m’aide à le sortir, sans tirer sur le cordon, qui n’est pas coupé. Il est là, l’accouchement est terminé, le placenta est entier, je saigne un peu.
Astrid m’examine doucement, mon périnée est intact. J’ai deux toutes petites éraillures. Elle me propose des points, qui ne sont pas indispensables. Je ne veux plus qu’on me touche, je refuse (enfin je ne veux plus, je n’ai pas subi un seul toucher vaginal de toute la grossesse ni pendant l’accouchement. Elle m’a seulement touchée pour dégager bébé + le placenta).
La doula prépare un bain rituel dans la piscine finalement pleine, avec des tisanes de plantes, j’étais plus trop là je ne me souviens pas bien. On se glisse tous les 3 dans le bain, on passe un moment incroyable de soin et de détente. La pression retombe. On prend de belles photos. Valentine cherche à téter, on fait notre première tétée dans le bain.
Puis on sort de l’eau et on m’installe sur le canapé bâché. C’est l’heure des premiers soins de Valentine. Elle a 3 heures. On la pèse, on fait les vérifications nécessaires. Elise nous montre le placenta, ses membranes, la face bébé, la face maman. On clampe le cordon désormais bien blanc avec un lien de cordon. Simon le coupe.
On sert le petit déjeuner à tout le monde, on discute, on se repose. Valentine et moi restons sous surveillance encore un moment. Astrid et Elise rangent le salon. Il est 13h, elles s’en vont, et nous profitons de notre bulle d’amour.
Chéri m’a confirmé que si nous devions avoir un 3e bébé un jour, on refait tout pareil, si nos santés le permettent !
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
C’était incroyable d’être chez soi. D’être tranquille, personne qui rentre dans la chambre ou te sollicite. Pouvoir aller sur le balcon l’après-midi même, avec mon bébé lovée dans mes bras. La sage-femme revient à la maison le lendemain après-midi pour nos contrôles, puis elle revient à J+3 et J+5. On a eu droit à 2 visites complémentaires car on a eu un petit souci de prise de poids au bout de 5 jours malgré une lactation démentielle.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
Le fait d’être autonome, respectée, se sentir en sécurité, pas d’actes invasifs.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
Non.
A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à préparer un accouchement à domicile?
Avant d’être personnellement enceinte, je trouvais cette idée complètement folle, mais courageuse. Je ne pensais pas une seule seconde, qu’une fois enceinte, je n’imaginerais pas accoucher différemment.
Quelles difficultés avez-vous rencontrées pour mener à bien votre projet?
Je n’ai rencontré aucune difficulté. La première démarche a été de trouver une sage-femme qui pratiquait l’AAD. Nous sommes allés la rencontrer pour prendre des informations. J’avais quand même des questions et mon conjoint avait besoin d’être rassuré.
Mais on est nombreuses je pense à rencontrer sur ce parcours de l’AAD des professionnels qui manquent de bienveillance concernant notre choix : mon gynécologue qui a tenu à me dire que je prenais le risque de perdre mon bébé, les gynécologues de l’hôpital le jour du terme qui veulent qu’on leur explique pourquoi ce choix et qui ne se gênent pas pour dire qu’ils ne le comprennent pas… Heureusement on rencontre des professionnels plus bienveillants et mieux informés, et là je remercie mon échographiste.
A quelle distance de votre domicile exerçai(en)t votre ou vos sage-femme(s)?
30 km.
Comment s’est déroulée la naissance?
J’ai accouché à 5h18, j’étais à J+2, j’avais rdv à la maternité ce jour-là, pour le suivi obligatoire post-terme. J’avais une seule angoisse, c’était de ne pas pouvoir accoucher chez moi. Finalement ils ne m’ont pas vue.
Les contractions « sympathiques », celles qui font comprendre que le marathon a commencé, mais qui sont parfaitement acceptables, presque agréables, ont commencé la nuit précédente.
Je me suis levée pour ne pas réveiller mon conjoint. J’allais avoir besoin de lui, alors autant qu’il se repose tant qu’il le pouvait. J’avais aménagé notre bureau pour m’y installer pour l’accouchement, je suis allée commencer des exercices de respiration et de méditation, écouter de la musique, me détendre. De toute façon, je n’arrivais pas à dormir et je savais que le chemin était long.
La journée est passée avec des contractions espacées mais régulières, je suis allée marcher dans les bois l’après-midi avec mon chéri, je m’arrêtais dès qu’une contraction arrivait, ça faisait un bien fou de pouvoir être au grand air, et je me disais qu’il fallait que ce bébé descende !
Ayant tenu ma sage-femme au courant, à 19h elle décide de se déplacer pour voir où le travail en était, mon col n’était qu’à 1, alors que j’avais des contractions depuis la nuit dernière, ce n’était qu’un pré-travail.
Elle me conseille de prendre un bain, de me détendre pour calmer les contractions et d’essayer de dormir. Elle m’informe qu’à ce stade, ça peut aller très vite comme ça peut également mettre 2 jours, qu’il faut donc rester en forme.
Je prends un bain puis je passe à table pour diner. Les contractions deviennent alors plus sérieuses… Je n’arrive pas à manger, les contractions s’intensifient d’un coup. Il est 22h, je commence déjà à pousser des grognements plus fort. Je décide de m’isoler. Au bout de 30min, mon chéri décide de rappeler la sage femme, qui finalement reviendra 3h après son départ !!
Cette fois-ci elles arrivent à deux, ce qui était prévu depuis le début. J’ai eu la chance de pouvoir être accompagnée le jour J par les deux sages femmes qui m’avaient suivi toute ma grossesse. A leur arrivée je suis déjà dans ma bulle, l’une d’elle s’assoit à côté de moi pour recueillir mes sensations, mon état général. Elle me propose de vérifier où le travail en est. Elle m’installe sur un tabouret d’accouchement, je ne suis qu’à 3 cm. J’avais donc gagné 2cm en plus de 3h ! Il est aux alentours de 23h, et à ce moment je me dis que ça va être très long !!!
Elles restent un bon moment avec moi, pour m’aider à « libérer » ma voix, OOOOHHH, AAAAH… Il faut que je lâche prise. Le temps passe, les contractions continuent, toujours aussi fortes, de plus en plus rapprochées.
Elle me propose de me rallonger et de me laisser seule un moment, pour que je rentre bien dans ma bulle et accepte les contractions. A partir de ce moment-là, le vécu est assez incroyable, je m’endormais vraiment quelques secondes, entre chaque contraction, et me réveillait en criant de douleur par des contractions très rapprochées. A chaque contraction, j’essayais de trouver une position antalgique, ce qui était impossible !
Bref, au bout de presque 2h toute seule à crier toutes les 30 secondes, la SF décide de revenir me voir pour contrôler. Il est plus de 3h du matin, je suis à 5 cm. Ce qui est encourageant, mais visiblement peu corrélé à l’intensité de mes contractions. Une des sage-femme me dit que je souffre beaucoup et que le but ce n’est pas de garder un mauvais souvenir de mon accouchement, elle me propose de partir à la maternité, ce que j’accepte. Je n’avais à ce stade plus la force d’accepter la douleur, ça devenait pour moi insupportable.
En fait, j’étais en phase de désespérance. Avec du recul, j’aurais dû comprendre que la fin était proche. Mais j’étais trop désespérée pour ça 🙂
Les deux sages-femmes s’isolent pour discuter de la situation et mon chéri part chercher les affaires pour la maternité. L’une d’elle revient et me dit qu’elle pense que j’ai les ressources pour aller jusqu’au bout, à la maison, et me propose de nous laisser encore 1h pour voir comment le travail progresse. J’accepte. La seule idée de partir à l’hôpital m’angoisse plus que de poursuivre à la maison.
Il est 4h du matin, une SF m’accompagne prendre un bain, les contractions continuent, elles me mettent le jet d’eau chaude sur moi entre chaque contraction, ce qui me fait un bien fou !! C’est dans ce bain que je vis mes premières poussées réflexes. Il y a 1h j’étais à 5cm, c’est impossible. La sage femme contrôle je suis à 9 ! On s’était donné 1h, et bien je suis passée de 5 à 9 cm, comme quoi l’idée de partir à la maternité m’a bien aidée !!
1h après Victoire était là.
La poussée a duré 45min, d’une intensité presque soulageante. C’est incroyable, la sensation que l’on vit à ce moment-là et je pense sincèrement que dans cette phase d’accouchement il est nécessaire de tout ressentir, pour comprendre l’intensité et la réalité de ce qui est en train de se passer et pour savoir l’énergie qu’il faut déployer. On dit que c’est l’animal qui prend le dessus, c’est exactement ça, on se transforme en lionne sauvage ahah.
Il faut que ce bébé sorte maintenant, la tête descend, puis remonte, descend puis remonte. Je change de position presque à chaque contraction, debout puis à 4 pattes.
La sage-femme finit par m’installer sur le tabouret de naissance, elle se place devant moi, mon chéri s’installe derrière moi, assis sur le ballon de grossesse, pour me permettre de me reposer contre lui entre les contractions. C’est tous les deux, l’un contre l’autre, que l’on a vu Victoire arriver.
Comment avez-vous vécu le post-partum direct?
J’ai eu une petite hémorragie de la délivrance quand Victoire est arrivée, qui a été gérée par mes sages-femmes sur place. Mais j’ai eu pendant quelques jours pas mal de vertiges, je suis restée allongée les premiers temps pour récupérer le mieux possible.
Mon post-partum a été parfait dans le sens où mes sages femmes sont venues tous les jours pendant 1 semaine, elles checkaient Victoire et moi. Elles ont été incroyables tout le long : préparation à l’accouchement, accouchement et suivi.
Que retenez-vous/qu’est-ce qui vous a marqué de ce moment?
La rapidité entre mon col ouvert à 5 cm et mes premières poussées réflexes 1h après.
Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?
Il ne faut pas minimiser le rôle du partenaire dans cette épreuve et son état en post-partum également. L’épreuve est très intense pour eux aussi.