Témoignages – AAD non concrétisé

A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à souhaiter un accouchement à domicile?

Au tout début de ma seconde grossesse, après un premier accouchement à l’hôpital infantilisant. J’ai souhaité pour mon deuxième enfant être actrice pendant la naissance et mettre toutes les chances de mon côté pour avoir un accouchement le plus naturel possible. Marcher, ne pas déchirer, fatiguer bébé le moins longtemps possible, ne pas avoir de péridurale étaient des raisons/moteurs qui m’ont poussé vers l’AAD.

Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis ou empêché de réaliser votre projet d’accoucher chez vous en AAD?

Transfert à 40SA car après un faux-départ j’ai fissuré très légèrement. Donc antibiothérapie après 48h.

A quelle distance de votre domicile exerçait la sage-femme AAD la plus proche?

25 kilomètres.

Pour quelle alternative avez-vous opté? (Maison de naissance, plateau technique, maternité…)

Salle nature (en maternité).

Comment s’est déroulé la naissance?

Nous avions fait une belle préparation de naissance avec mon conjoint, avec notre sage-femme mais aussi en nous documentant énormément donc nous arrivions sereins et enthousiastes. Cependant l’hôpital de Lens (plateau technique), soit disant formé aux naissances naturelles, comprend des médecins qui nous ont démoralisés, démontés, qui sont pro-péridurales, une sage-femme a essayé de percer la poche sans mon consentement, et ont menacé de me déclencher à plusieurs reprises. Étant d’un caractère affirmé, je ne me suis jamais laissé faire, j’ai tenu bon sur mes positions et j’ai eu l’accouchement en salle nature que je souhaitais. Sans ma sage-femme. Mais elles respectent mon projet de naissance. Cependant les sages-femmes présentes lors de l’expulsion, pas formées à la position verticale étaient paniquées, n’ont pas voulu me donner à boire, n’ont pas voulu chauffer la salle, n’ont pas voulu que je prenne de bain. J’ai donc accouché seule avec mon mari en essayant de gérer la détresse de deux sages-femmes incompétentes. 

Comment avez-vous vécu le post-partum direct?

Sur le moment super bien. Physiquement et émotionnellement, j’étais très heureuse du déroulé de la naissance. Plusieurs mois après, je suis encore en colère contre le personnel médical qui m’a fait vivre un enfer car j’ai eu une naissance incroyable et mon bébé était en excellente santé. 

Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?

Je suis de tout cœur avec toutes les actions menées pour reconnaître et valoriser l’AAD en France. Si vous avez besoin d’aide, comptez sur moi! C’est formidable ce que vous faites.

©Anne-Claire Dupont Lacombe

A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à souhaiter un accouchement à domicile?

Déjà avant la grossesse je souhaitais un enfantement à la maison, parce que je me sentais en sécurité à la maison et je voulais accueillir notre enfant en douceur dans notre cocon avec un suivi global par une sage-femme. 

Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis ou empêché de réaliser votre projet d’accoucher chez vous en AAD?

J’ai eu une cholestase à 40SA + 3 jours, je suis donc sortie de la physiologie. 

A quelle distance de votre domicile exerçait la sage-femme AAD la plus proche?

Les sages-femmes AAD de la région ne pouvaient pas m’accepter par rapport à mon terme qui tombait après leurs congés. J’ai trouvé une sage-femme non AAD qui a accepté notre projet et elle habitait à 5 minutes de chez moi. 

Pour quelle alternative avez-vous opté? (Maison de naissance, plateau technique, maternité…)

J’ai dû enfanter à l’hôpital par rapport à la cholestase. Mais si la sage-femme non AAD avait refusé notre projet, alors nous serions parti vers un plateau technique ou une maison de naissance à l étranger (Belgique la

plus proche). 

Comment s’est déroulé la naissance?

La naissance s’est déroulée en salle physiologique sans anesthésie avec une équipe non disponible qui n’a pas eu le temps de lire notre projet de naissance. On m’a imposé la position gynéco adaptée plutôt que de m’accompagner quand je poussais autrement. On a effectué la délivrance dirigée sans vraiment me laisser le choix éclairé. Et pour la délivrance j’ai dû lutter pour faire respecter mon choix de ne pas clamper, couper le cordon, d’enfanter mon placenta en autonomie. La sage-femme m’a fait sortir de ma bulle ocytocique, j’ai saigné 400 ml et j’ai demandé à mon corps d’arrêter de saigner. J’ai donc arrêté de saigner … et eu un curetage à 2 semaines post-partum pour rétention utérine avec hémorragie à domicile … Bref je résumerai en disant que la naissance s’est très bien passé tant que l’équipe n’était pas disponible pour moi et me laissait seule avec mon conjoint ! 

Comment avez-vous vécu le post-partum direct?

Je l’ai très bien vécu une fois la délivrance effectuée. On m’a laissé tranquille j’ai pu donc découvrir notre bébé, lui donner le sein, et dormir avec notre bébé en peau à peau pendant un long moment puisque l’ équipe était débordée! 

Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?

J’ai encore de la rancoeur concernant mon accompagnement en salle de naissance car à mon sens on m’a sorti bêtement de la physiologie. Mais j’ai bien vécu le travail, et la naissance de notre bébé, même si pas dans la position que je souhaitais. J’ai été déçue également du protocole qui impose une durée de 2h uniquement dans la baignoire. 

A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à souhaiter un accouchement à domicile?

L’idée de donner naissance à la maison est venue bien avant la grossesse. Nous voulions que cet événement banal et extraordinaire se fasse dans notre cocon, qui est pour nous le lieu le plus adapté. Hector est un bébé arc-en-ciel.

Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis ou empêché de réaliser votre projet d’accoucher chez vous en AAD?

Notre sage-femme a eu un empêchement qui ne lui permettait pas d’être presente le jour de la naissance.

A quelle distance de votre domicile exerçait la sage-femme AAD la plus proche?

La seule sage-femme de notre région est presque notre voisine ! On doit être à 3 minutes en voiture l’une de l’autre.

Pour quelle alternative avez-vous opté? (Maison de naissance, plateau technique, maternité…)

La maternité du CHU, qui est non loin de chez nous également (moins de 15 minutes).

Comment s’est déroulé la naissance?

J’ai adoré ! J’ai fait le plus gros (soit environ 7h sur un total de 10h) à la maison et j’étais tellement bien ! C’est lorsque le Papa s’est senti en insécurité que nous sommes allés à la maternité. 

Et à partir de ce moment-là, j’ai plus du tout adoré, le mot consentement disparaît du vocabulaire français. Je suis arrivée dilatée à 9 et les TV à tout va ne vont pas cesser (j’en avais fichtrement rien à faire de savoir à combien j’étais dilatée), des gestes et des paroles violentes évidemment non souhaités, infantilisés… 

Tout allait bien pour bébé et moi, j’avais simplement besoin d’être accompagnée avec beaucoup plus de douceur, je n’ai pas été soutenue comme espéré. Le Papa n’a pas du tout eu son besoin de sécurité répondu.

Comment avez-vous vécu le post-partum direct?

Une horreur, le CHU n’est pas du tout reposant, il y a toujours quelqu’un de passage : le ménage, le pédiatre, la SF, la puéricultrice …et j’en passe. Je ne parle pas des visites famille car il n’y en a pas eu.

Il a fallu s’adapter au rythme de l’hôpital et ce n’est pas forcément quelque chose que j’avais envie de faire après l’enfantement de mon amour. 

Et la pression sur le poids de notre bébé (alors qu’il faisait 4,170kg), le nombre de changes, de pipi, de caca …

Tout à été plus doux et fluide, lorsque nous avons retrouvé notre chez-nous.

Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?

Notre « petit » choupisson est né par voie basse. Tranquillement, 3h après l’arrivée au CHU.

A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à souhaiter un accouchement à domicile?

Dès le 2ème mois de grossesse nous nous sommes tournés vers l’AAD. Nous voulions un accouchement physiologique et après nous être renseignés, il nous a semblé clair qu’une structure médicale ne nous offrirait pas l’intimité et l’accompagnement nécessaire. 

Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis ou empêché de réaliser votre projet d’accoucher chez vous en AAD?

Dépassement du terme de plus d’une semaine.

A quelle distance de votre domicile exerçait la sage-femme AAD la plus proche?

5 kilomètres.

Pour quelle alternative avez-vous opté? (Maison de naissance, plateau technique, maternité…)

La seule alternative possible était la maternité. 

Comment s’est déroulé la naissance?

Le déclenchement par propess a très vite été efficace, heureusement car je redoutais l’injection d’ocytocine. Mon conjoint et moi avons été laissés seuls dans notre chambre pendant les premières heures du travail. On s’est senti un peu démunis et abandonnés. On a essayé de mettre en œuvre les positions et mouvements qu’on connaissait. Le personnel a fini par nous transférer vers une salle de travail avec obligation de faire un monitoring, allongée sur le dos (j’étais déjà à des contractions toutes les 45 secondes), ça a été très difficile. On m’a ensuite proposé un bain mais encore une fois le personnel était absent. Aucun accompagnement, aucun encouragement ou conseil. J’ai fini par demander une péridurale qui m’a été posée très vite. Elle a fait effet 1h plus tard et a permis que ma dilatation passe très vite de 2 à 10 cm (en 1h à peine). La poussée s’est faite sur le dos mais j’ai pu demander à pousser à mon rythme lorsque je sentais les contractions arriver. J’ai également pu demander à mettre les jambes en chasse neige pour protéger mon périnée. La sage femme et la gynéco étaient encourageantes, néanmoins j’ai trouvé la gyneco brusque (à l’utilisation de la ventouse – mon fils a eu besoin de 2 séances d’osteo dans les semaines qui ont suivi – et à me recoudre avec des points très serrés). Suite à la délivrance on nous a laissé seuls 2 heures en peau à peau avec bébé dans la salle d’accouchement, moment magique. 

Comment avez-vous vécu le post-partum direct?

J’ai pu profiter d’être à la maternité pour énormément solliciter les sages-femmes pour la mise en place de l’allaitement. Ça avait un côté rassurant. J’ai par contre beaucoup souffert au niveau des points de suture. J’ai fini par demander à ma sage-femme AAD de me les enlever. J’ai mis plus de 20 jours à pouvoir m’asseoir à peu près normalement. 

Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?

Même si la naissance de notre fils n’a pas eu lieu à la maison nous avons adoré l’accompagnement de notre sage-femme, la confiance et le lien qui s’est tissé avec elle. Nous avons énormément appris sur la grossesse, l’accouchement et le post-partum grâce à ce parcours. Les yeux fermés nous recommencerions !

A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à souhaiter un accouchement à domicile?

Avant la grossesse.

Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis ou empêché de réaliser votre projet d’accoucher chez vous en AAD?

41SA+5. Consultations toutes les 48h, plusieurs propositions de déclenchement donc j’ai cédé.

A quelle distance de votre domicile exerçait la sage-femme AAD la plus proche?

30 minutes.

Pour quelle alternative avez-vous opté? (Maison de naissance, plateau technique, maternité…)

Maternité.

Comment s’est déroulé la naissance?

Très mal. Déclenchement donc rien de naturel. Code rouge car le cœur de bébé ralentissait donc césarienne.

Comment avez-vous vécu le post-partum direct?

Mal en vue de la façon dont elle est née. D’autant plus que la pédiatre a dit qu’elle n’était pas du tout post-terme, donc pas prête à sortir techniquement.

Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?

Mieux avertir des risques ceux que l’on « force » pour un déclenchement.

A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à souhaiter un accouchement à domicile?

1 an avant d’être enceinte j’avais déjà ce souhait, c’était viscéral. 

Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis ou empêché de réaliser votre projet d’accoucher chez vous en AAD?

De la tension le jour du terme m’ayant conduit à un déclenchement.

A quelle distance de votre domicile exerçait la sage-femme AAD la plus proche?

60 km.

Pour quelle alternative avez-vous opté? (Maison de naissance, plateau technique, maternité…)

Maternité amie des bébés. 

Comment s’est déroulé la naissance?

Longue mais au final pas si mal, l’acupuncture pratiquée par la sage-femme a été salvatrice.

Comment avez-vous vécu le post-partum direct?

Très bien même si « cassée de partout ». Personnel agréable et professionnel, ouvert à l’AAD. 

Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?

J’ai mis de nombreux mois à digérer cette naissance qui ne s’est pas déroulée aussi bien que prévu, même si au fond tout s’est bien passé… Paradoxe difficile à partager et qui ne provoque pas de compassion puisque tout s’est bien passé !

A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à souhaiter un accouchement à domicile?

Dès le début de la grossesse, je cherchais déjà une alternative à la maternité classique. C’est à 4 mois de grossesse que je me suis tournée vers l’AAD. Ma plus grande amie avait déjà vécu un AAD et j’ai eu l’occasion d’y participer. Ce fut un moment riche en émotions et très profond. Je souhaitais éviter la surmédicalisation inutile. Je voulais que mon mari puisse avoir une place privilégié à mes côtés, être suivi par la même sage-femme du début jusqu’à la fin mais aussi pouvoir accoucher le plus physiologiquement possible.

Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis ou empêché de réaliser votre projet d’accoucher chez vous en AAD?

J’ai dû être déclenchée. J’ai pu mettre au monde mon fils à J+4.

A quelle distance de votre domicile exerçait la sage-femme AAD la plus proche?

Ma sage-femme vivait à 45 minutes de chez moi.

Pour quelle alternative avez-vous opté? (Maison de naissance, plateau technique, maternité…)

J’ai pû accoucher dans une maternité qui était très ouverte aux AAD et à l’accouchement physiologique. Elle a à disposition des salles natures et met tout en œuvre pour respecter au plus près le projet de naissance des parents. 

Comment s’est déroulé la naissance?

Au top! 14h de travail sans péridurale. Grâce à ma sage-femme j’ai pu gérer mes contractions seule. Mon mari était à mes côtés tout du long. Je n’ai pas eu d’aller-retour intempestifs des professionnels de santé. J’avais des lianes pour me suspendre, une baignoire…. J’ai pû accoucher dans la position que je voulais. 

Comment avez-vous vécu le post-partum direct?

Difficilement, la naissance s’étant déroulée en août, beaucoup de sage-femmes étant en congés, je me suis retrouvée assez seule lors de ma convalescence. 

Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?

J’ai eu une hémorragie de la délivrance et une inversion de l’utérus, ce qui a rendu le post-partum compliqué à vivre. 

A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à souhaiter un accouchement à domicile?

Dès le début de grossesse, et même avant nous rêvions d’un accouchement dans l’intimité. Rester dans notre intimité pendant le travail, prendre notre temps et faire ce qu’on souhaite quand on le souhaite. En suite de couches, rester dans nos habitudes, notre maison, nos draps, chez nous et recevoir la famille et les amis que nous voulons, quand nous voulons. 

Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis ou empêché de réaliser votre projet d’accoucher chez vous en AAD?

Une saleté de diabète gestationnel diagnostiqué dès le 3ème mois de grossesse. 

A quelle distance de votre domicile exerçait la sage-femme AAD la plus proche?

18 km.

Pour quelle alternative avez-vous opté? (Maison de naissance, plateau technique, maternité…)

Plateau technique (78 km).

Comment s’est déroulé la naissance?

Accouchement inopiné à la maison, extrêmement rapide. 

Comment avez-vous vécu le post-partum direct?

J’ai été transférée au CHU pour la délivrance du placenta, je l’ai très bien vécu et j’étais plutôt heureuse. 

Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?

Le diagnostic de diabète gestationnel n’est pas fiable. 

A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à souhaiter un accouchement à domicile?

J’ai toujours imaginé accoucher chez moi.

Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis ou empêché de réaliser votre projet d’accoucher chez vous en AAD?

J’étais à terme dépassé 41 SA +5. Je pense à un mauvais calcul du terme au départ.

A quelle distance de votre domicile exerçait la sage-femme AAD la plus proche?

40 minutes.

Pour quelle alternative avez-vous opté? (Maison de naissance, plateau technique, maternité…)

Je n’ai pas eu le choix, j’ai dû aller à l’hôpital. 

Comment s’est déroulé la naissance?

Déclenchement médicamenteux, césarienne code orange.

Comment avez-vous vécu le post-partum direct?

Difficile de ne pas avoir senti que j’ accouchais. Séparation avec mon bébé pendant 1h. Je ne me souviens pas l’avoir vu à sa sortie de mon ventre. 

Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?

Traumatisant, prise en charge médiocre de la gynécologue.

A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à souhaiter un accouchement à domicile?

Dès ma première grossesse.  Quand j’ai appris ma seconde, j’ai directement cherché une sage-femme AAD.

Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis ou empêché de réaliser votre projet d’accoucher chez vous en AAD?

Je n’ai trouvé personne pour m’accompagner. Refus d’une pour IMC de 32. Les autres étaient soit en congé maternité en même temps que moi, soit pas disponible. 

A quelle distance de votre domicile exerçait la sage-femme AAD la plus proche?

30 minutes.

Pour quelle alternative avez-vous opté? (Maison de naissance, plateau technique, maternité…)

Maternité.

Comment s’est déroulé la naissance?

Je suis actuellement à 36 SA, bébé est encore au chaud.

Comment avez-vous vécu le post-partum direct?

Si tout se passe bien, nous quitterons la maternité à H6 après la naissance.

Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?

J’ai senti beaucoup de jugement sur mon poids lors de ma grossesse.

A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à souhaiter un accouchement à domicile?

Avant même que je ne sois enceinte de mon deuxième enfant, il était évident pour moi d’accoucher à la maison, suite à un accouchement traumatique en clinique privée. 

Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis ou empêché de réaliser votre projet d’accoucher chez vous en AAD?

Notre SF (Suisse) n’avait plus le droit d’exercer en France à partir de janvier 2022 et a donc dû abandonner notre projet qui devait avoir lieu en avril.

A quelle distance de votre domicile exerçait la sage-femme AAD la plus proche?

30 km.

Pour quelle alternative avez-vous opté? (Maison de naissance, plateau technique, maternité…)

Maternité car antécédent de césarienne et PT refusé. 

Comment s’est déroulé la naissance?

Parfaitement bien. Accouchement par VB (voie basse) sans péridurale. C’était un AVAC (accouchement vaginal après césarienne).

Comment avez-vous vécu le post-partum direct?

Beaucoup plus doux que pour le premier bébé.

Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?

Savoir s’entourer des bonnes personnes est essentiel.

A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à souhaiter un accouchement à domicile?

Je n’ai jamais eu peur d’accoucher : ma mère avait bien vécu ses deux accouchements sous péridurale et en a souvent parlé comme d’une chose simple. Toutefois, elle n’a jamais questionné les protocoles qui lui ont été imposés. J’ai commencé à m’intéresser à l’AAD à travers les milieux féministes et les blogs. Quand ma grossesse s’est mise en route, j’avais la certitude que l’AAD était le meilleur chemin pour nous. En fait, à mes yeux aujourd’hui, il est le seul à avoir du sens pour notre famille. 

Pourtant, notre région, la Bourgogne-Franche-Comté, est très pauvre en alternatives aux accouchements médicalisés et les possibilités qui s’offraient à moi étaient toutes étrangères à mon désir. Ma sage-femme était contre, mon mari, réticent. J’ai pris contact avec plusieurs sage-femmes éloignées, dont une en Rhône-Alpes qui a accepté de me suivre. Je suis allée la rencontrer. La distance ne nous permettait pas un accompagnement global et nous avons organisé les choses : elle a téléphoné à ma sage-femme locale pour la rassurer et elles se sont partagé le travail de préparation à la naissance. Nous devions nous voir 3 fois avant le grand jour. À mes yeux, cette répartition était la plus rationnelle et la plus responsable. J’avais grande confiance en ces deux femmes, chacune dans son domaine.

Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis ou empêcher de réaliser votre projet d’accoucher chez vous en AAD?

Malheureusement, autour de 28 SA, notre SF AAD m’a annoncé qu’elle arrêtait ses suivis d’AAD. J’ai choisi de ne pas lui poser de question. Les semaines suivantes ont été éprouvantes : mon réseau amical s’est mobilisé mais j’avais déjà épuisé les possibilités. J’ai perdu le sommeil, jusqu’au jour où j’ai dû me rendre à l’évidence : il n’y aurait pas d’AAD.

Le plus inacceptable à mes yeux, c’est que ce projet ait avorté sans raison médicale. J’aurais pu entendre des raisons de santé mais pas l’absence d’organisation pour répondre à un besoin aussi simple.

Pour quelle alternative avez-vous opté ? (Maison de naissance, plateau technique, maternité…)

Je me suis donc inscrite à la maternité de niveau 3 à 5 minutes de chez moi. Dans la lettre d’adresse, ma sage-femme régulière a écrit une phrase qui me choque encore aujourd’hui: « La patiente voulait accoucher à domicile mais s’est fait une raison ». Je me suis sentie trahie. Par esprit militant, j’ai choisi de parler de l’AAD à chaque rendez-vous, ce qui m’a valu le persiflage de nombreux praticiens hospitaliers. J’ai été au bout de cette démarche, mais j’ai surtout décidé que je n’accoucherais pas avec une équipe qui porte sur la naissance le regard d’un risque à contenir. J’ai trouvé une maternité IHAB dans un département voisin et effectué les démarches d’inscription en double. Cette dernière partie de grossesse a été épuisante mais je suis heureuse d’avoir pu découvrir des fonctionnements hospitaliers différents.

Comment s’est déroulé la naissance?

Notre fils est né une nuit de juillet : la poche des eaux s’est percée très tranquillement un après-midi pendant que je me reposais et les contractions se sont mises en place dans les moments qui ont suivi. J’étais plutôt joyeuse et bien plus détendue que dans les autres moments de mon existence ! Mon mari était, lui, très pressé que nous nous mettions en route de peur que le trajet soit inconfortable pour moi. Je l’ai suivi sans conviction : cette précipitation n’avait pas plus de sens que tout ce que nous venions de traverser durant cette grossesse.

L’accouchement en lui-même a été un très beau moment : j’ai eu l’impression de traverser les différentes phases, pas toujours avec panache, mais l’une après l’autre.

De la maternité IHAB, où la prise de contact avait été très bonne, je retiens deux choses : notre sage-femme était visiblement motivée par notre projet de naissance qu’elle avait appris par cœur et compris.  Sa bonne volonté m’a touchée. Malheureusement, elle n’avait pas d’expérience des accouchements physiologiques et peu de temps à nous consacrer.

Les protocoles, même au sein d’un établissement labelisé, ne sont pas adaptés à des naissances sans médication : le monitoring discontinu était impossible et la délivrance obligatoirement dirigée. Aujourd’hui, j’ai oublié l’intensité des contractions mais pas la sensation de la sangle du monitoring qui m’éventrait ni celle de mon placenta dégringolant à la suite de mon fils puis le cordon coupé dans la foulée. Sur le plan clinique, mon accouchement était parfaitement dans la norme : huit heures entre la rupture de la poche des eaux et la naissance de mon fils, sans déchirure ni hémorragie. En réalité, je suis affligée, je suis en colère.

Comment avez-vous vécu le post-partum direct?

Physiquement, je ne me suis jamais sentie aussi puissante. En revanche, j’ai souffert d’anxiété durant le séjour à la maternité ; mon seul but était de sortir le plus vite possible mais les doutes émis par l’équipe au sujet de mon allaitement m’ont fragilisée et je suis restée plus que nécessaire. Mon fils a fait une jaunisse, a été complémenté contre ma volonté. Cette ingérence a influencé mon mari, qui dès lors n’a eu de cesse de mettre en doute mes capacités à nourrir notre enfant. Ce n’est qu’en regagnant notre foyer que j’ai retrouvé ma capacité de décision intacte.

En retrouvant ma sage-femme anti-AAD mais pour qui j’ai grande estime, tout s’est amélioré : nous nous connaissions et elle a su identifier très vite les freins pour les dédramatiser sans mettre en doute ma compétence. Une nouvelle preuve à mes yeux que l’accompagnement global est indispensable à la sécurité physique et affective des mères et des enfants.

Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?

Ma première grossesse a été un virage pour ma vie et mon corps de femme. J’ai grandi. Tout ne s’est pas passé comme je l’aurais souhaité mais j’ai le sentiment d’avoir donné ce dont j’étais capable face à la situation telle qu’elle s’est présentée. M’y replonger suscite toujours tristesse et mélancolie car mes efforts pour offrir à mon fils une naissance douce ont été vains.

Nous avons décidé d’avoir un deuxième enfant. Toutefois, je ne ressens pas de joie. Les choix que j’ai opérés n’étaient pas les miens et je ne souhaite pas les réitérer. J’appellerai toutes les sage-femmes de ma région mais, si aucune n’accepte de m’accompagner à la maison, que me restera-t-il ?

A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à souhaiter un accouchement à domicile?

Bien avant la grossesse. Je souhaitais enfanter naturellement, faire ce pour quoi la nature m’a faite ainsi.

Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis ou empêché de réaliser votre projet d’accoucher chez vous en AAD?

L’équipe de SF AAD de mon département a refusé de m’accompagner car mon premier enfant est né par césarienne (programmée et sans raison médicale).

A quelle distance de votre domicile exerçait la sage-femme AAD la plus proche?

Une vingtaine de kilomètres.

Pour quelle alternative avez-vous opté? (Maison de naissance, plateau technique, maternité…)

Enfantement libre.

Comment s’est déroulé la naissance?

Merveilleusement bien !

Comment avez-vous vécu le post-partum direct?

Mon mari était trop stressé et a insisté pour m’envoyer en maternité après la naissance. Cela a vraiment gâché ce merveilleux événement et j’ai été très mal pendant plusieurs mois. J’ai encore beaucoup de rancœur envers lui sur ce point.

Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?

Rien de particulier. Merci pour ce que vous faites !

A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à souhaiter un accouchement à domicile?

Dès le début.

Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis ou empêché de réaliser votre projet d’accoucher chez vous en AAD?

Pas de sage-femme proche du domicile.

A quelle distance de votre domicile exerçait la sage-femme AAD la plus proche?

3h30 de route.

Pour quelle alternative avez-vous opté? (Maison de naissance, plateau technique, maternité…)

Maternité.

Comment s’est déroulé la naissance?

Hyper médicalisée, parents pas écoutés.

Comment avez-vous vécu le post-partum direct?

Dépression post-partum et choc traumatique. Suivi psychologique.

Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?

Pratique médicale non légale (expression abdominale), aucune explication, aucun dialogue. 

A quel moment de la grossesse et qu’est-ce qui vous a amené à souhaiter un accouchement à domicile?

Souhait d’un AAD depuis la précédente grossesse (projet qui n’avait pas pu avoir lieu car les sage-femmes ont arrêté leur activité après les vacances d’été – burn out). Réflexion depuis 2 ans.

Qu’est-ce qui vous a fait changer d’avis ou empêché de réaliser votre projet d’accoucher chez vous en AAD?

Notre sage-femme a arrêté les AAD car elle a vécu une situation traumatisante (décès d’une femme enceinte et de son bébé).

A quelle distance de votre domicile exerçait la sage-femme AAD la plus proche?

Elle était à 30 minutes de notre domicile – 28 km.

Pour quelle alternative avez-vous opté? (Maison de naissance, plateau technique, maternité…)

Plateau technique avec cette même sage-femme.

Comment s’est déroulé la naissance?

La naissance n’a pas encore eu lieu.

Comment avez-vous vécu le post-partum direct?

Le post-partum n’a pas encore été vécu.

Souhaitez-vous ajouter quelque chose concernant votre vécu?

Pour mon précédent accouchement, nous avons appris l’arrêt de nos sage-femmes à 3 semaines du terme. Cette fois-ci, je l’ai appris à 5 mois de grossesse donc plus « facile » pour se retourner. Nous soutenons vraiment cette cause car c’est un projet qui nous tenait vraiment à cœur et qui malheureusement n’aura probablement jamais lieu.