Une rencontre fortuite avec la sage-femme qu’il fallait… Flore.

 

Tout a commencé à ma 3eme grossesse. Je suis enceinte de 4 mois et j’ai des contractions présentes régulièrement, je décide donc de chercher une sage femme proche de chez moi (nous venions d’acheter une maison). Je tombe sur le numéro d’une sage-femme et son cabinet est à 5 minutes de notre maison.​
Je l’appelle, on discute, elle me rassure sur mes contractions et elle me donne rendez-vous quelques jours plus tard.​
Arrivés au rendez-vous, nous discutons. Elle m’inspire confiance, elle me rassure. Elle finit par me demander si j’ai un projet particulier pour cet accouchement. Je ne me doute pas une seconde de sa réponse. Dans ma tête, je me dis qu’elle va me prendre pour une folle, mais je me jette à l’eau ! Je lui parle d’accoucher à la maison. En soit c’était surtout une idée de mon conjoint, mais j’y étais ouverte et cela m’intriguait fortement ! Mes deux garçons sont nés dans une clinique privée, tout ce qu’il y a de plus « normal ».
Elle me regarde, et me dit, tu sais quoi, je fais partie d’une poignée de sage femme qui pratiquent les AAD ! Ils y en a moins de 100 en France.​
Incroyable!​
Elle passe ensuite une heure à m’expliquer le déroulement d’un accouchement à domicile, même si chaque accouchement est unique.
Je rentre à la maison, je cours sur mon pc pour trouver des témoignages, des vidéos, le pour, le contre, mais à dire vrai, elle m’a déjà convaincue !​
Je regarde mon conjoint et je lui dis : « C’est sûr et certain, j’accouche à la maison pour ce bébé.​ »
Je ne crois pas au hasard, si j’ai rencontré cette femme c’était pour une raison.​ Il ne faut pas oublier que mon état de santé me permet cet accouchement à la maison.​ La grossesse se poursuit, elle me donne des cours de préparation à l’accouchement pour bien me préparer à cette naissance sans péridurale ! Des cours de sophrologie, de la relaxation, de la méditation, du ballon, gérer le souffle, etc.
Le jour J arrive. Je suis entièrement prête.​
Nous sommes le 4 mars 2018, il est 21h. Quand le travail commence, j’essaie tant bien que mal de regarder un film mais en vérité je ne me rappelle de rien ! Nos deux garçons sont couchés, j’ai donc l’esprit tranquille pour donner la vie. Les contractions sont régulières, elles montent en intensité. Je fais du ballon, cela m’aide. Je visualise des vagues comme m’avait dit la sage femme. Mon conjoint me masse, cela m’apaise.​
Il décide de prévenir la sage femme car je commence à avoir réellement mal. Elle arrive aux alentours de minuit.​
Les contractions commencent à être plus fortes, je marche, j’erre dans la maison. Je sens que ça pousse fort, ils me font couler un bain, une fois dedans cela m’apaise un peu, les contractions sont moins fortes. Je me laisse bercer par le mouvement de l’eau et la chaleur mais comme l’eau n’est pas mon élément, je sors rapidement.​
Une fois sortie, les contractions s’accélèrent très vite, elles sont intenses, plus de répit. Elles sont présentes toutes les 30 secondes, j’ai à peine le temps de reprendre mon souffle. Je me souviens avoir décroché, être passée dans un état second, mon esprit était littéralement sorti de mon corps ! C’était incroyable, cette puissance, cette douleur, ces cris animaux que je pousse, qui sortent tout seuls de ma bouche !​
Vers 3h, je décide d’aller dans ma chambre, dans mon lit.​
Mon instinct me dit de le faire. Plusieurs contractions s’enchaînent, je pousse à chaque contraction, c’est ce que me dit mon corps. Je l’écoute. Je suis à quatre pattes, sur mon lit, je pousse pendant une contraction, je ne le sais pas encore mais c’était la dernière. La poche des eaux éclate, la tête sort en même temps, sa tête est dans ma culotte. À y repenser, c’est assez drôle. Mon bébé est né dans ma culotte !​
La sage femme se trouvait derrière moi, elle enlève mes vêtements, la tête fait la rotation toute seule, je pousse une deuxième fois et le voilà ce bébé tant attendu, dans mes bras.​
En deux poussées, le bébé était là, dans mes bras. Et surprise, après deux magnifiques garçons, voilà une petite fille qui naît, nous sommes tellement heureux, on en rêvait tous les deux d’avoir cette petite fille. Pour cette grossesse nous n’avions pas demandé le sexe.​
Lors de cette dernière poussée, je me souviens avoir crié assez fort, cela à réveiller mon aîné puis le petit. Quelques minutes après la naissance, ils toquent à la porte de la chambre, ils entrent et découvrent leur petite sœur. Ce moment sera gravé à tout jamais dans nos têtes, juste magique. On s’est retrouvé là, à 5, dans notre cocon.​
La sage-femme, elle, on ne l’a même pas vue, elle s’est faite si discrète pour nous laisser nous découvrir en famille… Nous y croyions à peine, je l’ai fait, nous l’avons fait, ce petit bébé, cette petite princesse était née chez nous à 4h du matin.​
Une sacrée et belle aventure.