Accouchement à domicile : travailler ensemble pour sécuriser

 

L’équipe du CDAAD est profondément peinée par le décès d’une mère et de son enfant vendredi dernier près de Fougères, suite à un accouchement prévu et démarré à domicile, ayant nécessité un transfert vers un établissement hospitalier.

 

Nous adressons en premier lieu toutes nos pensées et soutien à la famille touchée par ce double deuil, ainsi qu’à la sage-femme qui les accompagnait. Nous respectons le déroulement de l’enquête et ne commenterons pas davantage ce drame, dans l’attente que d’autres éléments permettent de mieux en comprendre les circonstances.

 

Nous ne souhaitons pas que cette tragédie serve de prétexte à charge contre l’Accouchement Accompagné à Domicile. Elle rappelle à chacun que la naissance demeure du domaine de l’inconnaissable. Bien que rares, des complications imprévues menant au décès peuvent survenir au cours d’un accouchement, et ce, quel que soit le lieu où celle-ci se déroule. Seules les grossesses eutociques, se déroulant de manière physiologique et sans complications, permettent de mener à bien un projet de naissance accompagnée à domicile. L’apparition de facteurs de risques au cours de  grossesse doit amener à considérer un autre lieu de naissance, permettant la prise en charge la plus adéquate.

 

Nous insistons sur le fait que le choix de l’AAD doit faire l’objet d’une véritable démarche d’information de la part des familles. Celles-ci doivent bénéficier d’une information neutre et éclairée, fondée sur des sources fiables et délivrées par des professionnels de santé à même de garantir la sécurité physique et affective de la mère et de l’enfant. Nous les invitons à considérer toutes les situations pouvant survenir et à aborder leurs craintes et les moyens à disposition pour la naissance pour faire face à ces complications éventuelles.

Dès lors, choisir l’AAD ne relève pas de naïveté ou d’utopisme mais d’une responsabilité assumée en tant que parents.

 

De ce fait, la position et l’engagement de l’association demeurent les mêmes : représenter les usagers et agir pour le respect du libre choix des familles du lieu et mode de naissance pour leur(s) enfant(s). Nous réclamons depuis des années l’établissement d’un cadre national pour l’AAD, à partir de recommandations nationales, afin de sécuriser le parcours des patientes et des sages-femmes qui les accompagnent. Seule l’intégration de l’AAD à l’organisation périnatale française permettra de limiter le risque d’accidents.

 

Nous réitérons notre soutien au conjoint et père touché par ce drame ainsi qu’à leurs proches, et engageons vivement nos instances de santé à prendre des mesures permettant aux usagers de choisir pleinement d’accueillir leur enfant comme ils le souhaitent, dans les meilleures conditions.

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